Au premier coup d'oeil, rien ne semble indiquer que Ghost Trick est un jeu de réflexion. Graphismes en 2D d'une rare finesse, animations soignées et character design de très bon goût, la nouvelle oeuvre de Capcom donne parfois le sentiment d'être un cousin éloigné de Exit, le jeu signé Taito Corporation. C'est en décortiquant de plus près le titre qu'on se rend compte que le concept de Ghost Trick va plus loin dans sa démarche en proposant, avec une certaine once d'originalité, tout un tas d'énigmes à percer qui vont faire appel à nos neurones. Réalisé par Shu Takumi, le créateur de la série Ace Attorney, Ghost Trick nous place dans la peau de Sissel, un homme tout ce qu'il y a de plus banal sauf que ce dernier va voir sa vie être écourtée de manière brutale. Cliniquement mort, il ressuscite grâce à des pouvoirs qu'il hérite de façon inattendue, lui permettant de rester dans ce bas-monde sous forme d'âme errante, représentée dans le jeu par une jolie flamme bleue. Guidé par une force divine (prenant la forme d'une lampe, rappelant celle de l'emblème Pixar) qui lui révèle l'ensemble de ses nouveaux pouvoirs, Sissel peut dorénavant prendre sa destinée en mains, et celle des autres par la même occasion.
Fantôme As !
La démo présentée lors de ce Captivate 2010 avait donc pour but de nous familiariser avec le gameplay. En tant qu'âme non pas perdue mais désignée, Sissel a la faculté de donner vie à n'importe quel objet et d'en prendre le contrôle total. Le début du jeu commençant dans une décharge, l'endroit même où notre héros fut assassiné (son corps gisant à même le sol), voilà un bon prétexte pour manipuler tous ces objets inanimés qui, reliés les uns avec les autres, sont capables de changer le cours d'une histoire. Le propos ici est de sauver une jeune fille qui se fera lâchement abattre par le meurtrier de Sissel, juste après qu'elle ait découvert le corps inerte de notre héros. Pour ce faire, il lui faut observer le monde qui l'entoure et notamment les objets avec lesquels il peut interagir. A l'écran, cela se traduit par le mode Ghost dans lequel le joueur peut basculer à tout moment d'un simple toucher de stylet. Le jeu passe alors en noir et blanc et seul les zones colorées indiquent les différentes interactions possibles. Très vite, on s'aperçoit des pouvoirs limités de Sissel, qui se développeront sans nul doute au cours de sa quête de rédemption. En effet, prendre le contrôle d'un objet inerte est une chose, l'atteindre en est une autre. Le champ d'action de Sissel étant limité au départ, il va falloir se creuser les méninges pour passer d'un corps inanimé à un autre, d'autant que certains passages sont chronométrés, obligeant le joueur à réfléchir vite et bien. Heureusement, l'ensemble des énigmes sont illimitées dans le temps, ce qui devrait faciliter la tâche aux simples d'esprit. Ghost Trick a ceci de particulier qu'il repose ses bases sur l'effet boule de neige ou papillon, une action entraînant une autre, donnant lieu ainsi à une sorte de réaction en chaîne logique et souvent implacable. Au joueur donc d'essayer de comprendre comment mettre en route une grue en se faufilant d'objets en objets pour par la suite atteindre le levier de commandes. La démo nous a même permis de constater qu'en plus de ses pouvoirs à manœuvrer les objets, Sissel peut aussi remonter le temps et en modifier le cours comme bon lui semble. Plutôt pratique même pour un mort. Etonnant, frais et original, Ghost Trick risque de bien de faire son petit effet au moment de sa sortie, prévue à l'heure actuelle pour la fin de l'année en Europe. Les Japonais quant à eux pourront y jouer à partir du 24 juin prochain.