Darksiders Genesis se pose comme une prequelle à la série, et va donc nous présenter des évènements s’étant déroulés avant le premier épisode. Les Cavaliers, des Nephilims résultant du croisement des anges et des démons sont chargés de maintenir l’équilibre entre enfer et paradis, le tout sous les ordres du fameux conseil. Après avoir dû massacrer leurs semblables afin de se conformer aux directives de la hiérarchie, Guerre et Discorde se retrouvent enfin, obligés de collaborer pour aller mettre un terme aux agissements de Lucifer, le roi des Enfers qui tente de faire pencher l’équilibre en sa faveur. Le jeu nous embarque donc dans une aventure plutôt longue, découpée en 16 niveaux, interconnectés via un hub central. Ce dernier abrite Vulgrim, un démon qui aide les cavaliers dans leur enquête, ainsi que quelques PNJ qui vont nous vendre moult améliorations et items contre les âmes damnées qu’on récupère en mission, et qui font office de monnaie dans ce lieu. Le hub abrite aussi l’Arène, un lieu dans lequel nos cavaliers vont se transformer en gladiateurs pour dessouder du démon contre de grosses primes. Plus on sera rapide, et plus on optera pour un challenge élevé, plus la récompense sera juteuse. Vous l’avez compris, le farming fera aussi partie de l’équation, surtout que les niveaux regorgent de clefs et d’items uniques bien planqués qu’il faut dénicher, et qui sont parfois hors d’atteinte lors de notre premier passage. Il faudra donc rejouer les niveaux, afin de pouvoir récupérer tout ce qu’ils recèlent.
DISCORDE ET GUERRE
Bien sûr, il est tout à fait possible de terminer le jeu sans mettre à profit cette mécanique, mais elle est assez subtilement mise en œuvre pour qu’on ne jette pas la pierre aux développeurs. Oui, la ficelle est grosse pour rallonger la durée de vie du titre, mais on ne s’est jamais retrouvés en train de pester contre ces secondes visites en terrain connu. Ceci est dû en partie à la qualité du level design, l’histoire mélangeant des niveaux étroits pleins de couloirs et de plateformes, avec des zones nettement plus vastes et ouvertes que l’on parcourt à dos de cheval. Il faut dire que Guerre et Discorde disposent de pas mal d’outils qui vont être mis à profit afin de résoudre quelques petites énigmes. Guerre dispose toujours de sa fameuse lame boomerang qui permet de mettre le feu aux torches ou aux bombes, ainsi que son gauntlet pour briser les cristaux roses et activer certains jumpers. De son côté, Discorde dispose de portails de téléportation (coucou Portal), mais aussi d’une boule électrique qui permet d’activer des interrupteurs spécifiques ou de clouer les ennemis au sol. Chaque niveau propose également pas mal de plateforme, avec moult surfaces à escalader et pleins de grands sauts (les cavaliers disposent toujours de leurs ailes afin de planer quelques instants). De plus, lorsqu’un pote passe à la maison, on peut aussi profiter de l’intégralité du jeu en coop, ce qui ne gâche pas les choses, bien au contraire. Vous l’avez compris, on ne fait pas que de défoncer brutalement du démon dans ce Darksiders Genesis.
Avec deux protagonistes sous la main, on va pouvoir profiter de styles de jeux bien différents, sachant qu’on peut passer de l’un à l’autre à la volée afin de réaliser de savoureux combos
Pourtant, cette activité reste toujours aussi jouissive, avec les fameux finish signature de la série. Avec deux protagonistes sous la main, on va pouvoir profiter de styles de jeux bien différents, sachant qu’on peut passer de l’un à l’autre à la volée afin de réaliser de savoureux combos. Guerre est fidèles à lui-même, et s’avère être d’une puissance redoutable au corps à corps grâce à son épée démesurée, et à sa musculature qui lui permet un maximum de puissance. Engoncé dans son armure, il remplit parfaitement le rôle du tank, et permet de faire le ménage rapidement parmi la racaille démoniaque. Discorde est pour sa part plus frêle, plus longiligne, et préfère mise le paquet sur la vitesse et les attaques à distance. Équipé d’une paire de gros flingues et de dagues lorsque les ennemis sont proches, il dispose aussi d’une vitesse de déplacement bien plus grande, et de la capacité de faire appel à un clone en cas de besoin. Avec une santé bien plus fragile, ce quatrième cavalier profite de tout un arsenal d’attaques pensées pour la distance, avec des munitions perforantes ou normale, et même un mode fury qui permet de décupler ses dégâts une fois que la jauge est remplie. Bien sûr, les deux compères disposent également de leur forme démoniaque, ce qui les rend invulnérable et décuple leurs dégâts pendant quelques instants. Sous cette forme, Guerre devient un monstre fait de lave avec une épée encore plus énorme, tandis que Discorde troque son duo de revolvers pour une grosse mitrailleuse gateling.
