Fruit du partenariat entre Massimo Guarini et le compositeur anglais Steven Wilson, Last Day of June nous conte l’histoire de Carl et de sa femme, June, qui synthétisent à eux deux l’amour parfait qui peut unir deux êtres. Mais alors que nos deux tourtereaux célèbrent l’anniversaire de Carl au bord d’un lac, ils sont loin d’imaginer le destin funèbre qui les attend. Après une courte séquence où Carl doit aller chercher un pull pour sa chère et tendre qui grelotte, une pluie torrentielle s’abat sur ce petit coin de paradis, forçant ainsi le couple à rentrer précipitamment en voiture. Un imprévu aux conséquences dramatiques puisque les amoureux vont avoir un accident de voiture qui coûtera la vie à June et condamnera Carl à se déplacer en fauteuil roulant. Seul, dans sa maison pleine de souvenirs d’un passé déchirant, Carl va alors découvrir une série de tableaux peints par sa femme. Chaque œuvre représente un villageois et le tableau au centre de la pièce dépeint la raison de l’accident. En touchant ces dessins, Carl va pouvoir revivre cette journée fatidique dans la peau des habitants du village. Il va ainsi pouvoir tenter de comprendre les raisons de cet accident et pourquoi pas changer le cours du temps.
MEMORIES NEVER DIE
En effet, si l’histoire se concentre principalement sur l’évènement tragique de Carl et June, ce sont bien les personnages secondaires qui vont jouer un rôle majeur dans l’histoire. En touchant les tableaux peints par sa femme, Carl va pouvoir revivre cette journée à travers le regard d’un enfant qui s’ennuie, une femme esseulée, un chasseur peu prudent et un vieux monsieur trop généreux. Chaque personnage permet alors de voir les évènements sous un autre angle et vous allez devoir modifier leurs souvenirs pour éviter l’accident. Ainsi, lorsqu’une journée se termine, le tableau que vous explorez changera de visuel pour vous indiquer que le cours de l’histoire à bien été modifié. Néanmoins, très rapidement, vous allez comprendre que le passé d’un habitant peut avoir des conséquences sur celui des autres. Pour faire simple, ce n’est pas parce qu’un villageois n’est plus responsable de l’accident que celui-ci n’aura pas lieu. Il faudra alors accorder le passé de chaque personnage avec celui des autres pour que la peinture au centre de la pièce ne représente plus l’accident. Dès lors, vous allez devoir faire des allers-retours entre les différents passés pour modifier celui de Carl et June.
...vous allez comprendre que le passé d’un habitant peut avoir des conséquences sur celui des autres. [...] Il faudra alors accorder le passé de chaque personnage avec celui des autres pour que la peinture au centre de la pièce ne représente plus l’accident.
Vous vous en doutez, certains puzzles à résoudre dans le passé d’un personnage trouveront leur solution dans le passé d’un autre et pour faire un choix, il faudra toujours regarder au-delà des apparences. Si à première vue tout cela peut sembler compliqué, Massimo Guarini et son équipe ont fait en sorte de ne pas submerger le joueur, d’informations, afin qu’il puisse comprendre aisément les mécaniques du jeu sans pour autant être tenu par la main tout au long de l’aventure. Mis à part la touche Croix qui permet de valider une action et la touche R1 qui vous permet de courir, vous n’aurez rien d’autre à faire. Pour le reste, à l’image de The Last Guardian, vous devrez être attentif à chaque détail pour trouver une solution.
LESS IS MORE
Cette simplicité dans le gameplay se retrouve également dans la narration et la mise en scène de Last Day of June qui nous émerveille de bout en bout. La direction artistique du titre nous plonge instantanément au sein de l’intrigue et malgré des personnages sans yeux, on s’attache à ces derniers dès le premier regard. Baragouinant dans un langage incompréhensible, Carl et June, tout comme les habitants du village, parviennent à nous transmettre leurs émotions à travers de simples gestes, compréhensibles de tous. Au cours de l’histoire, vous pourrez même trouver des photos qui permettent d’en apprendre plus au sujet de chaque villageois. On comprend ainsi pourquoi, le jour de l’accident, ils se sont retrouvés impliqués. Des petits détails à priori anodin, mais qui dans Last Day of June se révèlent être des trésors d’informations.
Tout au long de l’aventure, on a l’impression d’avoir sous les yeux un tableau sublimé par des effets de lumière saisissants.
Visuellement, le jeu bluffe en permanence et c’est avec un air ébahi que l’on découvre les différentes zones du village. Tout au long de l’aventure, on a l’impression d’avoir sous les yeux un tableau sublimé par des effets de lumière saisissants. Les souvenirs des voisins nous offrent une nouvelle perspective vis-à-vis de l’histoire et le jeu parvient à nous surprendre en permanence. A chaque fois que le joueur pense avoir compris comment résoudre un puzzle, de nouvelles informations se dévoilent et permettent d’entrevoir d’autres solutions. Un choix intelligent de la part des développeurs qui tentent d’émerveiller les joueurs en permanence avec des choses simples. De même, revisionner un souvenir vous permettra de découvrir de nouveaux indices, essentiels à votre réflexion, ce qui atténue le côté légèrement répétitif du jeu. Qui plus est, il serait dommage de s’arrêter avant la fin du jeu tant le dénouement de cette histoire est bien ficelé.
COURT MAIS INTENSE

Un quasi sans-faute de la part de Massimo Guarini et son équipe qui nous livrent ici une histoire charmante et pleine de sens.
