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Test également disponible sur : PSP

Test Metal Gear Acid 2

Test Metal Gear Acid 2
La Note
14 20

La série Acid confirme qu’elle est une séduisante déclinaison stratégique de la série culte, avec un scénario et une ambiance que les fans de Snake ne peuvent pas refuser. Toutefois on reste un peu fâché devant l’absence de prises de risques de la part de Kojima Productions. Malgré son caractère hautement encyclopédique (565 cartes d’élément Metal Gearesque) on est plutôt heureux que ce ne soit pas un Metal Gear Acid 3 qui soit en chantier en lieu et place du récemment dévoilé Metal Gear Solid Portable Ops, qui lui nous fera passer aux choses vraiment sérieuses !


Les plus
  • Scénario digne d’un Metal Gear Solid
  • Bonne durée de vie
  • Bande son excellente
Les moins
  • Gestion hasardeuse du deck
  • Inégalité entre les cartes d’attaque
  • Pas de réels changements depuis le premier


Le Test

La PSP n’étant sortie que le premier septembre dernier sur notre territoire, ce Metal Gear Acid 2 apparaît seulement huit mois après l’opus original. A l’époque, la crainte était de mise face à la mutation de Metal Gear en un jeu de stratégie à base de cartes. Pire, le vénéré Hideo se contentait du poste de producteur. Et pourtant la mission confiée à Shinta Nojiri s’est soldée par une mention bien, conservant dans un UMD de 6 cm de diamètre toute la substance scénaristique d’un grand Metal Gear Solid, saga ô combien culte de l’histoire des jeux vidéo contemporains. Toutefois, en dépit de nos espoirs, ce second épisode se distingue par un certain manque de prise de risque. Briefing détaillé ci-dessous.


Sans doute quelque peu induit en erreur par des premiers verdicts japonais et américains hautement flatteurs, numériquement parlant, nous nous attendions à un minimum de bouleversement, mais on découvre au contraire rapidement que Kojima Productions a effectué un travail très similaire. Le résultat est d’ores et déjà sans appel : ceux qui n’ont pas aimé Metal Gear Acid peuvent déjà cliquer sur une autre page. Metal Gear Acid n’étant clairement pas devenu le jeu de lancement le plus populaire de la PlayStation Portable, il convient de répéter ici le principe du jeu, déjà expliqué en septembre dernier dans notre test du premier Metal Gear Acid.

 

L’immersion passe parfois par une bonne réalisation. Les modèles physiques font plaisir à voir sur l’écran 16/9 de la PSP. Snake, Venus et les autres ont tous de bonnes gueules, particulièrement raffinées lorsqu’elles apparaissent sur les artworks. On note cependant de légères imperfections dans le grain de l’image, qui a tendance à pixelliser de temps à autre. Pour le reste, Metal Gear Acid 2 conserve son point de vue tout en hauteur, ce qui ne manquera pas de titiller les fâchés de cette caméra plongeante, mais n’oublions pas que nous ne sommes plus dans un jeu d’action-aventure, mais dans un véritable jeu de stratégie, pour lequel disposer d’une vue d’ensemble est prioritaire. La caméra revêt effectivement un rôle essentiel pour effectuer une progression saine, ce qui passe par deux étapes. La première, lors de votre arrivée dans une nouvelle zone, consiste à balayer le terrain dans son intégralité pour repérer la sortie et anticiper les obstacles qui vont se dresser entre vous et celle-ci. Cependant, la caméra n’est pas omnisciente et il est impossible de voir ce qu’il se passe à l’intérieur d’une salle close. La progression passe aussi par de nombreuses rotations de caméra, laquelle peut aussi être un peu orientée via le stick analogique. Avec une esthétique plus chamarrée, il arrivere moins souvent dans ce second opus de rater une porte ou un lot de cartes parce que l’on a pas bien observé le terrain.

 

La méthode Descartes

 

