
Gundamned

Ceux qui doutent
Plus utiles que des fantassins chinois pour démanteler de la machine de guerre bipède, les mechas de Dynasty Warriors : Gundam 3 sont aussi bien plus agiles. Disposant tous d'un boost, dont il faut surveiller constamment la jauge tant l'énergie semble s'évaporer, les divers modèles de Gundam survolent littéralement la zone de combat. Une approche très agréable qui change de la lourde démarche des guerriers des Dynasty Warriors classiques et donne parfois l'impression de taillader de la tôle ennemie dans une sorte de Zone of The Ender light. A la différence près que le jeu de Kojima disposait lui d'une caméra en état de marche. Le fait de donner un coup de fouet à l'action rend la gestion de cette dernière très problématique, aucun lock ne venant soutenir les accélérations subites. Seul un recadrage manuel viendra mettre fin à des dizaines de coups dans le vides et des attaques dans le dos rapidement pénibles. Surtout qu'il est désormais très facile d'être encerclés suite à la réduction drastique de la superficie des zones de combats. Le nombre de de robots adverses au mètre-carré n'en est que plus important et il est facile de toucher les deux bords opposés d'une même salle en quelques secondes. Un découpage qui restreint réellement les mouvements et donne le sentiment de contempler une sorte d'Ultimate Fighting mécanique où les manchettes sont des missiles et les coups de pieds retournés des épées laser. En revanche l'action gagne en intensité, notamment grâce à un système d'explosions en chaîne qui permet parfois d'éliminer un groupe entier d'adversaires et le défoulement reprend ses droits pendant la trentaine de secondes de résistance de vos pauvres opposants. Soumis à la nouvelle possibilité de vous faire aider par un partenaire une fois la jauge correspondante remplie, ces derniers ne sont évidemment que de la chair à canon destinée à combler les envies de destruction du joueur avant la venue des nombreux boss. Souvent accompagnés d'un ou deux sbires, ils nécessitent de mettre en place une stratégie, autre nouveauté de ce troisième épisode.
Démembrer du robot à la chaîne n'est pas forcément synonyme d'exploration, mais cette carence en imagination dans la création de niveau fait passer l'expérience de franchement amusante à barbante en moins d'une heure."
Le découpage des aires de combat en petites zones est une conséquence de ce choix "tactique" qui repose sur la possibilité d'influer sur certaines composantes de la mission en capturant des points stratégiques. Bouter l'adversaire hors d'une base abritant une catapulte donne par exemple l'accès à n'importe quelle partie de la map accessible dans le champ de cette dernière, tandis qu'une usine de robots remplira petit à petit la jauge de résistance de votre camp. Donnant soi-disant un avantage dans la bataille, ces zones spéciales n'influent finalement qu'assez peu, mis à part dans les missions avancées ou dans le but de couper les protections très pénalisantes du camp ennemi. Dynasty Warriors : Gundam 3 est avant-tout un beat'em all efficace qui peut se targuer d'avoir mis en place des bonnes idées de base, mais qui revendique presque malgré lui le fait d'être joué en laissant sa réflexion dans le hall. Fun sur de courtes sessions, le titre de Koei souffre plus que tout de son level-design indigent qui recycle sans relief les 4-5 modèles d'environnements sans jamais afficher la moindre volonté ludique. Tout est plat, désespérément plat, et l'interaction se résume à casser des coffres. Démembrer du robot à la chaîne n'est pas forcément synonyme d'exploration, mais cette carence en imagination dans la création de niveau fait passer l'expérience de franchement amusante à barbante en moins d'une heure. Plutôt joli avec son cel-shading relativement fin et respectueux des émotions du fan avec ses courtes scènes cinématiques bien mises en scène, Dynasty Warriors : Gundam 3 est un peu le prototype d'une sorte de jeu poisson-rouge : il oublie toutes les demi-heures en quoi il est intéressant.