Si l'action de Sacred 2 prend place une nouvelle fois dans le monde d'Ancaria, elle se déroule en revanche environ 2 000 ans avant celle du premier épisode. Les joueurs qui ne connaissent pas la série ne sont donc aucunement désavantagés, ce qui tombe plutôt bien puisque Sacred était sorti exclusivement sur PC. De toute manière, il faut bien avouer que le scénario n'a guère d'importance. Il s'articule autour d'une guerre pour l'énergie T, source de toute vie et magie. Mal contrôlée, cette force engendre le chaos et transforme les créatures environnantes en monstres belliqueux. En vérité, il ne s'agit là que d'un prétexte pour fournir au joueur des hordes d'ennemis à abattre. Sacred 2 respecte à la lettre le cahier des charges du hack'n slash et se focalise donc sur les combats, la montée en niveau du héros et le ramassage d'items par milliers. Pour cela, nous avons tout de même droit à des classes de personnages un peu plus originales qu'à l'accoutumée. En lieu et place des sempiternels barbares et magiciens, le joueur peut incarner un ange déchu grâce au Séraphin, un Guerrier noir ramené d'entre les morts, un Haut-Elfe, une Dryade, un Inquisiteur et même un Gardien du temple, être cybernétique à tête de loup capable d'utiliser des pistolets lasers.... Cette dernière classe est certainement la plus atypique puisqu'elle introduit de la technologie dans un monde purement médiéval fantastique par ailleurs. Ces personnages tous très différents assurent une bonne rejouabilité, d'autant plus que chacun d'entre eux peut choisir de parcourir la campagne de la Lumière ou celle des Ténèbres. A l'exception du Séraphin et de l'Inquisiteur, que leur nature limite respectivement au camp du bien et du mal. Dans tous les cas, ce sont des dizaines voire des centaines d'heures de jeu qui attendent l'explorateur en mal d'aventure. Bien qu'il se parcoure sans chargement, l'univers d'Ancaria est réellement très vaste, et les quêtes secondaires semblent innombrables. On pourrait d'ailleurs reprocher au jeu une certaine répétitivé en ce qui concerne les objectifs, qui se résument souvent à ramasser tel objet ou tuer telle créature. Mais c'est un peu le genre qui veut ça, et ce serait faire peu de cas de l'excellence de certaines quêtes.
Du métal dont on fait les héros
Régulièrement, les développeurs se lâchent et délaissent le côté épique et sérieux du scénario global pour une bonne dose d'humour. L'un des moments les plus forts est certainement celui mettant en scène le groupe de métal allemand Blind Guardian. Ces teutons chevelus ont non seulement participé à la bande-son de Sacred 2, mais ils apparaissent carrément dans le jeu, sous la forme de donneurs de quêtes. Le joueur doit retrouver leurs instruments égarés, et se voit au final récompensé par une performance live, où le groupe interprète un morceau créé spécialement pour l'occasion, face à un public galvanisé, composé pour bonne part d'orcs et de trolls headbangers. Une idée que certains n'auraient pas hésité à qualifier de géniale s'il s'était agit par exemple de Blizzard et Metallica... D'ailleurs, que ceux qui ont été subjugués par le boss gigantesque présenté dans la première vidéo promotionnelle de Diablo III sachent qu'ils peuvent d'ores et déjà en combattre d'aussi impressionnants dans Sacred 2. Face à ces colosses, on se sent réellement peu de choses et en venir à bout est toujours un grand plaisir. On ne peut également qu'apprécier la possibilité de combattre à cheval, ou même à dos de tigre à dents de sabre, chien de l'enfer, serpent ailé, lézard de combat ou araignée noire puisque chaque classe dispose de sa monture spéciale. Le Gardien du temple se distingue une nouvelle fois puisqu'il enfourche un engin motorisé. Le jeu en lui-même ne fait également pas les choses tout à fait comme les autres, puisqu'il privilégie un système de runes au traditionnel arbre de compétences. Il faut un peu de temps et de persévérance pour bien en maîtriser toutes les subtilités, mais cela permet au final une grande personnalisation du héros.
Heureusement, l'interface n'a pas souffert de son passage du PC aux consoles. Le travail d'adaptation a été très correctement réalisé, puisqu'aucune fonction essentielle ne manque et que l'ensemble des éléments a été repensé."
Heureusement, l'interface n'a pas souffert de son passage du PC aux consoles. Le travail d'adaptation a été très correctement réalisé, puisqu'aucune fonction essentielle ne manque et que l'ensemble des éléments a été repensé. Ainsi, pour plus de clarté et d'accessibilité, l'inventaire abandonne la présentation par cases et se transforme en une succession de panneaux thématiques (armes, armures, potions...). Le curseur de souris a naturellement disparu, le déplacement du personnage et de la caméra s'effectuant grâce aux deux sticks analogiques. La croix directionnelle regroupe quant à elle un sort divin ainsi que trois raccourcis pour des potions, tandis que les sorts et actions de combats sont assignés aux quatre boutons principaux. Sachant que les deux gâchettes permettent d'afficher chacune un set d'actions personnalisable différent, on se retrouve au total avec douze raccourcis de combat sous la main. De quoi se sentir omnipotent, d'autant plus que ces emplacements d'action peuvent également accueillir des combos de pouvoirs. Le multijoueur a légèrement souffert du portage console puisque de 16 joueurs sur PC, nous sommes passés à 4 en ligne et 2 en local. Mais même en effectif réduit, les affrontements entre joueurs ou le fait de parcourir la campagne en coopératif restent des activités très plaisantes. On peut regretter un peu plus vivement le manque d'originalité des décors (qui ont tout de même le mérite d'être relativement détaillés), la qualité très médiocre de certaines animations, les voix insipides qui confinent même au ridicule lors de la présentation des classes, ainsi que quelques bugs techniques occasionnels (ici une apparition progressive des décors, là un personnage au comportement étrange...). Mais le plus gros problème concerne l'impossibilité de profiter du jeu sur une télé classique. Hors des écrans HD, point de salut ! La faute à une police de caractères bien trop petite, qui empêche une lecture sereine des descriptifs de quêtes et d'items. Les possesseurs de télévisions à tube cathodique doivent donc impérativement passer leur chemin. En revanche, les amateurs de hack'n slash correctement équipés ne devraient pas être déçus. Sacred 2 est sans conteste le meilleur représentant du genre sur les consoles de nouvelle génération. Après tout, il s'agit également du seul...