Magic : Legends se présente donc comme un jeu action-RPG en vue semi-isométrique (comme le récent Darksiders Genesis), mais dont on peut contrôler l’angle de vue de la caméra à 360°, bien que le zoom et l’inclinaison soient fixes. Plongé dans l’univers du jeu de cartes, le joueur va incarner un Planeswalker qui va devoir réaliser un parcours initiatique afin de gagner en puissance, et ainsi pouvoir découvrir et affronter la source d’un mal ancestral qui œuvre dans l’ombre. Concrètement, le joueur va donc choisir un personnage parmi 5 classes, dont seules trois étaient disponibles lors de notre démo. Le Mage de l’Esprit se présente comme une sorte d’archer, puisqu’il s’axe principalement sur le combat à distance via de gros pouvoirs télékinésiques qui peuvent servir pour contrôler des projectiles à distance, endormir des ennemis, ou même leur retourner le cerveau afin que ces derniers s’attaquent entre eux. Plus classique, le Géomancien est un gros tank, capable d’infliger d’énormes dégâts au corps-à-corps grâce à ses pouvoirs issus de la terre. On va ainsi déclencher de véritables déluges de roches, des vagues de lave, et même faire surgir d’imposants pics de pierre des entrailles de la terre, afin d’infliger de gros dégâts sur une vaste zone. Il s’agit du personnage bourrin par excellence, les amateurs du genre apprécieront. Enfin, les Meneurs de bêtes sont un mélange entre un tank est un médic. Grâce à leurs nombreux sorts de soin, ils peuvent regonfler la vie de leurs alliés et de leurs invocations. Il s’agit également de la seule classe qui dispose d’un animal de compagnie, puisqu’un Meneur est toujours accompagné par un renard de l’Aether à qui l’on pourra donner différents ordres. Cette classe reste efficace à courte portée, grâce à la hache démesurée qui équipe le personnage. Mieux, en lançant cette dernière telle un boomerang, on va pouvoir voler la vie des ennemis, et ainsi regonfler sa propre santé, sans avoir à gâcher du mana dans un sort puissant.
CARTE NOIRE
Concrètement, quelle que soit la classe choisie, les personnages disposent d’une attaque primaire asservie à la gâchette gauche, sachant que les combos s’effectuent automatiquement en maintenant la touche enfoncée. En plus de ce coup de base, deux coups spéciaux en asservis sur la boutons de tranche, ce qui va permettre des attaques de zones avec de Geomancien, ou d’effectuer le fameux lancer de hache avec un Meneur de Bêtes. Attention, ces actions spécifiques sont asservies à un cooldown, dont la durée est plus ou moins longue en fonction de la puissance du coup. Enfin, on va également disposer de 4 invocations qui vont pour leur part consommer une quantité plus ou moins importante de notre jauge de mana, cette dernière remontant en massacrant des ennemis, ou en sacrifiant une large portion de notre barre de vie en cas d’urgence. Quels sont ces sorts ? Et bien cela, dépend de plusieurs facteurs, et c’est ce qui fait tout le sel du jeu. Ici les développeurs ont repris un des mécanismes fondateurs du jeu de cartes, à savoir la constitution d’un deck de cartes.
Le joueur va donc se constituer une selection de 12 cartes, chacune représentant une invocation (on peut placer plusieurs fois la même dans notre deck). Au total, le jeu offrira un peu plus de 50 cartes différentes, chacune demandant une certaine quantité de mana pour être jouée, et comme dans le jeu de cartes, on ignore laquelle on va piocher. Concrètement, les 4 sorts dont on dispose seront donc tirés aléatoirement parmi le deck qu’on s’est constitué, et à chaque fois que l’on en utilise un, le jeu piochera au hasard dans notre sélection pour le remplacer. On devra donc se constituer soigneusement une main particulièrement équilibrée afin de pouvoir contrer les coups du sort, et éviter de se retrouver avec le choix entre 4 options surpuissantes et ruineuses en mana lorsqu’on doit balayer une poignée d’ennemis de bas étage. À l’inverse, il faudra garder suffisamment de créatures puissantes pour pouvoir hausser le ton lorsque cela s’avère nécessaire.
Une grande question reste cependant en suspens : comment sera monétisé le jeu ? Pour l’instant, ni Cryptic Studios ni Perfect World n’ont de réponse à cette interrogation.
Bien sûr, toutes les cartes ne seront pas disponibles d’emblée, et il va falloir jouer pour pouvoir les trouver et les débloquer, ce qui se fait en explorant la map, et en y dénichant les ennemis les plus redoutables qui s’y planquent. En effet, généralement, lorsqu’on bat un nouveau type d’opposant pour la première fois, cela débloque son invocation dans la liste des cartes qu’on peut placer dans notre deck. Évolutif et finalement simple à appréhender, ce système apporte beaucoup de profondeur au jeu, puisqu’il permet de rajouter une dimension stratégique assez inédite, tout en utilisant un mécanisme assez simple pour plaire aux novices, mais directement tiré du jeu de cartes, ce qui ravira les fans de Magic. De même, toutes les créatures qu’il sera possible de croiser, ainsi que l’intégralité du lore de Legends sont intégralement issus de Magic : The Gathering. Sachez d’ailleurs, que le jeu est jouable en coopération jusqu’à trois joueurs, ce qui permettra également de combiner les diverses capacités des cinq classes de personnages selon plusieurs combinaisons afin de créer une équipe particulièrement létale.
Techniquement, le titre s’annonce plutôt séduisant, avec de jolis effets lorsqu’on utilise les sorts, et on n’a noté aucune chute de framerate lors de cette démo sur PC, même lorsque le nombre d’ennemis et d’invocations explose. Avec de nombreux sorts centrés autour de la lave et de la lumière, les développeurs ont particulièrement soigné l’éclairage global du jeu qui propose de saisissants contrastes entre la pénombre abritant les forces du mal, et les volées de particules enflammées qui émaillent les jets de flammes des dragons. Seul petit bémol, lorsque l’action s’intensifie, le tout peut finir par manquer de lisibilité, tandis que l’absence de zoom fait que nos invocations, ou notre pet (le renard du Meneur par exemple) peuvent sortir de notre champ de vision en allant s’attaquer à des ennemis situés plus loin. Rien n’est rédhibitoire, et les développeurs ont encore largement le temps d’améliorer la formule, Magic Legends n’étant pas prévu pour sortir avant 2021 sur PC, PS4 et Xbox One. Une grande question reste cependant en suspens : comment sera monétisé le jeu ? Pour l’instant, ni Cryptic Studios ni Perfect World n’ont de réponse à cette interrogation.