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Pour son premier Gears of War en tant que big boss du projet, Rod Fergusson a décidé d'axer le développement sur plusieurs points cruciaux, le premier étant de rendre à la franchise ses lettres de noblesse perdues avec l'épisode Judgment, réclamé par un Microsoft qui avait confié la production au studio People Can Fly. Des notes moyennes, des joueurs mécontents, Gears of War Judgment est clairement un accident de parcours que Fergusson souhaite à éviter à tout prix ! L'objectif est clair : rallier tous les anciens fans à la cause de Gears 4 en optant pour l'approche traditionnelle TPS qui avait fait le succès des trois premiers opus. On retrouve donc les gros flingues traditionnels de la série, mais aussi les exécutions bien crades avec la tronçonneuse placée au bout du fusil d'assaut. Grande nouveauté d'ailleurs, toutes les armes pourront être customisées dans tous les sens pour qu'elles deviennent uniques lors des parties online. Pour augmenter la puissance de feu de sa pétoire par exemple, il faudra aussi ramasser les armes spéciales sur la map, sachant que de nouveaux joujoux ont étés ajoutés comme le Brutal Dropshot qui est en fait un outil minier détourné. Imaginez un méga foret de perceuse surmonté d'une charge explosive qui part droit devant vous lorsque vous appuyez sur la gâchette, et qui se fige dans le sol avant d'exploser lorsque vous la relâchez. L'outil parfait pour réaliser des exécutions sanguinolentes, ou pour déloger un ennemi qui campe un peu trop derrière sa planque. Là aussi des améliorations ont été apportées, puisque le cover system ne vous protègera plus à coup sûr d'un ennemi. Afin d'éviter les situations bloquées où un joueur se trouvait de chaque coté d'une paroi, en avoinant par-dessus l'épaule dans l'espoir de faire mouche, il sera possible d'utiliser de nouvelles attaques. On peut désormais choper l'ennemi et le tirer vers soi pour l'égorger tranquillement, ou bien lui sauter dessus la botte la première pour le déstabiliser avant de le démembrer. Evidemment, pour éviter que ce genre d'attaques devienne surpuissantes, les développeurs ont pensé à intégrer un système de contre qui permet de renverser la vapeur, à condition de réussir, ce qui n'est vraiment pas gagné d'avance.
HEART OF THE SWARM
L'histoire de Gears of War 4 se déroule 25 ans après les événements de Gears of War 3, et c'est donc le point de départ d'une nouvelle saga qui prend forme avec l'arrivée de JD, le nouveau héros et fils de Marcus Fenix. L'arrivée de ce nouveau protagoniste est aussi l'occasion pour les développeurs d'introduire de nouvelles races d'aliens à buter : les Swarm. Ces bestioles au look cornu et à la peau reptilienne représentent donc l'opposition à la CGU, sans que l'on sache d'où elles viennent et comment elles ont fini par être une nouvelle menace pour l'Humanité. Au niveau de l'audience visée, The Coalition ne cache pas ses ambitions, à savoir attirer de nouveaux joueurs, tout en séduisant les hardcores de la première heure, mais aussi les pros afin de faire de Gears 4 un véritable jeu taillé pour l'eSport. Le jeu propose donc un système de matchmaking très poussé avec différentes catégories de joueurs, un peu comme pour StarCraft 2. Une fois un certain nombre de matchs de classement effectués, vous serez rangé dans l'une des 6 catégories du jeu (Bronze, Silver, Gold, Onyx, Diamant, Elite), chacune étant elle-même subdivisée en trois Tiers afin de classer les joueurs de manière plus précise en fonction de leur skill, et non plus via l'antique système d'XP (toujours présent mais qui traduit désormais votre nombre d'heures de jeu) qui prévalait jusqu'ici.
Pas de panique si vous êtes un noob, un mode spécial PvE a été pensé pour vous permettre de vous amuser également. Celui-ci reprend tous les ingrédients du PvP mais en vous opposant à une équipe Swarm dirigée par l'I.A. Du vrai coop' versus en somme ! D'ailleurs, l'intelligence artificielle a bien progressé puisqu'elle a été entièrement refaite, le passage à l'Unreal Engine 4 empêchant les développeurs de récupérer quoi que ce soit des précédents titres. Il ne reste plus qu'à choisir la difficulté des bots et on pourra jouer sans craindre de se faire humilier sur les serveurs, tout en continuant à récupérer du loot et de l'XP, un peu comme le mode "Chasse aux terroristes" de Rainbow Six Siege. Au niveau des modes de jeu disponibles, le studio fait encore planer le mystère, même si nous avons pu en essayer deux. Le premier est le traditionnel "Team-Deathmatch" où il faut épuiser le stock de vies de l'équipe adverse, tandis que le mode "Dodgeball" n'offre qu'une seule vie à chaque joueur, sachant qu'un ticket de respawn est obtenu par l'équipe pour chaque frag réalisé. En gros, pour chaque ennemi tué, vous pouvez ramener un équipier à la vie. Enfin, on sait qu'un mode appelé "Escalation" et dédié à l'eSport sera dévoilé lors de la PAX East 2016. Il s'agit d'un mode compétitif et tactique avec 12 rounds et une mi-temps, ainsi que des fonctionnalités spectateur avancées pour que les commentateurs et les streameurs puissent gérer plus facilement le direct.
REDISTRIBUTION DES CARTES
Pour garder les joueurs plus longtemps sur les serveurs, The Coalition réutilise un système de loot bien connu, celui des cartes. A chaque fin de partie, on récupère donc des cartes à jouer qui confèrent certains bonus (boost d'XP), ou des améliorations cosmétiques pour nos armes. Les meilleures cartes seront seulement disponibles via des Gears Crates, ces coffres qu'on devra acheter avec de l'argent in-game gagné en ponçant le jeu, où en sacrifiant le budget vacances des enfants à grands coups de carte bleue. Pas de pay-to-win cependant puisque le loot est purement cosmétique. Il ne servira donc qu'aux fils à papa qui veulent frimer avec des flingues façon The Jacky Touch. Trois catégories de crates seront disponibles avec 4 raretés de cartes pour les collectionneurs. Le modèle économique est varié puisque des maps seront proposées en DLC gratuitement chaque mois. A l'oeil donc, sauf que vous pourrez créer votre serveur à partir d'une sélection de 10 maps, chaque nouvelle carte fera donc sortir une ancienne, afin que le total proposé ne change jamais. Le but est en effet d'éviter de se retrouver avec des milliers de cartes selon les développeurs, mais aussi pour permettre de nous vendre en DLC les fameuses maps, qui une fois en votre possession, pourront être jouées même si elle ne sont plus dans la sélection du moment. En termes de gameplay, on retrouve le feeling des premiers Gears of War, ce qui est à la fois un atout et un défaut puisqu'on aurait aimé que les développeurs prennent davantage de risques. Certains trouveront même que la série n'a guère évolué, même si l'objectif principal de The Coalition est de capitaliser sur un savoir-faire qui s'est effrité avec l'épisode Judgment. Graphiquement, Gears of War 4 flatte pas mal la rétine, même si on imagine que le solo devrait être plus impressionnant visuellement parlant. En revanche, une chose est certaine, on est loin du rendu qui avait été mis en avant lors de la démo de l'E3 2015, et il faudra donc s'attendre à un downgrade graphique.
@d_greffet 
@damiengreffet/ 
