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Test également disponible sur : PC

Test Tropico 3

Test Tropico 3
La Note
12 20

Cocktail ensoleillé de city builder et de simulation politique, Tropico 3 s’inscrit dans la lignée joyeusement immorale de la saga. Leader tout puissant d’une république bananière, vous pourrez pleinement profiter des pouvoirs que vous confère votre fonction. Dirigeant démocrate et éclairé ou dictateur décidé à défendre vos seuls intérêts, notamment financiers, vous pourrez emprunter la voie de votre choix, voire trouver un juste milieu… et changer d’avis en cours de route. Comme d’habitude avec la politique, la réalité n’est toutefois pas totalement à la hauteur des promesses. Trop répétitif, trop gourmand, dépourvu de tout outil de terraformage, d’éditeur de carte et de mode multijoueur, Tropico 3 tourne trop rapidement à vide.


Les plus
  • Très mignon
  • Politiquement incorrect
  • Bande son enlevée
  • Doublage français
  • Mélange intelligent entre gestion économique et exercice du pouvoir
Les moins
  • Interface moyennement convaincante
  • Ralentissements sur les îles peuplées
  • Indicateurs statistiques pas toujours clairs
  • Vite répétitif
  • Ni terraformage, ni éditeur de carte, ni multi


Le Test

L’île de Tropico possède-t-elle le même pouvoir que l’archipel vedette de la série Lost ? Le caillou virtuel avait en effet totalement disparu de la circulation depuis 2003, date de la sortie de Tropico 2 : Pirate Cove. Les détours dans l’espace-temps n’ont toutefois pas permis à ce petit paradis imaginaire d’échapper aux griffes d’Haemimont Games, spécialiste bulgare de la gestion-stratégie, qui revient aux racines de la série. Au programme : plages de sable fin, touristes en goguette et détournements de fonds.


Vous avez parfois rêvé de posséder une île rien qu’à vous ? Un petit écrin personnel, ensoleillé et verdoyant, posé dans les eaux chaudes des Caraïbes, dans lequel vous pourriez siroter un bon planteur à l’ombre des palmiers ? Tropico 3 vous permet de réaliser ce vieux fantasme… et plus encore ! Car la belle île de Tropico n’est pas la résidence secondaire d’un milliardaire en mal d’exotisme. C’est un Etat, un vrai, et vous en êtes le chef, élu démocratiquement. Dans la plus pure tradition des dirigeants de républiques bananières, vous prenez néanmoins votre rôle tellement à cœur que l’on peut dire que l’île vous appartient en propre. C’est bien simple, vous décidez de tout, et c’est tant mieux car tout est à faire. A part votre palais, une ou deux fermes et quelques cabanons où survivent vos travailleurs agricoles, Tropico est un terrain vierge, que le grand bâtisseur que vous êtes va devoir défricher.

La misère au soleil

Votre tâche est colossale, vos coffres sont vides, mais l’île ne manque pas de ressources très prisées. Filons de minerais, gisements d’hydrocarbures, en creusant un peu, et surtout en activant le filtre adéquat sur la carte générale, vous trouverez gros ! La géographie des lieux, le climat et la nature des sols vous permettent également de vous lancer dans diverses cultures. Certaines – le maïs, la papaye – vous permettront d’assurer l’autosuffisance de votre patrie, d’autres – le tabac, le café, le sucre – vous enrichiront une fois qu’elles auront été chargées à bord d’un cargo à destination du vieux, ou du nouveau, monde. Ravis de travailler en pleine nature et sous un soleil de plomb pour servir l’intérêt national, vos concitoyens exigeront quelques contreparties : un logement décent, des temps de trajet raisonnables, des divertissements, un bon salaire, une offre religieuse adéquate, un système éducatif décent, des services de soins performants, et bien d’autres peccadilles qui permettent à un pays de prendre son essor. Dans Tropico 3, l’important est de bien commencer et de faire les choses dans l’ordre. Inutile de bâtir un lycée, une université et une centrale électrique dès la première année, de telles constructions vous ruineraient instantanément et leurs frais d’entretien achèveraient de trouer vos poches. On commence donc petit, et on grossit peu à peu, jusqu’à pouvoir réaliser les investissements nécessaires pour transformer son bout de récif en premier producteur mondial de cigares et/ou en Las Vegas sur mer. Quelles que soient les missions jouées dans la partie principale, quels que soient les paramètres choisis dans le mode libre, vous devrez toujours en passer par cette phase de mise en route. Une caractéristique agaçante, surtout lorsque l’on parvient à la huitième ou neuvième carte et que l’on découvre une énième île dépourvue de mine ou d’immeubles décents.

Augusto Guevara ou Che Pinochet ?

Malgré des objectifs qui varient d’un niveau à l’autre, le mode campagne ressemble donc à un éternel recommencement. Tout reprendre à zéro est d’autant plus ennuyeux que l’interface est imparfaite. Recette habituelle, vous sélectionnez dans un menu – assez grossier et pas toujours réactif – le bâtiment que vous souhaitez construire, puis le positionnez où bon vous semble sur la carte. Problème, vous ne disposez d’aucun outil de terraformation, et si le sol n’est pas à peu près plan, vous devrez choisir un autre site. Le même souci se pose avec les routes, que vous devez tracer en luttant continuellement contre l’ordinateur, qui vous reproche systématiquement des angles trop forts, des dénivelés trop importants, et ignore la notion même de pont ou de tunnel. La circulation entre les différents points de votre île, généralement barrée de quelques beaux reliefs, est donc longue est difficile, et mieux vaut organiser l’espace afin que industries et logements soient proches les uns des autres, ce qui n’est pas toujours simple. Ces défauts de prise en main éloignent Tropico 3 de son public. A priori destiné aux joueurs occasionnels, qui apprécient les city-builders sans avoir pour autant passé des milliers d’heures sur les Sim City & consorts, le titre d’Haemimont Games se retrouve à nager entre deux eaux. D’un côté, la palette limitée de bâtiments, l’impossibilité de réellement personnaliser l’aventure et des indicateurs statistiques peu complets et pas bien clairs éloigneront les puristes. De l’autre, l’interface pas toujours pratique, le rythme mou de la partie et le mix – intéressant et plutôt riche – entre micro et macro management, gestion économique et exercice du pouvoir, rebuteront les débutants. Les deux publics pourront néanmoins trouver matière à s’amuser, s’ils consentent à faire quelques sacrifices. Très joli, doté d’une bande-son latino du meilleur goût et d’un doublage français rigolo, Tropico 3 bénéficie toujours du ton joyeusement politiquement incorrect qui a fait le charme de la série. Le titre propose tout un tas d’options assez délirantes vous permettant de vous assurer de lendemains meilleurs, depuis l’organisation de petits "accidents" visant les principaux opposants jusqu’au détournement de fonds via des banques spéciales. Une grève ? Soudoyez les meneurs ou envoyez l’armée les massacrer.  Une élection à l’issue incertaine ? Achetez le vote de certains électeurs ou décrétez la loi martiale. Des possibilités rarement proposées par les jeux du genre qui peuvent, à elles seules, justifier d’une escale à Tropico. N’espérez toutefois pas y passer vos vacances : comme dans la vraie vie, après quelques heures sur un îlot, on s’ennuie…






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Tropico 3

Jeu : Gestion
Editeur : Kalypso Media
Développeur : Haemimont Games
6 Nov 2009

13 Nov 2009

Les vidéos
 
GC 09 > Tropico 3 - Trailer
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