Reconnus à la fois pour leur facilité d'accès et leur courbe de progression équilibrée, les différents volets de la série Everybody's Golf ont également en commun un univers chatoyant et attachant, qui facilite l'immersion, notamment dans un style de sport aussi austère que le golf. Ce dernier épisode en date poursuit dans cette voie avec des décors très colorés et gorgés de détails, faisant de chaque trou une sorte de microcosme. Projeter sa balle entre des moulins, des ours se baladant sur le green ou au-dessus de routes coupant le terrain en deux, amène cette dimension à la fois arcade et décalée qui fait la force du concept de punition avec le sourire. Bien plus corsé que son prédécesseur, Everybody's Golf PS Vita contient des parcours complexes dans une intransigeance qui tranche avec les grands yeux amusés des divers protagonistes servant d'avatars. Plus réalistes que dans le cinquième opus, tout en conservant un style animé/manga, les golfeurs et golfeuses aux cheveux en pointes et aux chaussettes interminables peuvent une nouvelle fois être entièrement customisés. Chaque élément cosmétique se décline en teintes et motifs variés, qu'il est possible d'appliquer sur des tenues entières achetées à prix d'or et avec des larmes dans la boutique. Une ponction organisée qui s'étend jusqu'aux clubs, balles, pistes et autres améliorations de gameplay. Échangeables eux aussi contre les points récoltés en fonction des performances réalisées sur les terrains et de la difficulté des parcours, ils ont la capacité d'influer sur les statistiques des golfeurs comme la force, l'impact, ou encore la qualité du swing. Et ce ne sera pas de trop pour affronter le challenge offert par Everybody's Golf PS Vita.
Un jeu à Par
Doux et amical lors des premières parties, dans l'optique de mettre le joueur en confiance, le jeu devient rapidement exigeant pour deux raisons : les tracés de plus en plus complexes, et le plafond minimum de coups à réaliser avant d'atteindre le Par qui flirte avec l'inhumain. Dès la fin de la première série de 9 trous, correspondant à une sorte de tutorial masqué où les aides de jeu fleurissent, le simple fait de réaliser un Bogey est déjà un aveu de faiblesse et ne peut être rattrapé qu'à grands frais, les autres joueurs réalisant des scores qui frisent vite le -2, -3 voire -4, sans trop sourciller. D'autant que pour espérer avancer dans les différentes compétitions il est impératif de terminer à la première place de chacune, afin de débloquer une étoile qui ouvre l'accès à un affrontement contre l'un des joueurs star. Il est alors obligatoire de le vaincre pour espérer changer de parcours. Une sorte de boss déguisé qui ajoute encore un peu de pression, son avancement étant visible à la différence des autres phases de jeu où le joueur lutte contre des stats. Une contrainte qui vient s'ajouter à celle du vent et de la précision du système d'impact. Le premier, représenté par une flèche, ne possède plus d'indicateur de puissance et seule la touffe d'herbe arrachée et disséminée dans l'air donne une idée de la force qui sera appliquée à la balle. Cette dernière devra également être frappée au bon moment, comme dans les autres épisodes, pour réaliser la meilleure trajectoire et s'envoler le plus loin possible. Un tir parfait matérialisé par une note de musique qui sera cette fois-ci souvent absente, tant le timing est serré. Malgré ses cinq manières différentes d'aborder le douloureux moment du coup de fer, accessibles dans le magasin au fur et à mesure de la progression, Everybody's Golf PS Vita demande une grande concentration et avant tout de l'observation. Conçus avec intelligence et tortueux, les parcours sont littéralement des collections de bunker et de zones piégeuses. Chaque coup doit être dosé et réfléchi, en tenant compte du terrain de façon régulière, que ce soit son inclinaison ou ses raccourcis bien planqués qui aboutissent parfois à la réussite de challenges cachés ; libérant eux aussi de nouvelles compétitions. Une augmentation du niveau global requis pour se la jouer Tiger Woods SD, qui risque de refroidir les habitués d'un Everybody's Golf : World Tour plus permissif. Ces derniers auront néanmoins l'avantage de savoir comment survivre via le réflexe d'une sorte de grinding golfique, consistant d'une part à engranger des points pour s'équiper en conséquence, et d'autre part à faire des stages en Entraînement – dans lesquels de nombreux réglages sont disponibles, comme le type de temps, la position du trou, la météo, etc. - ou effectuer des manches libres en Stroke. La meilleure façon de progresser étant encore de se confronter au monde entier via un pan multi très important.
L'école des champions