Snake commence son périple avec un jeu de six cartes en main, sur un deck de 30. En revanche, il est à noter que seulement deux nouvelles cartes seront piochées aléatoirement après chaque tour. L’ordre des tours, justement, constitue une particularité singulière. Il ne s’agit pas de tour par tour classique, puisque chaque action dispose d’un nombre nommé COUT dont l’accumulation représente en quelque sorte le temps qu’il vous reste à attendre avant de pouvoir rejouer. Autrement dit, plus vous effectuez d’actions importantes, plus vous risquez de vous faire souffler des tours par les autres soldats. Il est donc parfois recommandé de trier ses cartes sur place afin de disposer d’un deck dépourvu d’éléments inutiles, pour optimiser son COUT au maximum. Le déplacement se fait case par case, sachant que Snake ne peut utiliser que deux cartes par tour, mais l’une d’entre-elle permet de monter ce chiffre jusqu’à quatre. Les cartes sont de natures différentes : personnages, objets, supports ou armes. 98% des cartes permettent, heureusement, à Snake d’avancer de quelques cases, même si ce n’est pas leurs fonctions initiales. Les principales cartes d’attaque sont identifiables en deux catégories. Les unes peuvent être utilisées directement pour peu que l’on soit tourné dans la direction de l’ennemi, la distance déterminant alors les chances de faire mouche, et les autres sont des armes qu’il faut équiper momentanément dans des slots, pour envisager une contre-attaque ou bien un tir direct, mais seulement si l’on dispose d’une autre carte d’attaque appartenant au même type de munitions. Pas super instinctif à première vue, mais tout ça prend forme assez rapidement, les Metal Gear Acid n’étant pas réservés aux aficionados de la stratégie. Les cartes à l’effigie des personnages représentent pour leur part un bonus particulier, celle de Naomi de Metal Gear Solid étant particulièrement prisée avec sa capacité de régénération ponctuelle. Citons aussi la très pratique carte "Trouillard" à l’effigie de Emma Emmerich, l’inoubliable petite sœur d’Otacon dans Metal Gear Solid 2, laquelle permet un taux d’esquive de 100% pendant un tour ! Diablement salvateur si l’on se retrouve dos au mur face à plus de 4 ou 5 adversaires. Et si l’envie d’en griller une petite survient, la carte de The Fury, pyromane psychopathe de Metal Gear Solid 3, fera parfaitement l’affaire. On n’oubliera pas non plus les fameuses rations, les cigarettes dont la fumée dévoile les détecteurs de mouvements, et même le missile dirigeable Nikita répond à l’appel, tout comme un certain fusil sniper PSG-1 ! En fait, il est impossible de répertorier cet excellent catalogue tant il résume de façon exhaustive l’excellente mythologie Metal Gear, et pas seulement de Solid mais aussi des tous premiers épisodes sur NES ! Chargé de références en tout genre, c’est avec plaisir que l’on assistera à des réminiscences de Méryl, May Lin, Liquid, Ocelot, Roy Campbell, Vulcan Raven ou encore Sniper Wolf… j’ai une soudaine envie de m’enfoncer dans le thème de Harry Gregson-Williams, pas vous ? Pendant ce temps là, il s’agit de peser le pour et le contre de ce jeu à base de cartes. Car nous sommes en face d’un système pas idiot, mais loin d’être homogène. Explications.

 

Il faut tout d’abord bien comprendre que chaque carte n’est jamais à usage unique, elles sont inépuisables ! S’il est impossible de se munir de plus de quatre cartes de même nature, on peut très bien trier son deck en attendant de tomber sur une ration pour se refaire une santé avant de repartir au combat. Forcément, soit on a de la chance et on tombe rapidement dessus, soit la carte désirée se trouve tout au fond du jeu et on passe des plombes à l’attendre. La véritable frustration viendra plutôt de la difficulté à choisir 30 cartes dans un total diabolique de 565. Cependant, Metal Gear Acid 2 est peut-être un peu moins frustrant que son aîné, lequel obligeait régulièrement le port d’une carte particulière (comme du C4, sans lequel il était impossible de progresser dans la tour Ebro). Reste que le rythme de Metal Gear Acid 2 est toujours pleinement soumis aux caprices du mélange aléatoire des cartes et donc du hasard.

 

Malgré toute l’acidité de cet UMD, il n’en est pas moins dénué de charme. Ca sent le serpent, et ce n’est pas un artifice, la saveur est là, incontestablement. Mieux, Metal Gear Acid 2 nécessite une bonne anticipation de ses mouvements et du comportement ennemi. Ces derniers n’étant pas spécialement intelligents ou alertes, c’est toutefois un véritable bonheur que de déployer des trésors d’ingéniosité pour surmonter les obstacles, et sans que cela ne devienne trop cérébral. Le jeu apparaît ainsi facile dans l’ensemble, dans la mesure où le joueur aura assimilé que la discrétion est reine.

 

Metal Gear Acid Jazz

 

Les bases étant expliquées, revenons sur les (rares) nouveautés de Metal Gear Acid 2. Le changement le plus visible est bien évidemment d’ordre graphique. Adoptant une esthétique proche du cel-shading, avec une palette de couleur plutôt psychédélique mais pas trop, le contraste avec les tons mornes du précédent opus est néanmoins flagrant. Et pendant que notre Snake adopte une combinaison d’un bleu éclatant, un des Metal Gear se permet d’évoquer l’EVA 01 de Neon Genesis Evangelion. Paré de sa charte graphique bien à lui, Metal Gear Acid 2 dévoile ensuite son jeu. Un jeu qui passe de 200 à 565 cartes très précisément. Oui, 565. Une surenchère absolument remarquable, mais en contrepartie aussi difficile à exploiter qu’à maîtriser pleinement, d’autant que Metal Gear Acid 2 semble un peu plus court mais aussi plus facile que son grand frère. A titre d’exemple ma partie ne m’aura permis de récolter que quelques 195 cartes. Il est cependant important de remarquer que le jeu nous invite à rejouer plusieurs fois au sein d’une zone, afin de relever divers défis. Suite à quoi, les points accumulés permettent d’acheter de nouvelles cartes, ce qui était déjà possible dans Metal Gear Acid, mais cette fois les points auront tout intérêt à être placés dans l’amélioration de cartes ! Effectivement, non seulement le nombre de cartes a presque triplé, mais en plus celles-ci peuvent devenir plus efficientes. Une carte de déplacement peut alors passer de 4 à 5 blocs, une carte d’attaque peut voir sa puissance ou sa précision augmenter, et les cartes de personnages disposent pour leur part d’une évolution particulière. Un exemple parmi tant d’autres, la carte Gray Fox, qui offre ses talents de close combat, deviendra la carte Ninja qui permettra de taillader un adversaire où qu’il se cache, selon le respect du background de la série. Et autant dire que compte tenu de la richesse de la mythologie Metal Gear, les découvertes sont conséquentes ! Cette nouvelle possibilité pour améliorer son jeu est la plus agréable des surprises de Metal Gear Acid 2, en ce qu’elle rend la montée en puissance du deck plus significative et plus agréable, d’autant que les paliers d’évolution des personnages sont toujours d’actualité. Comprenez que vous obtiendrez naturellement une jauge de vie plus importante, ainsi que la possibilité de porter jusqu’à 40 cartes.

