Suite à une collision entre la Terre et un astéroïde, la majorité du Canada et du Nord des Etats-Unis se retrouve totalement dévastée et prise dans de terribles tempêtes de neige. Après avoir perdu sa femme et sa fille, Jacob trouve refuge dans une église et devient le chef de la bande qui s'y trouve. Ce synopsis aurait pu faire l'objet d'une cinématique d'introduction poignante, ou au minimum informative, mais bizarrement Impact Winter fait l'impasse sur tout préalable narratif. De manière regrettable, ce n'est qu'à la lecture des astuces affichées lors des temps de chargement qu'on prend réellement connaissance du contexte général de l'aventure. Il faut dire que les développeurs auraient tout à fait pu écrire un roman sur ces écrans tellement les temps de chargement sont longs, y compris sur un PC équipé d'un disque SSD. Et une fois n'est pas coutume, nous allons donc entamer ce test par les points qui fâchent. Car ils fâchent beaucoup… Ainsi, la longueur des temps de chargement n'est absolument pas justifiée par ce qui est affiché à l'écran, et provient donc clairement d'une mauvaise optimisation. D'ailleurs, le jeu présente régulièrement quelques bugs plus ou moins bénins (problèmes de pathfinding par exemple), ce qui prouve un certain manque de finition de la part des développeurs.
Mais tout cela n'est rien face au plus gros écueil technique du titre : les contrôles et les menus. A la manette, ça passe encore. Mais faites tout de suite une croix sur le couple clavier/souris qui, bien que nous ayons affaire à une exclusivité PC dans un genre qui multiplie les éléments d'interface, se voit géré de manière absolument catastrophique.
Mais tout cela n'est rien face au plus gros écueil technique du titre : les contrôles et les menus. A la manette, ça passe encore. Mais faites tout de suite une croix sur le couple clavier/souris qui, bien que nous ayons affaire à une exclusivité PC dans un genre qui multiplie les éléments d'interface, se voit géré de manière absolument catastrophique. Un patch "day one" est carrément venu supprimer la possibilité de contrôler le héros et les menus à la souris, tellement cette option était foireuse. A la place, on peut désormais à peu près correctement diriger Jacob au clavier, mais l'interface continue de nous faire vivre un véritable enfer. Par moments on se déplace dans les menus avec les touches fléchées, par moments il faut utiliser ZQSD (après avoir paramétré Windows en qwerty car le jeu ne reconnaît pas d'emblée les claviers azerty). Parfois on quitte un menu avec Escape, parfois avec Control. Et parfois avec Tab ! Par moments, on valide les actions avec la touche E, par moments avec la touche F. Et par moments avec la touche Espace ! Quant à se déplacer dans les différents sous-menus, ce sera tantôt avec A et E (oui, encore E…), tantôt avec Shift et Espace (oui, encore Espace...). Et pour couronner le tout, le jeu affiche parfois les mauvaises indications à l'écran, et mixe les lettres du clavier avec celles des manettes (A, B, X, Y). Bref, on n'a de cesse de faire des fausses manœuvres ou de devoir réfléchir de trop longues secondes avant d'appuyer sur chaque commande. A croire que les développeurs n'ont jamais essayé leur jeu et que l'éditeur a fait l'impasse sur tout contrôle qualité...
IMPACT AVEC LE DIABLE
Ces aberrations sont d'autant plus regrettables que le jeu possède un réel potentiel. On peut déjà saluer la direction artistique, dont la patte cartoon colle assez bien au propos, étonnamment, et qui multiplie les jeux d'ombre et de lumière. Car Jacob ne va évidemment pas se contenter de rester dans l'église où il a trouvé refuge. Il devra régulièrement faire des sorties dans le grand blizzard et fouiller les maisons abandonnées afin de trouver de précieuses ressources et de remplir différentes quêtes. Ces dernières peuvent être liées aux habitants de l'église (Wendy la cuisinière, Christophe le geek, Maggie la mécanicienne, Blane le survivaliste…), ou liées à des rencontres fortuites à l'extérieur. Certaines de ces missions doivent d'ailleurs êtres réalisées en temps limité, histoire de rajouter un peu de pression et de challenge. Le temps tient un rôle important puisqu'il conditionne la victoire. En effet, les secours doivent arriver 30 jours après le début de la partie et la montée en expérience (pardon, en "points de sauvetage") de Jacob réduit le temps nécessaire avant l'arrivée de la cavalerie. La justification scénaristique de cette mécanique de gameplay prend la forme d'un compagnon robotique appelé Ako-Light, car chaque montée en niveau améliore la précision du signal de détresse qu'il émet. Mais ce petit robot a bien d'autres utilités. Il suit fidèlement Jacob durant ses déplacements et lui fournit ainsi un inventaire, un radar, une foreuse thermique pour creuser la glace, une vision améliorée capable par exemple d'analyser la difficulté des crochetages, ou encore un microprogramme qui prévient notamment de l'arrivée des tempêtes de neige. Bref, une aide indispensable lorsqu'on part braver les éléments et la faune sauvage.
Riche, agréable à l’œil et bien pensé, Impact Winter avait donc tout pour plaire. Mais, vous l'aurez compris, le jeu se tire une balle dans le pied du fait de ses problèmes techniques.
Mais il faut également veiller à installer régulièrement des campements de fortune afin de rester au chaud, stocker des objets et dormir en dehors de l'église. Et prendre soin autant que possible de nos divers compagnons, chacun d'entre eux possédant six besoins à satisfaire (niveau de santé, énergie, température, satiété, hydratation, moral). On peut d'ailleurs leur assigner des "rôles", qui fonctionnent comme autant de modificateurs, chaque rôle comportant un aspect positif et un aspect négatif. "Estomac résistant" les protégera des intoxications alimentaires dues à la nourriture avariée, mais diminuera l'efficacité des rations classiques. "Fainéantise" ralentit la faim et la déshydratation mais augmente le temps de bricolage. "Sommeil lourd" offre une augmentation du moral lorsqu'on dort, mais ralentit la remontée en énergie. "Bête de scène" évite la gueule de bois après consommation d'alcool mais accélère la déshydratation. Sachant que ces rôles ne se débloquent qu'au fil de la montée en expérience, qui permet par ailleurs d'améliorer sur trois niveaux les différentes capacités d'Ako-Light, le jeu offre un réel sentiment de progression, qui vient atténuer efficacement la dureté de la survie. Riche, agréable à l’œil et bien pensé, Impact Winter avait donc tout pour plaire. Mais, vous l'aurez compris, le jeu se tire une balle dans le pied du fait de ses problèmes techniques. Il est donc urgent d'attendre les futurs patchs !