PLUS DE COEURS POUR PLUS DE PUISSANCE
Pour booster les compétences de nos deux guerriers, Genesis adopte un intelligent système qui combine plusieurs facteurs. Tout d’abord, on pourra acheter des améliorations de combo chez un marchand, ce qui va booster les diverses actions réalisables. Avec Discorde, on pourra par exemple profiter d’un clone qui fait plus de dégâts, ou qui dure plus longtemps. Un autre vendeur nous permettra d’acquérir des boosts d’inventaire, ce qui permet de transporter plus de postions, ou d’avoir des potions plus efficaces. Enfin, le jeu adopte un système de cœurs de créatures. Via un menu dédié, on va pouvoir positionner des cœurs majeurs et secondaires dans un certain ordre, afin de conférer améliorations passives à nos personnages. Ceci va donc permettre d’augmenter leur santé, leur puissance, et tout un tas d’autres statistiques. Là où ce système est particulièrement malin, c’est que qu’il faudra placer les cœurs sur leurs emplacements spécifiques pour en maximiser l’effet. En effet, on récupère ces cœurs en mission, et si les majeurs sont souvent sur les boss, les mineurs sont en général bien cachés, ce qui fournira une motivation supplémentaire au joueur pour retourner dans les niveaux déjà faits. D’ailleurs, ces seconds run sont particulièrement rapides dans la mesure où la difficulté des niveaux est croissante. On revient donc généralement avec des cavaliers surpuissants par rapport aux ennemis, à moins de penser à aller modifier les paramètres du jeu avant de se lancer.
Malgré un gameplay plutôt efficace, et un style qui colle parfaitement à la série, Darksiders Genesis souffre de pal mal de petits problèmes qui peuvent, à la longue, émousser la motivation du joueur
Malgré un gameplay plutôt efficace, et un style qui colle parfaitement à la série, Darksiders Genesis souffre de pal mal de petits problèmes qui peuvent, à la longue, émousser la motivation du joueur, et qui sont autant de témoignages que le jeu aurait mérité un peu plus de polish. Tout d’abord, sachez que la caméra n’est pas libre, et qu’elle se retrouve particulièrement souvent loqué au décor, ce qui fait qu’on devra suivre l’action à travers, en observant des silhouettes bleues. Autre problème : le jeu comporte pas mal de problèmes de collision, ce qui bloquera notre personnage derrière des éléments du décor lors d’un saut malheureux. Cela nuit aussi à la fluidité des mouvements, particulièrement lorsqu’on incarne Discorde. Ces problèmes de collision, on les remarque aussi lorsqu’on descend sans problèmes des ennemis, pourtant bloqués de l’autre côté d’une porte qu’on n’a pas encore ouverte. Ces petits bugs qui facilitent notre tâche sont assez nombreux, et finissent là aussi par gâcher l’immersion. Ceci dit, notre préféré reste la distance d’aggro de certains ennemis, qui reste inférieure à la portée des flingues de Discorde, ce qui permet de flinguer un ennemi sans que celui-ci ne bouge. Enfin, testé sur PS4 Pro, le jeu souffre de bonnes chutes de framerate lorsque trop d’ennemis sont présents à l’image, ou lors de séquences de bullet hell alors que les projectiles emplissent l’écran. Autre curiosité, en relançant un combat de boss, la barre de vie des persos à tendance à disparaitre, ce qui est là aussi assez handicapant. Rien de rédhibitoire en soi, mais la somme des défauts peut laisser un goût amer dans la bouche, surtout lorsque ces défauts nous obligent à recommencer maintes fois un combat.