Le Test
Portée disparue depuis 4 ans, la série Fatal Frame était devenue l'égale des âmes en peine qui peuple son univers, une sorte d'ombre errant un peu au hasard. Esprit vengeur, le dernier épisode en date, Spirit Camera : Le Mémoire Maudit, a décidé de venir hanter une Nintendo 3DS qui n'aurait pas dû s'essayer au spiritisme. Car à trop vouloir renouer avec un passé qui n'avait jamais expressément demandé à revenir chez les vivants, il est parfois possible d'attirer des forces maléfiques. De quoi hurler de peur ou de frustration ? Réponse dans notre test de Spirit Camera : Le Mémoire Maudit.

Le concept de base de Spirit Camera : Le Mémoire Maudit est très intéressant. Passons maintenant aux points négatifs. Sans être aussi binaire, même s'il y a un fond de vérité, le plus gros problème du titre de Tecmo Koei est une exploitation limitée de ses excellentes idées, notamment la matérialisation de l'appareil photo. Pièce maîtresse de chaque épisode de la série, il prend désormais les traits de la console de Nintendo qui vous sert d'intermédiaire direct avec le jeu par le bais de la Réalité Augmentée. Un principe qui fonctionne avec un support défini qui revêt ici la forme d'un carnet maléfique dont les pages réagissent avec la caméra de la 3DS.
Suivant les situations, des indices apparaissent sur les pages, des lettres se placent en surimpression, et des animations se lancent, afin de travailler l'aspect fantastique de l'objet. Une aura de légende urbaine à la Ring, qui favorise l'immersion et donne la possibilité au jouer de traquer le fantôme sans l'interface de la manette ou d'un écran de télévision. Une approche intelligente, qui s'articule autour d'une histoire sans grande prétention, mais suffisamment accrocheuse pour donner envie de savoir qui se cache derrière cette mystérieuse femme en noir. Une enquête qui repose sur une progression composée d'une suite d'énigmes bien conçues, mais désamorcées par les conseils constants de Maya, votre guide fantomatique dans les dédales du carnet.
Papier glacé

Une simplicité qui impacte également la durée de vie, qui ne s'étend pas au-delà des trois heures de jeu, en avançant lentement, et sans vraie passion.
La faute à une reconnaissance du carnet qui implique de se trouver sous un projecteur pour espérer ne pas perdre le signal au bout de 5 secondes. Il faut donc choisir entre se composer une petite ambiance horrifique, avec le risque de sortir du "trip" régulièrement, ou carrément allumer lumière, bougies, briquet, allumettes, tout ce qui brille un minimum, pour avancer de manière fluide ; avec le risque de sortir du "trip" complètement. Le genre de problème technique qui ruine les ambitions premières d'un jeu basé sur l'ambiance. Le gyroscope, lui plutôt précis durant les duels avec les spectres, sauve un peu les meubles, mais oblige à se tourner vraiment dans tous les sens, voire de se tenter des reverse air 360. Ce qui n'est pas pratique sur un canap'. D'autant que ces affrontements restent assez basiques, demandant simplement de prendre une photo de l'entité dès que le viseur se teinte de rouge, ou qu'il est entouré de suffisamment de petits signes lumineux, dans le but d'infliger le maximum de dégâts. Un manque de challenge et de variété qui est compensé par la présence de quatre mini-jeux qui proposent un peu plus d'inventivité et de difficulté et de quelques modes anecdotiques autorisant par exemple l'utilisation de la photo d'un de vos amis comme futur fantôme à éliminer, ou la révélation d'éléments étranges dans les environs. Rien qui ne suffise toutefois à se replonger dans cette aventure, qui malgré son parti-pris bien vu et ses idées, manque de contenu. Jusqu'à devenir spectrale.