Le Test
Nouvelle console Sony, nouvel épisode de Disgaea. La règle est aussi immuable que la recette du tactical-RPG de NIS, qui n’a quasiment pas changé depuis ses débuts sur PlayStation 2. Avant même de commencer ce test, on aurait pu se hasarder à deviner les grandes lignes de ce cinquième opus : un gameplay ultra-efficace, un titre profond qui peut occuper des centaines d’heures, très peu de nouveautés et des visuels d’un autre âge. Oui, bon, bah on est un peu désolé de vous dire qu’on avait à peu près tout bon.

Ce Disgaea 5 ne sera donc pas l’épisode du renouveau pour la série. Malgré plus de dix ans d’existence, la prise de risque est encore une fois minimale du côté de Nippon Ichi qui a préféré s’assurer l’appui d’une communauté conquise. Ça peut se comprendre mais du coup, le prix d’un jeu neuf pourrait être un peu dur à avaler, même pour le fan le plus révérencieux. Commençons donc par ce qui saute aux yeux. Quand on parle new-gen, on attend tout de même une certaine progression visuelle et technique ; surtout pour une licence qui n’a quasiment pas évolué de ce côté-là. Première déception, le jeu est dans la même fourchette que ses prédécesseurs. Comprendre ici : il pourrait tourner sur navigateur sans trop de problèmes, les maps sont hyper tristounes et la lisibilité n’est toujours pas au top malgré les différentes variations de caméra. Quant aux dialogues et aux cut-scenes, on a droit comme d’habitude au strict minimum en termes d’animations. Bon allez, on concèdera au moins que ça charge très peu et que les sprites sont cleans. Mais franchement, c’est bien le minimum sur PS4…
QUOI, DISGEA EVOLUE ?! AH NON...

Vu qu’on en est toujours à visiter le rayon surgelé, attardons-nous un peu plus longtemps sur le gameplay de ce Disgaea 5, aussi solide, profond et efficace qu’il est sans surprise. Certes, NIS a, comme pour chaque itération, ajouté quelques nouvelles subtilités qui ne font qu’élargir le champ des possibles pour le joueur. Sur le terrain, les attaques combinées, qui peuvent se déclencher en fonction du placement de vos héros, obligent ainsi à repenser la planification de vos attaques et le déploiement des unités. Le mode Revanche, qui s’éveille chez certains persos quand des alliés passent l’arme à gauche ou encaissent de gros dégâts, permet par ailleurs de changer le cours d’une bataille. L’unité concernée profite alors de différents bonus temporaires et peut même, dans le cas des Overlords, balancer une technique ancestrale spéciale. Ces features sont loin d’être inutiles et pèsent tout de même dans les décisions, dans la mesure où elles s’appliquent aussi aux ennemis. Mais on est plus dans la nuance que dans le bouleversement radical, d’autant qu’Alliance of Vengeance conserve logiquement tout ce qui était déjà présent dans les précédents volets.
DEMON'S LAIR

Le Sous-monde, qui vous sert toujours de base de préparation, a également eu droit à quelques ajouts, en plus des classiques PNJ destinés à gérer les soins, le recrutement ou l’armurerie. Il comprend désormais une Caserne, qui vous permettra de mettre sur pied des groupes de combattants aux capacités spécifiques : partage d’XP avec le leader, capture d’adversaires affaiblis, transformation en mégamonstres, etc. Le Spirite pourra booster vos capacités passives (baptisés Maléfices) ainsi que vos maîtrises d’armes contre de l’argent et du mana. Le Ranch des Innocents, quant à lui, joue le rôle de la pension Pokémon pour vos petites âmes : vous pouvez choisir de les laisser s’y développer, de les fusionner avant de les passer d’une arme à l’autre (tâche au passage assez rébarbative vu l’organisation un peu lourde des inventaires). De quoi encore augmenter sensiblement la durée de vie déjà colossale du soft, surtout pour les complétistes et les jusqu’au-boutistes, qui rebooteront leurs personnages une fois poussés au max ou chercheront à obtenir toutes les classes d’unités déblocables par le biais de missions secondaires. Ce sans parler du toujours très addictif Monde des Objets ou de l’Editeur de Niveaux.
Malheureusement, l'histoire peine à accrocher le joueur et accumule les clichetons.

Au final, il faudra aller chercher un petit vent de nouveauté dans le scénario du jeu. Malheureusement, ce dernier peine à accrocher le joueur et accumule les clichetons. Killia, un jeune démon charismatique, taciturne, au passé mystérieux (oui, oui, on empile) se retrouve à la tête d’une rébellion d’Overlords qui s’élève contre le terrible Void Dark, visiblement tenté de ravager l’ensemble de la galaxie. Notre héros va donc rapidement se retrouver avec une petite équipe de comparses hauts en couleurs, qui sont autant d’archétypes déjà utilisés dans la série, et dans le J-RPG en général. Ajoutez à cela un humour en chute libre et vous réaliserez rapidement que l’histoire d’Alliance of Vengeance vous a laissé de marbre.