Pour le troisième épisode de la série des Tom Clancy's Ghost Recon, Ubisoft a fait fort ! Quatre supports, quatre jeux différents. Si la version PC semble qualitativement proche de l'excellente mouture Xbox 360, ce n'est pas vraiment de le cas des versions Xbox et PS2 qui n'ont été développés dans des conditions optimum. Evidemment, d'un rapide coup d'oeil, la mouture PS2 semble différente de celle sur Xbox, compte-tenu des niveaux différents mais dans l'absolu, le jeu est identique en tout point. Le capitaine Scott Mitchell, le soldat Ramirez, Carlos Ontivero, des chefs d’état qui se font kidnappés à Mexico City, l'histoire suit à la lettre le seul scénario mis en place par Ubisoft. Mais les apparences sont fort trompeuses et le joueur qui aura pris le soin de jouer à la version Xbox ne se fera pas avoir comme le premier guignol venu. Tout d’abord, d’un point de vue purement graphique, Tom Clancy's Ghost Recon Advanced Warfighter sur PS2 a perdu encore en virilité, atout masculin déjà bien évincé dans la version Xbox. Puisque la PS2 possède encore moins de ressources techniques que la Xbox, Ubisoft a dû, une fois de plus, revoir l'ensemble des niveaux du jeu. La taille des maps a donc été sacrément réduite, les textures ont été simplifiées et le côté artistique frôle parfois l’amateurisme, avec un level design qui donne l’impression qu’on monté les niveaux comme on emboîte des pièces de LEGO. Mais les aberrations ne s’arrêtent pas là, loin et de là et c’est certainement du côté du gameplay que le joueur risque pris en otage. L’aspect tactique a été réduit à sa plus simple expression. On passe de trois à un seul co-équipier qui essaiera tant bien que mal de vous épauler lors des affrontements, parfois surréalistes de cette guerre civile. Les mouvements de Mitchell sont, eux aussi, passés sous la moulinette et il n’est désormais plus possible de se plaquer contre un élément de décor, tirer à l’aveuglette, franchir des obstacles ni même ramper pour éviter de se manger une balle perdue. En revanche, notre soldat peut désormais piquer en sprint, limité via une jauge d’endurance et monter aux échelles. L’échange est, en d’autres termes, que pure arnaque.
Le fantôme n'est plus...
Si les ennemis scriptés de la version Xbox 360 cachaient leurs lacunes grâce à une précision de tir exceptionnelle, le résultat n’est plus vraiment pareil avec des antagonistes qui manquent régulièrement leurs cibles. De la même manière, la localisation des dégâts sur les personnages manquent clairement de sérieux et il faudra tantôt une seule et unique balle dans le pied puis tantôt une rafale complète dans le torse pour plomber un mec. Relégué au statut de gif animé dans la version Xbox, la cross-com est tout simplement inexistante puisqu'il s'agit désormais d'une image statique, qui fait office de carte. Comique. Vous imaginez donc que l'intérêt mais surtout le gameplau du jeu n'a ici plus aucun sens. Le frame-rate est tout bonnement catastrophique et jouer plus de deux heures au jeu nous donne rapidement la nausée. C’est un fait, la PS2 est à bout de souffle et il aurait été plus judicieux de la part d’Ubisoft de conserver le même schéma entrepris avec Ghost Recon 2 - qui reste encore une belle référence en matière de jeu d’action / tactique - afin de pas se retrouver avec un résultat aussi lamentable. Reste alors le mode multijoueur qui était assez sympathique sur Xbox mais qui devient ici complètement injouable à cause d'un frame-rate complètement à côté de ses pompes et de lags persistants. Bref, il n'y a vraiment plus rien à sauver.