
Alors comme ça des hordes de morts-vivants osent fouler du pied le territoire des Yakuzas sans avoir demandé la permission aux ténors du quartier de Kamurocho ? C'est bien mal connaître le caractère territorial de Kazuma Kiryu, principal protagoniste de la série, Shun Akiyama exilé du quatrième épisode mais aussi Goro Majima et Goda Ryuji. Car oui, vous avez bien lu, en plus de pouvoir incarner le fou furieux du Clan Majima, le fan service est poussé à son paroxysme en faisant renaître de ses cendres le "Dragon du Kansai" aperçu dans
Yakuza 2, devenu depuis cuistot pour le compte d'une échoppe itinérante. Pour des raisons qui leur sont propres, nos quatre protagonistes (Akiyama afin de sauver son assistante, Goro Majima pour assoiffer tout simplement ses pulsions meurtrières) endossent leur rôle de héros en remontant la trace du fléau plaçant petit à petit la ville de Kamurocho en quarantaine. Oui, le scénario articulé autour de différents protagonistes avait plutôt réussi à
Yakuza 4. Mais de là à dire que la recette s'avère aussi efficace dans
Yakuza : Dead Souls, ce serait omettre des défauts pourtant bien prononcés. L'histoire de ce spin-off ne marque tout d'abord pas les esprits contrairement à ses illustres ancêtres. Si les cinématiques bénéficient toujours d'une mise en scène plutôt soignée (mais moins potassée), les personnages passent clairement au second plan en devenant de simple objets de destruction. L'humour est perceptible, mais point de vue contexte, le jouer restera dans le flou, à l'image du retour surprise de Goda Ryuji. La mise en scène ne suffisant donc plus à pallier aux divers soucis techniques de la série, le spin-off accuse plus vite le poids des années. Le moteur graphique vieillot est poussé dans ses derniers retranchements, les explosions sont souvent accompagnées de ralentissements, et la version apocalyptique de Kamurocho a bien moins d'éclat que son homologue illuminée. Et comme si cela ne suffisait pas, l'entêtement de SEGA à ne pas localiser son titre, rebutera à coup sûr les anglophobes.
La mise en scène ne suffisant donc plus à pallier aux divers soucis techniques de la série, le spin-off accuse plus vite le poids des années."

Même pour un Yakuza, se battre aux poings en 2012, c'est dépassé. Finis le corps-à-corps, dans
Yakuza : Dead Souls, l'intégralité des affrontements (ou massacres, au vue du peu de challenge qu'offre la difficulté générale du titre), se font à l'arme à feu. A chacun sa sauce. Dans la peau du classieux Akiyama, c'est au double flingue que les joueurs devront dézinguer du zombie, tandis qu'en incarnant Goro Majima, les phases de tirs se feront essentiellement au fusil à pompe, ce dernier étant bien connu pour ne pas faire dans la dentelle. Malheureusement, pour un jeu de tir à la troisième personne, la maniabilité souffre d'un classicisme peu attrayant. Certes, si la possibilité de tirer en vue subjective offre plus de liberté, quoique limitée puisqu'aucun déplacement n'est possible dans ce mode, les phases de tir, trop assistées, ne sont pas très intuitives. Au final, il s'agit principalement de prendre soin de se positionner correctement dans l'axe de la vague d'ennemis, marteler la gâchette de tir, et tout cela en espérant décocher plusieurs headshots aléatoires. Les joueurs peuvent tout de même faciliter leur traversée en activant des Special Shots sous forme de QTE qui, une fois une jauge préalablement remplie, permettent de faire exploser certains éléments du décors et d'enchaîner les kill-combos dévastateurs. Il est toujours possible d'achever ses ennemis à coup de sofa ou de barre à mine. Mais la jouabilité et le manque de précision rebutant, ce genre de mouvements est à envisager en cas d'extrême urgence. Un systèmede compétences, bien moins poussé que celui de Yakuza 4 mais tout de même efficace, permet de débloquer, à l'aide de l'expérience et Souls Points acquis en partie, divers compétences communes à chaque personnages (mouvements, slots d'inventaires, santé, etc.). C'est également sans compter les nombreuses armes et armures à améliorer à l'aide des quelques yens reçus en revendant certains items de valeur, bien que cette étape soit facilement oubliée.
"When there’s no more room in hell..."

Mais bien entendu, à quoi sert des armes lourdes sans ennemis dignes de ce nom.
Yakuza : Dead Souls met en scène plusieurs types de morts-vivants. Outre les
zombies lambdas, au QI d'huître, les joueurs pourront donc affronter des morts-vivants plus développés. C'est le cas du défunt Skater, qui dans son malheur a tout de même gardé son agilité légendaire, esquivant plus facilement vos tirs, ou bien encore le cas du mélomane ninja qui enchapînera les prises de kung-fu si vous avez le malheur de le déranger dans son écoute du meilleur album des Grateful Dead. A cela s'ajoute les boss, faisant plus peur que de mal, contre lesquels le Game Over est rarement titillé mais réservant au moins quelques sueurs froides. La difficulté aurait en effet mérité d'être rehaussée un minimum, afin d'offrir plus de challenge, bien que l'aspect défouloir soit plutôt bien servie par la diversité des phases d'action s'enchaînant plus ou moins rapidement. Enfin, comment ne pas évoquer les temps de chargement que l'on fuit comme la peste. Innombrables, ces derniers ruinent au confort de jeu. Sachez d'ailleurs que chaque changement de zone en est gratifié, ayant ainsi le don de vous enlever toute envie de profiter des quelques mini-jeux et autres quêtes annexes que renferment les rues exiguës de la partie de Kamurocho en quarantaine. Du traditionnel bowling, au mission de sauvetage, en passant par la drague d'hôtesses, cette partie du jeu reste sensiblement anecdotique, bien qu'elle puisse rallonger légèrement la durée de vie, pour peu que l'on prenne le temps de traverser les longs couloirs et égouts de la ville nippone. Bref, la série des
Yakuza s'en tire définitivement mieux au corps à corps.. Cela dit, les passionnés apprécieront les quelques clins d'œil à la saga, puisque Yajuza : Dead Souls est avant tout un jeu de niche à l'attention des joueurs nostalgiques des précédents volets.
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