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Pas aussi rôdé dans la manière de mener une investigation que votre avatar Cole Phelps, vétéran de la Seconde Guerre Mondiale et nouvel entrant au sein de la division d'enquête de la prestigieuse LAPD, vous allez devoir tenter d'élucider un meurtre perpétré dans une arrière-cour relativement glauque. Accompagné de l'attachant vieux flic bougon Rusty Galloway, qui porte bien son prénom, Phelps découvre le cadavre d'une jeune femme d'origine hispanique dont le corps nu affiche ces mots : "Kiss the Blood. BD". Une signature qui revient régulièrement dans le cadre d'une série d'assassinats qui semblent inspirés par l'ancienne affaire du Dahlia Noir (Black Dahlia, donc BD). Si Galloway privilégie la piste de l'imitateur, son collègue est lui persuadé que le meurtrier continue à agir. Deux pistes qui vont de fait être au cœur de l'enquête qui débute par la découverte des causes de la mort de la jeune Antonia Maldonado.
Les Experts : Los Angeles
Découpé en plusieurs étapes, l'investigation débute par un long examen du corps de la victime et de la scène de crime. A l'image d'un jeu d'aventure Point'n Click, il n'est pas possible d'interagir avec l'ensemble des éléments du décor mais uniquement avec certains objets et parties de la zone de jeu. Une interaction soulignée par deux petites notes de piano et une légère vibration dans la manette qui aiguille donc le joueur dans sa recherche. Bien évidemment, chaque chose inspectée n'est pas forcément une piste viable et il est impératif de bien ratisser l'espace pour découvrir les divers indices disséminées ça et là, malgré cette aide de gameplay substantielle. Que ce soit l'un des membres d'une victime ou un simple objet, chaque élément peut être manipulé avec une relative liberté afin de mettre le doigt sur un point particulier. Par exemple, en faisant pivoter la main d'Antonia Maldonado, une trace de coupure très nette apparaît derrière l'un des doigts, signifiant que son alliance a été brutalement arrachée lors du meurtre. Un focus qui passe par un zoom appuyé indiquant la présence d'une preuve importante et qui s'inscrit immédiatement dans votre carnet de notes. Véritable couteau-suisse qui permet de faire un rapide tour d'horizon des indices collectés, celui-ci donne également accès aux destinations accessibles et abrite les fameux points d'intuition plutôt utiles. Agissant comme régulateurs de difficulté, ces derniers empêchent le joueur de rester totalement bloqué dans sa progression en révélant pendant un certain laps de temps l'ensemble des objets interactifs d'une scène d'enquête ou en amenuisant les possibilités d'accusation lors d'un interrogatoire. Un système intéressant, offrant le choix au joueur de faire appel ou non à ce soutien, toutefois limité.
Que ce soit l'un des membres d'une victime ou un simple objet, chaque élément peut être manipulé avec une relative liberté afin de mettre le doigt sur un point particulier."
Les points s'acquièrent en effet en fonction de l'évolution du rang, déterminé par la manière dont ont été résolues les différentes phases de l'enquête. Le tout selon un calcul basé sur le nombre d'indices découverts sur une scène de crime ou encore sur la pertinence des accusations lors d'un interrogatoire. Visiblement bien équilibré sur ce point précis selon les dires de Rockstar, le jeu ne devrait pas se montrer permissif à outrance et distribuera ces points d'intuition de manière à ne pas rendre la progression trop simple, afin de ne pas torpiller la durée de vie. Un argument qui se vérifiera au sein de la version finale de L.A. Noire, cette session d'essai ne permettant pas de juger ce point précis. A noter que suivant le nombre de ces mêmes points, vous aurez accès à différents types d'aides, des classiques décrites ci-dessus à un système de sondage en lien direct avec le Rockstar Social Club. Un bon moyen de se faire une idée du pourcentage de joueurs qui ont choisi telle ou telle attitude lors des séances de questionnement de témoins. Une simple indication qui peut toutefois aiguiller la réaction du joueur dans des duels verbaux qui se montrent convaincants, notamment grâce au travail d'orfèvre réalisé sur la modélisation des visages.
