Même si DiRT 3 a décidé de se détacher du regretté Colin McRae, le rallye fait un retour en force dans ce nouvel épisode de la série, alors que l'on pensait que les développeurs de Codemasters s'étaient fâchés avec la discipline. C'est d'ailleurs la première chose qui saute aux yeux dès que l'on pose les mains sur le volant, bien que les épreuves dites exotiques figurent toujours au programme. Après avoir satisfait aux obligations administratives, où le pilote doit décliner son nom, prénom et pays d'origine, on pénètre dans le DiRT Tour, le centre névralgique de DiRT 3 qui fait office de mode "Carrière". Si Colin McRae : DiRT 2 disposait d'un habillage granuleux et immersif, celui de DiRT 3 se veut plus sobre et épuré. L'interface va droit au but, ce qui réduit quelque peu l'impact visuel du jeu. La progression du pilote s'étend sur plusieurs saisons, à travers lesquelles on évolue en accumulant les points de réputation. L'attribution de ces fameux sésames dépend des performances réalisées sur la piste : finir sur la première marche du podium demeure bien sûr le meilleur moyen d'en engranger un maximum, mais il est également possible d'en gratter quelques-uns en remplissant des objectifs de course (drifter sur une distance précise, atteindre une certaine vitesse par exemple) qui varient en fonction du véhicule prêté par l'écurie. Car si les points de réputation permettent donc de débloquer des nouvelles épreuves, ils sont également indispensables pour attirer l'attention des constructeurs dont les voitures ne se monnaient pas dans DiRT 3. Une astuce intelligente des développeurs de Codemasters, qui incite ainsi à sillonner les circuits situés aux quatre coins de la planète. Et c'est avec plaisir que l'on note l'arrivée des courses se déroulant sur des tracés enneigés, avec l'introduction de nouveaux lieux géographiques tels que la Suède, la Finlande, la Norvège, ou bien encore le Michigan ou le Kenya en ce qui concerne les régions un peu plus chaudes. Mais l'arrivée du Gymkhana est sans doute l'argument qui revient le plus souvent au moment d'évoquer les innovations pensées pour le contenu de DiRT 3.
"Car si les points de réputation permettent donc de débloquer des nouvelles épreuves, ils sont également indispensables pour attirer l'attention des constructeurs dont les voitures ne se monnaient pas dans DiRT 3."
Pour être honnêtes, au moment de commencer ce test de DiRT 3, nous n'étions pas vraiment convaincus par la présence de l'épreuve favorite de Ken Block. Mais il faut avouer que les développeurs britanniques ont rondement mené leur affaire, surtout grâce à un tutorial bien fichu qui explique clairement les rudiments de cet exercice acrobatique. En clair, le joueur doit effectuer une série de figures (drift, spin, donut, saut entre autres) sur un parcours où sont éparpillés plusieurs obstacles : lampadaires, remorques, poutrelles, tremplins, échafaudages, tout est bon pour mettre à rude épreuve les talents du pilote. Avec autant d'embûches à dompter, les débutants apprécieront certainement la présence au sol d'indicateurs colorés qui permettent de vérifier la bonne exécution des pirouettes, sans oublier les multiplicateurs venant récompenser l'enchaînement des acrobaties. Et puis, pour se familiariser en douceur avec le Gymkhana et travailler les différentes figures imposées, le DC Compound est accessible à n'importe quel moment de la saison. Les développeurs y ont même intégré quelques objectifs à remplir, afin que les sessions d'entraînement ne soient pas trop soporifiques. En ce qui concerne la réalisation, DiRT 3 assure une nouvelle fois le spectacle avec un EGO Engine parfaitement maîtrisé par ses géniteurs. Si les environnements sont tout simplement magnifiques, c'est surtout la sensation de vitesse qui impressionne. L'animation ne connaît aucune baisse de régime en solo, mais quelques ralentissements se font durement sentir quand on bascule en écran splitté. Logique serait-on tenté de dire, lorsque l'on s'aperçoit que les développeurs n'ont voulu faire aucune concession graphique avec deux joueurs qui s'affrontent à l'écran. Le car design est toujours au poil, et les courses qui se déroulent à différents moments de la journée ont clairement de la gueule ; avec en prime des épreuves organisées sous la neige et la pluie. Enfin, soulignons le travail remarquable réalisé sur la reproduction des dégâts, ce qui permet à DiRT 3 de gagner en réalisme, contrairement à la vue cockpit clairement décevante. Passer derrière Shift 2 Unleashed : Need For Speed, c'était de toutes les façons compliqué.
Les mains dans le cambouis
