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Test également disponible sur : PlayStation 2

Test Gran Turismo 4

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Test Gran Turismo 4
La Note
19 20
Toujours leader incontesté et incontestable en matière de simulation de conduite, Gran Turismo 3 a enfin passé la main à son successeur légitime : Gran Turismo 4. Ce dernier vient de placer la barre très haut techniquement tant et si bien qu’il semble presque intouchable pour les années à venir. Attendons tout de même de voir ce que nous réserve le prometteur Forza Motorsport sur une machine concurrente mais gageons qu’il ne soit pas du même acabit.

Les plus
  • Permis plus ludiques
  • Durée de vie monumentale
  • Interactivité avec les versions antérieures
  • Réel ressenti des véhicules
  • Plus de 700 véhicules
  • Des circuits existants
  • Replay dont seul Polyphony a le secret
  • Mode "Photo" très bien agencé
Les moins
  • Gestion limitée des dégâts
  • Difficilement accessible aux néophytes
  • Pas de mode en ligne
  • Intelligence artificielle sommaire
  • Pas de qualification lors des courses


Le Test

Avec près de 40 millions d’exemplaires écoulés dans le monde, la série Gran Turismo peut se targuer d’être l’une des plus vendues de l’histoire du jeu vidéo, chaque épisode étant synonyme de révolution. Gran Turismo 4 ne déroge pas à cette régle. Récit d’une rencontre du troisième type.


Prévu initialement pour le courant de l’année 2003, Gran Turismo 4 se sera fait finalement désirer plus longtemps, à plus forte raison dans nos contrées pour un motif relatif à un travail de localisation. Toutefois, l’attente n’aura pas été vaine et l'adage "plus c’est long, plus c’est bon" est d'autant plus vrai que notre version bénéficie d’une dizaine de véhicules supplémentaires par rapport à la version nippone.

 

C’est lui le patron !

 

Dans le fond, qu’est-ce que réellement Gran Turismo ? Si j’avais à formuler une définition plus personnelle, il me viendrait immédiatement à l’esprit que chaque titre portant ce label est une expérience de jeu unique, une aventure avec une aura particulière. Réalisme prononcé, licences à gogo et une durée de vie gigantesque accompagnent une réalisation exemplaire. Chaque épisode repousse sans cesse dans ses derniers retranchements nos machines, dévoilant par la même leur véritable potentiel. Et pourtant, qui aurait imaginé qu’un petit studio comme Polyphony Digital révolutionne littéralement le jeu vidéo ? Gran Turismo 4 n’est bien évidemment pas exempt de critiques mais le succès attirant inexorablement la polémique, sa notoriété lui permet un droit à l’erreur plus que limité. Une mise au point s’impose toutefois afin d’éviter tout amalgame. Même s’il propose une large palette de réglages et de modifications diverses, Gran Turismo 4 ne repose pas sur le phénomène de mode pourtant très en vogue actuellement du tuning et de ses gadgets inutiles. De même, le titre n’est pas non plus un clone de FlatOut et donc la gestion des dégâts est restreinte. Mais au vu de la liste de véhicules proposés, comment pourrait-il en être autrement ? Inutile non plus de revenir sur la controverse Gran Turismo 4 : Prologue. En effet, s'il est vrai que cette opération aura constitué une formidable manne financière pour le studio de développement, certains se sont fustigés contre le fait de vendre une "démo", mais avouons que Prologue aura permis d’entrevoir le génie de l’œuvre finale. Dans un tout autre registre, autant vous dire qu’un tel titre ne peut pas se construire seulement autour de sa réputation, d’une marge de délai importante et d’un budget conséquent. Non, il tire son charme si particulier du travail acharné et passionné de ses créateurs, qui l’ont bâti selon leurs critères de joueur. A titre d’exemple, saviez-vous que l’équipe de développement a travaillé presque nuit et jour sur ce projet, poussant même leur perfectionnisme à dormir sur leur lieu de travail pendant près de quatre mois afin de respecter les délais ? Avouons que cela force l’admiration et aide particulièrement à relativiser les multiples reports… Voilà pour la petite parenthèse.

 

Just drive it !

 

