Je ne l’ai jamais dit avant, mais bien que nous ayons sorti le jeu avec Sony, je l’avais également présenté à Microsoft et Nintendo. Mais à l’époque, ils avaient répondu : ‘Nous n’en voulons pas’. Aujourd’hui, ils disent : ‘Nous le voulons’. (Rires) En fait, ils n’avaient tout simplement pas saisi dans quel but j’avais créé le jeu.
Plus concrètement, Nagoshi-san ne voulait pas imiter les autres studios qui, d'après lui, cherchaient à séduire le plus de joueurs possible, quitte à s'adresser au public occidental.
A l’époque, il devenait compliqué pour les sociétés japonaises de concurrencer les jeux occidentaux de qualité et bénéficiant de gros budgets. Si l’on avait voulu faire comme les autres, nous aurions développé un jeu de sport, un jeu militaire, ou alors un jeu de fantasy, et on l’aurait sorti dans le monde entier. Comme tout le monde pensait la même chose, tous les développeurs créaient les mêmes jeux (rires). Je pensais que ce n’était pas la bonne direction à prendre.
Premièrement, j’ai laissé tomber l’idée de vendre des jeux dans le monde. Ensuite, j’ai décidé de ne pas tenir compte de l’avis des joueuses et du fait que les enfants n’auraient pas le droit de jouer à mes jeux. Finalement, il ne restait plus que les joueurs japonais comme cible.
La suite de l'histoire ? Après avoir présenté le premier Yakuza deux fois à son patron, Toshihiro Nagoshi n'est pas parvenu à le convaincre. SEGA étant au bord de la banqueroute, l'éditeur a dû s'allier à Sammy, ce qui a permis au créateur de Yakuza de tenter sa chance une seconde fois et d'obtenir, cette fois-ci, le feu vert.
Pour ceux que ça intéresse, notre test de Yakuza 6 se trouve à cette adresse.