Le scénario de MADWORLD permet au joueur de se glisser
dans la peau de Jack, un golgoth qui ne se sépare jamais de sa tronçonneuse. Platinum
Games n'est pas vraiment entré dans les détails, mais le héros devra grosso
modo sauver sa peau en participant à une série de mini-jeux, tout ça dans le
cadre d'une émission télévisée appelée le Death Watch. Une sorte de Running
Man donc, où des adversaires n'hésiteront pas à surgir du coin de la rue
pour mettre le héros à genoux. Bien plus que la multitude d'armes annoncées, ce
qui frappe lorsque l'on pose les yeux sur MADWORLD pour la première fois, c'est
son aspect visuel qui n'est pas sans rappeler un certain No More Heroes. Les
amateurs de comics évoqueront même le coup de crayon de Frank Miller,
l'illustre dessinateur américain à l'origine de la série Sin City, qui a fait
du noir et blanc un mariage platonique on ne peut plus séduisant. Seul le sang
a droit à sa tenue rouge écarlate habituelle, afin de rendre quasi-palpable
chacune des exécutions portées aux ennemis. La réalisation de MADWORLD n'est
pas nécessairement épurée, et exhibe même certains détails qui accentuent cette
impression d'avoir affaire à une véritable bande dessinée. Force est de
constater que le moteur du jeu a plutôt les reins solides, et que l'animation
ne souffre d'aucun ralentissement, même si l'on est encore loin de la centaine
de zombies qu'est capable d'orchestrer Dead Rising. Par ailleurs, le private
showcase ne s'est pas attardé sur les éventuelles expressions faciales du
personnage, ce qui donne - pour le moment - une importance supplémentaire à la
gestuelle d'un Jack déjà charismatique, avouons-le. Son aura n'est pas aussi
rayonnante que celle de Marcus Fenix, certes, mais s'avère assez convaincante
pour mettre en pagaille en un battement de cils. Les autres sont avertis.
Are you MAD ?
Si Platinum Games a choisi la Wii comme écrin à son
joyau, c'est surtout parce qu'elle autorise une prise en main immédiate que
n'offrent pas forcément la Xbox 360 et la PlayStation 3. A l'instar de la
majorité des titres développés sur la machine, le joueur devra secouer la
Wiimote et le Nunchuk afin d'exécuter toutes sortes de combos. Via B, le joueur
pourra ainsi se saisir d'un adversaire pour l'envoyer valser dans le décor, et
accessoirement dans le coma. Si cette attaque de base suffira à calmer la
racaille bas de gamme de Dreux, il sera indispensable de se montrer un peu plus
persuasif contre les adversaires considérés comme plus coriaces. L'occasion
pour les développeurs de Platinum Games d'inclure des QTE toujours
utiles lorsqu'il s'agit de dynamiter les affrontements. Par exemple, on a eu
l'occasion de contempler un combat à la tronçonneuse entre Jack et l'un des
malfrats de la cité. A la manière d'un Gears of War 2, les deux personnages se
sont laissés aller à un mano à mano où chacune des scies motorisées frôlait le
visage de l'autre. Après avoir pris le dessus sur l'insolent, le héros s'est
chargé de le découper selon les règles de l'art. MADWORLD, c'est aussi et
surtout des environnements interactifs qui, naturellement, multiplient le
nombre de finish moves. On pourra, par exemple, se servir du système de
ventilation pour démembrer son ennemi en rondelles, ou bien encore s'emparer
d'un panneau de signalisation et l'embrocher pour lui apprendre la politesse. De
la violence à l'état pur. En plus du mini-jeu Death Press, dans lequel il
fallait éliminer le plus de sbires possible en moins d'une minute, Platinum
Games a terminé la présentation de MADWORLD sur un stage dans lequel Jack était
aux commandes d'une moto; ce qui permet d'espérer la présence de plusieurs
types de véhicules durant l'aventure. Bon à savoir. Prometteur sur le papier,
MADWORLD semble l'être également sur le terrain, et est attendu exclusivement
sur Wii pour 2009. Oui, Nintendo tient là un bijou.