Une tête de vainqueur
Une fois les indices récoltés en poche, l'enquête s'ouvre davantage et vous donne accès à différents lieux dans lesquels vous aurez l'occasion de prolonger votre recherche de pièces à convictions potentielles. Car c'est bien avec le recoupement d'objets et de faits importants que fonctionne le système d'investigation de L.A. Noire. Plus le nombre d'éléments incriminants est important et plus vous aurez de chance de confondre un témoin/suspect ou tout du moins de lui soutirer l'information dont vous avez besoin. Mais il arrive aussi que ces dossiers ne soient pas suffisants et vous obligent à revenir sur le déroulement de l'enquête dans le but d'y pêcher une donnée factuelle, voire à tout simplement observer votre interlocuteur. Une solution rendue possible par la précision des expressions faciales, transcrivant le doute, la peur ou la nervosité et poussant à choisir l'une des 3 solutions de comportement proposée. Après certaines questions majeures - inscrites sur le carnet au fil de la progression et des éléments découverts - dont l'ordre de sélection est laissé au joueur, il est en effet possible de réagir différemment. Soit en décrétant que la personne en face de soi dit la vérité et tabler sur cette confiance pour avoir une info utile, soit en la pressant quelque peu afin de la stresser et peut-être obtenir quelques chose de plus avec le risque qu'elle se braque, soit l'accuser directement. Dans ce cas précis il est impératif de posséder des preuves justifiant cette accusation. Un manque de matière aboutissant à chaque fois à une impasse, donc à la perte d'une question validée et par extension à un rang moins rapidement gagné.
Une fois les indices récoltés en poche, l'enquête s'ouvre davantage et vous donne accès à différents lieux dans lesquels vous aurez l'occasion de prolonger votre recherche de pièces à convictions potentielles."
Un principe très accessible qui ménage une part de tension bien sentie, le joueur pouvant passer totalement à côté d'un indice important dans un accès de prudence ou d'empressement. Une marge d'erreur qui n'aboutit quand même pas à un arrêt brutal dans l'avancée grâce à la possibilité de retrouver une piste d'une autre manière un peu plus tard. Après l'interrogatoire de la logeuse de Antonia, cette dernière peut vous révéler l'adresse du bar auquel elle s'est rendue mais également en rien vous dire du tout. En revanche, un regard appuyé sur une boîte d'allumette dans l'appartement de cette dernière vous conduira au même endroit si vous êtes suffisamment observateur. Une accessibilité masquée qui rend l'enquête fluide, tout en demandant un minimum de réflexion et d'attention. Ce qui n'empêche pas d'avoir un sentiment d'assistanat parfois un peu trop poussé. Bien entendu, rien ne permet en l'état de juger de la difficulté des enquêtes plus en aval dans le jeu. Des investigations qui se déroulent d'ailleurs aux quatre coins d'une ville "ouverte" dans laquelle il n'était malheureusement pas possible de se rendre au volant d'une voiture dans d'autres lieux que ceux en lien direct avec l'histoire, laissant planer un doute sur la présence d'activités annexes. Plus proche d'un Mafia II que d'un GTA IV dans cette première approche, L.A. Noire semble se concentrer sur la narration et la fluidité de l'intrigue avec des passages de combats à mains nues et de poursuite qui rythment de façon agréable la progression. Varié, avec un vrai souci du détail et une ambiance 40's très immersive, notamment grâce à une bande-son typée d'époque, le jeu de Team Bondi se montre enthousiasmant pour un premier essai. Et ce malgré le choix discutable de la mise en relief parfois un peu trop appuyée des objets interactifs. Enfin, L.A. Noire pèche également dans l'équilibre de sa réalisation, le travail sur les visages étant tellement impressionnant qu'il fait clairement de l'ombre à la modélisation des corps bien moins au point. Suite de l'enquête le 20 mai prochain sur consoles HD.