Sur le fond, Gran Turismo 4 adopte sensiblement la même ligne de conduite que ses prédécesseurs, à savoir que le titre est découpé en deux parties : le mode Arcade et le mode Gran Turismo, qui attire légitiment notre attention. Le tout est parfaitement organisé : l’école de conduite et les ateliers de tuning sont parfaitement distingués et les constructeurs sont classés par pays, les courses par niveau de difficulté et par genre. Avant toute chose, vous pourrez toujours transférer des fonds via la sauvegarde de Gran Turismo 3 dans la limite raisonnable de 100.000 crédits ou sauter les deux premiers permis si vous avez la version Prologue en votre possession. Des rêves plein la tête mais une simple pécule en poche, toutefois suffisante pour se procurer un véhicule d’occasion, le passage par la case permis deviendra cependant vite obligatoire, le nombre de courses sans permis se comptant sur les doigts de la main. Découpés en cinq licences à la difficulté croissante, la vocation de ces dernières n’est plus aussi contraignante qu’auparavant, axant davantage le côté "apprentissage". En effet, les 16 épreuves de chaque permis sont ici nettement plus ludiques et plus variés, mettant à profit des techniques de freinage ou permettant de négocier un virage en épingle, une chicane ou un circuit entier derrière un pace car sur n’importe quel type de revêtement et toujours dans un temps limité. Avant chacune d’entre elles, de nombreux conseils vous sont abordés sur la manière d’aborder le tracé avec en option la possibilité d’analyser vos données, votre fantôme, voir une démonstration ou encore faire figurer le tracé idéal à même le sol par un jeu de couleurs. A vous de mettre à profit tous ces outils pour vous initier aux arcanes qui font la différence entre la conduite et le pilotage. Après l’effort, le réconfort ! C’est ainsi que des petits breaks permettent de décompresser. Facultatives, ces épreuves restent plutôt sympathiques, consistant généralement à éviter ou renverser un nombre de plots donné. A noter également que la réussite au permis est récompensée par l’obtention d’un véhicule qui variera selon vos performances.

 

Petite nouveauté, les "missions" de pilotage s’inscrivent dans la continuité des épreuves de permis puisqu’elles reposent sur le même principe – vous permettre d’acquérir des réflexes et techniques de conduite – mais permettent en sus de toucher une petite récompense financière en cas de réussite. Après s’être bien familiarisé avec les commandes, il est enfin venu le temps de se lancer dans une course digne de ce nom. Entre les compétitions généralistes classées par niveau (Débutant, Professionnel et Extrême), les coupes continentales (Europe, Japon, etc.), les spéciales de rallye, les circuits d’endurance ou encore les courses organisées par les constructeurs eux-même, autant dire que le choix ne manque pas, même si certaines deviennent uniquement accessibles qu’après avoir répondu à certains critères comme la motricité ou le nombre de chevaux de votre automobile. Niveau circuit, leur nombre a tout simplement doublé. De même, vous pourrez alors vous familiarisez sur  l’ensemble des ces derniers seul ou contre des adversaires et en contre la montre. Sensiblement dans le même genre, vous pourrez participer à une coupe familiale, c'est-à-dire qu’elle ne nécessite pas de permis mais qu’elle ne promet pas de lot en récompense, au travers d’une vingtaine de difficultés différentes. Les anciens parcours accueillent ainsi un peu plus d’une quinzaine de tracés inédits, fictifs ou réels comme c’est le cas pour Le Mans ou encore Nurburgring Nordshleife, soit 170 virages pour 20 kilomètres de piste, autrement dit un vrai bonheur pour les constructeurs venant tester leurs nouveaux modèles. Dans tous les cas, on en prend plein les mirettes. Les décors sont extrêmement variés, allant d’un port de plaisance méditerranéen au grand canyon jusqu’à des tracés plus urbain, dont Paris en tête, retranscrits à l’écran avec un photo-réalisme si impressionnant que l’on peine à faire la différence entre le jeu et la réalité. Le public a lui aussi bénéficié d’un énorme travail de fond et on pourra voir des individus s’agitaient sur les pistes, notamment dans les rallyes, prenant même parfois le risque de se mettre en plein milieu de la route pour prendre un cliché mémorable. Même constat pour le pilote qui est désormais visible ainsi que les techniciens dans les stands que l’on pourra voir s’activer. Bluffant ! Un défaut toutefois, le fait qu’il est impossible de passer par une phase qualificative comme c’était le cas dans le premier épisode, vous obligeant incessamment de partir en dernière position.

 

Gentlemen, start your engine !

 

A l’heure d’écrire ces lignes, il était temps de marquer un temps d’arrêt pour faire le bilan de mes performances. Un constat sans appel ! Le compteur affichait allégrement près de 70 trophées à mon actif, 4 permis en poche, et j’atteignais péniblement les 10% effectués. Inutile donc de vous préciser que le titre sera très vite amorti par sa durée de vie qui est tout bonnement monumentale. Mais Gran Turismo 4 se veut nettement plus difficile que ses prédécesseurs et jouera sur la longueur, se réservant presque pour les acharnés. Ainsi, les différents circuits se débloqueront dans le mode Arcade au fur à mesure de votre temps de jeu et certaines parties ne deviendront accessibles qu’à partir d’un certain pourcentage obtenu. Par exemple, l’endurance ne deviendra disponible qu’après avoir franchi la barre symbolique des 25%, rehaussant le niveau d’un cran par le fait de ne pas pouvoir gagner une formule un rapidement. Difficile aussi de trouver une caisse digne de ce nom à la portée de sa bourse dès le départ. La meilleure astuce reste encore de remporter celle offere avec le Permis A international, de l’équiper convenablement, puis de concourir au rallye de Capri, un parcours pas bien compliqué mais avec à la clef, la fameuse Toyota Rally Raid Car. Un angle de vue inédit ainsi que des nouveaux indicateurs ont fait leur entrée, apportant chacun leur lot d’informations en tout genre sur son véhicule.

