A l’heure actuelle, le line-up Kinect ne cherche pas à faire dans l’originalité. Hormis, son gameplay inédit, les éditeurs se contentent de copier-coller les titres à succès qui ont fait les beaux jours de la Wii. Compilations d’épreuves sportives, party-games, fitness ou Mario Kart-like, tout y passe. Et c’est sans compter sur les jeux musicaux et particulièrement les jeux de danse qui sont omniprésents sur la machine de Microsoft. Ce dernier ayant sorti Dance Central, l’éditeur risque de rencontrer une concurrence féroce entre un Konami et son Dance Evolution, et Mindscape avec son Dance Paradise dont il est question ici. On retrouve aux commandes Smackdown Productions qui, jusque-là, s’était cantonné aux déclinaisons vidéoludiques d’émissions télévisées (Koh Lanta, Total Dérapage) ou de quelques licences plus ou moins réputées (Astérix, Red Bull). Cette fois-ci, les développeurs français ont dû créer de fond en comble une toute nouvelle propriété et se sont mis en quête du dancefloor, histoire de faire de l’ombre à Just Dance 2 et surtout à Dance Central.
Radio Gaga
Le résultat se nomme donc Dance Paradise et le premier constat – appréciable – est que le titre tire profit des avatars Xbox 360. Si l’on aura pas besoin de se coltiner un personnage au design douteux, il faut en revanche se taper des graphismes plutôt légers, un peu à l’image des autres productions Kinect, tels que Kinect Sports, Joy Ride ou Game Party : En Action !. Lors des séquences de danse, l’affichage est on ne peut plus simpliste. Un écran géant diffuse le clip officiel de la chanson pendant que votre avatar se trémousse sur une enceinte. Au milieu de l’écran, vous trouverez quatre zones de jeu où il faudra se placer pour reproduire à l’identique la chorégraphie imposée sur fond de nightclubs, d’îles paradisiaques ou de piscines luxueuses. Des décors très clichés mais qui respirent bon les vacances et qui vont de pair avec la tracklist proposée. Avec ses 40 titres disponibles, Dance Paradise vise avant tout le grand public, en surfant sur à peu près tous les styles de musiques qui se marient avec une chorégraphie. Difficile donc de passer à côté de Poker Face ou Bad Romance de Lady Gaga, de Gwen Stefani, Lilly Allen, Rihanna, No Doubt ou même Yelle pour la touche frenchie du jeu. Les artistes masculins ne sont pas en reste puisqu’on retrouvera pêle-mêle 50 Cent, Akon, Mika, Daft Punk, David Guetta, Snoop Dog, Taio Cruz, etc. Il y en a donc pour tous les goûts même quelques anciens tubes du grenier avec Murder on the Dancefloor de Sophie Ellis-Bextor, Geri Halliwell et son It’s Raining Men, Kool & The Gang, Atomic Kitten, Frankie Goes to Hollywood ou encore MC Hammer. Bref, à moins de ne pas avoir allumé la radio ces dix dernières années, chaque chanson est donc connue et reconnue par tous les participants. Reste plus qu’à laisser le ridicule de côté, à pousser la table basse, à inviter quelques potes et à se trémousser comme un beau diable.
Evacuate the dancefloor
Assez simplement, on comprendra qu’il faut reproduire les mouvements de la silhouette apparaissant à l’écran pour valider le pas de danse. Comme si on se regardait dans un miroir, il faudra être synchro, bouger bras et jambes en rythme en espérant récolter les meilleures notes. Il en existe cinq en tout pouvant vous propulser au rang de Star. En étant le plus précis possible, vous récolterez les fameux "Perfect" ou "Great", un peu moins prestigieux. Si vous êtes approximatifs, vous oscillerez entre "Good" et "Almost", tandis que les cancres verront les "Missed" les ridiculiser. Plus vous êtes performants, plus vous accumulerez les combos utiles pour remplir sa jauge de Dance Power, synonyme de points bonus lorsque vous la déclenchez en sautant sur place. A cela, n’oublions pas les fameuses zones de jeu citées plus haut dans lesquelles il faudra se positionner en se déplaçant de gauche à droite, afin de ne pas perdre le rythme. Tout est réuni donc pour que Dance Paradise soit amusant mais aussi exigeant. Mais malheureusement, ce n’est pas le cas. Amusant, le jeu l’est grâce à sa tracklist et ses quelques malus que l’on peut balancer en mode multijoueur. Mais les développeurs ont fait l’impasse sur l’exigence. Les mouvements que vous devez réaliser sont trop laxistes. Ainsi, il suffit de faire un geste approximatif pour que l’action soit validée et que vous décrochiez le "Perfect". Cela se ressent un peu plus encore lorsqu’il faut agiter les jambes ou la taille. En "Facile" comme en "Expert", le jeu n’est pas aussi strict qu’un Dance Central, beaucoup plus précis sur la capture de mouvements. La différence même entre les deux modes de difficulté est infime. Hormis la vitesse à laquelle la chorégraphie défile, le niveau d’exigence est sensiblement le même. Et forcément, ça nuit à la bonne durée de vie du jeu qui nous permet de progresser sans mal dans le mode "Carrière", où il est question ici de réaliser certains défis. Bien qu’il soit jouable à deux, Dance Paradise n’offre pas de jeu en ligne, ni même une option DLC pour agrémenter la playlist de nouvelles chansons. Il faudra simplement se contenter du mode "Vidéo Box" pour enchaîner les clips comme sur W9 à 2h du mat’.