Enfiler le costume de Batman, c’est donc la promesse faite par les développeurs de Rocksteady, habitués depuis plusieurs années maintenant à nous immerger dans l’univers sombre de Gotham City. Et l’écran-titre suffit amplement pour se rendre compte à quel point la réalité virtuelle est capable de transcender une expérience jusqu’à présent inédite. On tourne le regard à 360°, on s’avance pour jeter un œil à la circulation plus bas, laissant au passage cette sensation de vertige nous parcourir l’échine, on s’extasie sur nos deux mains qui sont modélisées à l’écran et qui réagissent surtout avec une précision assez incroyable grâce aux PS Move (le jeu est totalement jouable à la DualShock 4, mais les mains de Batou disparaissent et l’interaction avec l’environnement en devient plus laborieuse), et on se dit que l’expérience que nous réserve Rocksteady s’annonce plus que prometteuse. Après un rapide calibrage et choisi sa posture (assis ou debout), nous voilà dans le manoir Wayne où l’on va faire connaissance avec Alfred, toujours aussi serviable et dévoué. Si celui-ci vous tend immédiatement une clef qui permet d’accéder à la batcave, il est tout à fait possible de l’ignorer un instant pour se balader dans la demeure. Des icônes représentant des PS Move permettent en effet de se téléporter d’un point à un autre de la pièce, histoire de donner un semblant de liberté de mouvement au joueur, mais permet surtout de ne pas créer d’effet de motion sickness lié à des déplacements en temps réel un peu trop brusques. Un choix pour le moins judicieux qui va de pair avec le concept du jeu, qui a misé sur le côté enquêteur de notre justicier masqué.
LE JEU DONT VOUS ÊTES LE HÉROS
Car contrairement aux épisodes classiques sortis sur PC et consoles où l’action était véritablement le cœur du gameplay, ce Batman Arkham VR s’adapte à la nouvelle technologie qu’est la VR en se focalisant uniquement sur les phases d’investigation, feature qu’on pouvait déjà retrouver dans les Batman classiques. En parlant à Alfred et trifouillant les boutons de la table de commandes de Batman, on apprend que Robin et Nightwing sont portés disparus, et notre héros va devoir faire vite pour les retrouver, car le spectre du Joker plane toujours au-dessus de Gotham. Mais avant d’aller déambuler dans les ruelles les plus sales de la ville, le joueur doit enfiler son costume de super-héros. Une séquence qui fait déjà beaucoup parler d’elle, grâce à son caractère immersif, qui donne le sentiment d’incarner pour de vrai l’homme chauve-souris. Le passage où le joueur peut alors se regarder dans un miroir est d’ailleurs l’un des moments-clefs du jeu, grâce notamment à la précision du trackingdu casque et des deux PS Move. Reste alors cette petite phase d’apprentissage pour savoir utiliser correctement les Batarangs, le grappin mais aussi le scanner, votre compagnon idéal pour enquêter sur la disparition de Robin et de Nightwing.
Car contrairement aux épisodes classiques sortis sur PC et consoles où l’action était véritablement le cœur du gameplay, ce Batman Arkham VR s’adapte à la nouvelle technologie qu’est la VR en se focalisant uniquement sur les phases d’investigation...
Si l’on va tenter d’éviter de vous spoiler la suite de l’expérience, sachez que le gameplay de Batman Arkham VR s’appuie essentiellement sur l’utilisation de vos différents outils, mais aussi les environnements alentour. Analyses de blessures, recherche de codes secrets, débris à recréer, leviers à activer, il va falloir bien étudier les décors pour retrouver la trace du Joker, dont la modélisation est d’une fidélité saisissante. A ce propos, sachez que la réalisation technique de Batman Arkham VR est l’une de ses grandes forces, prouvant que les jeux VR peuvent afficher des graphismes dignes de ce nom. La faiblesse des lentilles du PlayStation VR ne pourra pas faire disparaître ce flou permanent qui entoure nos yeux, mais la direction artistique arrive quand même à masquer les défauts. Rien de bien grave cela dit, d’autant que le jeu devient de plus en plus prenant au fur et à mesure qu’on progresse dans l’enquête. Alors oui c’est vrai, on aurait aimé un peu plus d’interactivité, notamment avec les personnages-tiers qui ne réagissent malheureusement à nos actions. On pense notamment à Alfred ou bien encore le Pingouin qui auraient pu montrer un peu plus de réactions face à nos lancers de Batarangs. De même, quel dommage de ne pas avoir pensé à intégrer des séquences à l’intérieur de la Batmobile et de la Batwing, alors qu’il y avait tellement moyen de créer des séquences de pilotage, en lieu et place de ces écrans noirs accompagnés de sons pour nous expliquer les déplacements de Batman.
BATOU, BATOU, BATOU
Autre élément qui ne fonctionne pas bien dans le jeu : les sous-titres. Ils sont obligatoires dans le jeu, ce dernier n’ayant malheureusement pas fait l’objet d’une localisation française. Si l’on a toujours favorisé les versions originales des jeux (et des films), sachez en revanche qu’ils ont tendance à apparaître dans des zones pas toujours très pratiques, surtout quand ils se confondent avec des éléments du décor, les floutant immédiatement. Cela dit, le jeu reste assez simple à comprendre et la progression se fait sans le moindre accroc. Si bien qu’une fois l’aventure bouclée, on se rend compte qu’il est possible de finir le jeu en 1h30. C’est léger, mais Rocksteady a pensé à intégrer une certaine replay value grâce aux bonus de l’Homme-Mystère (Edward Nigma) qui nécessitent de retrouver les souvenirs cachés un peu partout dans les décors. Histoire également de faire passer la pilule, sachez que Batman Arkham VR est vendu à moins de 20€. Et ça aussi, ça pèse dans la balance au moment de faire les comptes.