 

Le principe de la stratégie au tour par tour reste donc totalement identique au premier Metal Gear Acid, cependant Metal Gear Acid 2 parvient à tirer son épingle du jeu, avec des séquences plus rythmées et dynamiques. Un passage vous emmènera par exemple sur une voie ferrée avec la nécessité d’anticiper votre timing pour ne pas se faire écraser comme une mouche. La présence de scènes un peu plus variées ainsi que de bons gros boss apportent donc leurs contributions à un rythme de jeu global qui faisait particulièrement défaut au premier épisode. On a la sensation que le jeu est désormais beaucoup moins lourd, alors que rien n’a fondamentalement changé dans son système de déplacement ou de gestion du deck.

 

Il faut dire que Metal Gear Acid 2 réserve une autre bonne surprise, je veux parler de son ambiance sonore absolument fantastique. Toujours pas de voix digitalisées et beaucoup de nappes d’ambiance, mais aussi une dizaine d’excellents morceaux de bravoure à réécouter pour le plaisir. Un très bon point. Un point un peu moins bon en revanche, réside dans le fait de se retrouver à nouveau avec un jeu pas assez offensif. Si on ne peut pas réellement dire que les cartes d’attaques sont rares, en revanche il subsiste un certain déséquilibre dans leur puissance de feu, qui rallonge certains combats contre les boss, notamment face aux Metal Gear, de sorte que l’on perd un nombre de tour important le temps de trier son jeu et de tomber sur LA carte de ses rêves. Il existe une carte permettant de redistribuer son jeu, cependant m’est d’avis que cette option devrait pouvoir s’effectuer à n’importe quel instant. 

Metal Gear Acid 2 offre son lot de bonus, à commencer par un mode liaison en Wi-Fi local pour s’infiltrer à deux, mais plus curieux est le Solid Eye, un accessoire façon casque de réalité virtuelle à  poser sur sa PSP pour mater des scènes cinématiques de MGS 3, ou des clips sensuels de mannequins japonais en train d’astiquer des gros calibre en petite tenue kaki. Kojima, tu sais parler aux gamers ! Cependant impossible pour nous d’en profiter puisque l’éditeur ne nous a pas fourni cet accessoire imposant. On nous informe cependant que l’effet produit un rendu en perspective paraît-il tout à fait remarquable.

 

Tactical Espionage Action !

 

Tel était le credo qui ornait fièrement la jaquette du premier Metal Gear Solid de 1998, prochainement adapté en film, et que ses créateurs ont voulu faire perdurer dans un Sons of Liberty très subtil et un Snake Eater qui voulait mettre l’accent sur le camouflage naturel. Et pourtant, s’il y a bien un jeu d’infiltration dans lequel le joueur a toujours pu s’en sortir comme un bourrin en faisant la poule, fonçant dans le tas le couteau entre les dents, c’est bien celle qui nous intéresse ici. A moins de jouer dans les modes de difficultés les plus ardus, il n’a jamais été réellement nécessaire de faire preuve d’une grande stratégie pour progresser dans Metal Gear Solid. Et c’est finalement en effectuant ce tournant vers le tour par tour à base de cartes, que Konami et Kojima Productions nous offrent le premier véritable Metal Gear dans lequel la stratégie est réellement récompensée, voire vitale ! Joli paradoxe finalement que cette éprouvette d’acide, une expérience risquée que tout le monde craignait un peu, et qui malgré de vilains tâtonnements qui n’ont pas totalement disparus dans ce second opus, reste une expérience intéressante. 

Au bout du compte, avec ses menues améliorations, pour que Metal Gear Acid 2 se distingue vraiment de son prédécesseur, il eût fallu que son scénario le surclasse. Or ce n’est pas vraiment le cas, sur ce plan les deux jeux se valent parfaitement. L’ambiance est un poil moins sombre et tordue que dans Metal Gear Acid. Snake parle trop peu, en revanche Vénus, la tueuse rouge écarlate dont la chevelure dorée atteint les cuisses, est d’une d’une classe et d’un sens du sarcasme qui surclasse Teliko (l’héroïne du premier) sur de nombreux plans.





Steeve Mambrucchi

le lundi 29 mai 2006
11:00




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