Trop occupés à plancher sur un nouveau projet pour le moment classé top secret, les développeurs d’Ubisoft Montpellier ont finalement passé le relais à leurs collègues montreuillois (XIII, 187 : Ride or Die, Red Steel, GRAW 2) pour mettre sur pied le très attendu Rayman contre Les Lapins ENCORE Plus Crétins. S’il ne s’agit plus de la même team aux commandes du projet, certaines personnes issues de l’équipe d’origine, telles que Loïc Gounon (coordinateur marketing) et Nicolas Normandon (Lead Game Designer), ont une seconde fois répondu présent afin de chapeauter la production dans les règles de l’art.
Lapin voyageur
Reprenant le concept gagnant du premier épisode, à savoir une succession de mini-jeux à enchaîner dans la joie et la bonne humeur, Rayman contre Les Lapins ENCORE Plus Crétins relate cette fois-ci l’invasion de la Terre par les Lapins Crétins. Si les développeurs se sont donnés la peine d’inventer un pseudo scéanario à ce party-game, ils ont à l’inverse omis de nous proposer un mode "Story" cette année, pourtant présent dans le premier numéro. Il y a pourtant de quoi se faire berner de prime abord, puisque le jeu nous invite à nous lancer dans l’aventure soit en solo, soit en groupe, c’est-à-dire accompagné de trois autres zigotos prêts à partager les mêmes délires vidéoludiques. Certes, le mode "Story" du premier Rayman contre les Lapins Crétins était anecdotique, mais il avait au moins le mérite d’exister et de proposer une pseudo progression dans l’aventure. Cette année, c’est la punition et il faut se contenter d’enchaîner bêtement les épreuves en fonction d’un voyage entrepris. Les voyages, c’est bien le thème choisi par les concepteurs pour justifier l’attaque de la Terre par ces bunnies débiles, mais aussi pour nous transbahuter d’un continent à un autre, où chaque culture recèle ses propres défis. Etats-Unis, Amérique Latine, Europe, Asie et Tropiques, le dépaysement est au rendez-vous, ce qui n’est pas toujours le cas du fun, décidé à nous tourner le dos cette année.
Là où le premier Rayman contre Les Lapins Crétins réussissait à engendrer de nombreux fous-rires, sa suite se contente tout juste de faire sourire, tout au mieux. Plusieurs raisons à cela : tout d’abord, le nombre de mini-jeux a été revu à la baisse. En comptabilisant les défis en mode FPS, accessibles dans la partie Plaza (allez savoir pourquoi une telle séparation), le nombre total de mini-jeux s’élève à 50, soit 25 de moins que l’épisode précédent. Chose plutôt étonnante quand on sait que de manière générale, les suites misent sur la surenchère numérique. A défaut d’un chiffre conséquent ou du moins égal au premier opus, on peut alors espérer obtenir des épreuves d’une grande qualité. Là encore, le bât blesse sévèrement puisqu’à l’exception d’une quinzaine d’épreuves, l’ensemble manque cruellement d’imagination et d’originalité pour faire jeu égal avec le premier Rayman contre Les Lapins Crétins. C’est d’autant plus regrettable car certaines épreuves telles que téléphoner au cinéma (l’objectif est de passer un coup de fil en plein séance à l’insu du projectionniste), laver son linge (il faut frotter son linge sale le plus rapidement possible, sans pour autant le détériorer), le lancer de crachat et quelques autres encore, ont de quoi nous faire passer un excellent moment. Malheureusement, le nombre trop important de défis sans grand intérêt, aussi bien en terme de challenge qu’au niveau ludique prend le pas sur le reste. Même les épreuves musicales se révèlent être à la longue ennuyantes, car sans diversité (les différents instruments proposés sont tous identiques) et surtout répétitives dans le déroulement des mouvements à réaliser. Pire encore, certains mini-jeux sont des doublons ou des redites du premier épisode, le génie en moins.
Rien ne sert de courir, il faut partir à point
Les déceptions ne s’arrêtent pas là, étant donné qu’à notre plus grand surprise, Rayman contre Les Lapins ENCORE Plus Crétins se montre nettement moins beau graphiquement que son aîné. En plus de nous afficher des lapins aux oreilles angulaires, le jeu a le culot de nous balancer des textures dépourvus de détails et surtout d’une fadasserie affolante. L’argument de la Wii, console la moins puissante du marché, ne fonctionne pas ici, puisqu’elle est capable de nous offrir des jeux tels que Super Mario Galaxy ou bien encore Metroid Prime 3 : Corruption. Evidemment, comparons ce qui est comparable et dans le doute, nous avons ressorti le premier Rayman contre Les Lapins Crétins, et il ne fait aucun doute qu’il se montre plus brillant en matière de réalisation. Reste alors l’aspect personnalisation des personnages. Les amateurs de tuning peuvent désormais customiser Rayman et ses acolytes à poils doux de la tête aux pieds en leur enfilant également des combinaisons. Les possibilités sont nombreuses mais limitées, sans compter le retrait à la dernière minute des tenues parodiques des héros de Marvel, Star Wars ou bien encore Naruto, ce qui risque de décevoir les amateurs de super-héros. Décidément, le sort a décidé de s’acharner contre lui.