  

Ainsi, le compteur bénéficie d’une meilleure ergonomie qu’auparavant, on pourra jeter un rapide coup d’œil sur l’état des ses roues ou de l’huile du moteur, la puissance de son accélération et du freinage ou encore l’état de la force centrifuge exercée sur le pilote. Plus technique aussi par le fait qu’il n’est plus possible de tricher comme auparavant en s’aidant de la piste voire d’un concurrent comme d’un appui pour négocier facilement un virage. Vous seriez alors sanctionné par une pénalité de quelques secondes vous condamnant à rétrograder en première vitesse durant ce laps de temps. Un système, certes plus équitable, mais qui peut être aisément contourner voire se révéler abusif. Concrètement, la manette offre toujours et encore une bonne ergonomie mais il va de soi que les sensations ne pourront qu’être accentuées par l’usage d’un volant approprié. Plus grande faiblesse de la série, le manque d’intelligence artificielle chez les concurrents se fait parfois cruellement ressentir, ces derniers allant jusqu’à vous ignorer complètement, quitte à vous rentrer dedans. Gran Turismo 4 intègre une autre nouveauté de taille, le B-spec, qui nous permet d’endosser durant un court instant le rôle d’un directeur d’écurie. Antérieurement à chaque course, il vous sera demandé si vous préférez conduire ou assumer cette fonction. Le contrôle du véhicule est alors dirigé par l’intelligence artificielle à laquelle on donnera des directives tout au long de la course comme accélérer, freiner, dépasser un autre véhicule ou encore rentrer au stand.

Comme à son habitude, Gran Turismo 4 a su s’entourer des plus prestigieuses marques du secteur, pour atteindre la barre remarquable des 700 véhicules modélisés à la perfection, retraçant ainsi l’ensemble de l’histoire de l’automobile, de 1886 à nos jours. On pourra donc croiser une 4 CV (NDLR : Ah, c’est toute l’époque de Rodolphe ça…), un véhicule de rallye comme la Subaru Impreza, une Formule 1 et un concept car sur le même tracé ! A noter que Nike, fort de son partenariat avec le studio, y va de son propre modèle. Avant de faire votre choix, toujours est-il qu’il faudra tenir compte de leurs nombreuses caractéristiques comme la puissance du moteur, son poids ou encore sa motricité mais en plus, chaque véhicule affiche un comportement qui lui est propre, il y en aura donc forcément au moins une qui vous conviendra. Le nombre de réglages est absolument ahurissant et vous ne serez plus où vous donner de la tête entre régler la suspension et les rapports de la boîte de vitesse. Même constat pour les modifications que l’on peut effectuer sur son véhicule comme la pose d’un moteur plus puissant, d’une puce électronique ou encore d’un aileron arrière ! Bien choisir ses pneus s’avèrent être vite crucial pour grappiller quelques secondes en course et il faudra vite se constituer une petite collection pour adhérer au maximum en toutes circonstances, les vrai constructeurs comme Michelin, GoodYear ou Bridgestone ayant répondu présent. 

 

Roulez jeunesse

 

Polyphony réussit une nouvelle fois de mettre particulièrement en valeur ses véhicules avec des replays dont lui seul a le seul secret. Ils permettant de suivre leur l’évolution sous l’angle de vue de votre choix et cerise sur le gâteau, de prendre des photos. Un moment vraiment jouissif pour les puristes puisque l’on peut ajuster l’exposition du soleil, appliquer un filtre, créer un petit effet de flou, gérer le zoom, gérer l’inclinaison des roues, etc. De même, vous pourrez même les faire "poser" via le menu principal, sous le pont de Brocklyn, devant le casino de Las Vegas ou encore le Grand Canyon pour ne citer qu’eux. Un résultat réellement bluffant au moins du même acabit qu’une carte postale. Ne reste plus qu’à sauvegarder votre cliché en haute résolution sur une clé USB ou l’imprimer. Revenons en maintenant au mode Arcade où il s’agit de sélectionner en premier lieu le circuit puis la voiture de son choix parmi 200 disponibles d’office ou une de votre garage personnel préalablement acquise dans le mode Gran Turismo. Nettement moins prise de tête, vous pourrez partir dans une course simple, en contre la montre ou encore se battre en duel en écran splitté. Et puis quand c’est bon, c’est Bonduelle. C’est pourquoi vous pourrez organiser une LAN permettant jusqu’à six joueurs de s’affronter simultanément, une manière de s’excuser pour l’absence d’un mode en ligne tant attendu. Probablement inclu dans un éventuel Gran Turismo 4 : Epilogue, il faudra patienter jusqu’au prochain épisode dans le cas contraire.





Frédéric Pedro

le lundi 14 mars 2005
17:11




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