Bandai Namco Games avait beau nous inonder de trailers plus cinématographiques les uns que les autres, nous inviter à des présentations pour nous dire tout le bien de Star Trek, on avait flairé dès le départ que ce titre allait finir dans la case des "jeux à éviter" de l’année 2013. Et pourtant, il y avait de quoi se tromper puisque derrière ce projet, on retrouvait le studio Digital Extremes, pourtant habitué aux grosses productions et aux jeux de bon aloi. On leur doit en effet le sympathique The Darkness 2, Dark Sector et quelques portages PC de qualité comme Unreal Tournament 2003 et 2004 ou bien encore BioShock 2. Un CV pas dégueulasse mais trompeur quand il s’agit de développer un jeu à licence avec un budget et un timing serrés. Malgré toute la bonne volonté du studio, Digital Extremes n’a donc pas fait de miracle, à commencer par la réalisation de ce Star Trek, honnête sans plus, mais qui ne fait clairement pas le poids face aux mastodontes qui pullulent sur nos consoles en fin de vie. Hormis une modélisation plutôt réussie des principaux protagonistes, le reste est d’une tristesse visuelle qui nous donne clairement pas envie de nous investir davantage dans le jeu. Côté décors, rien de bien excitant non plus, on traverse des niveaux sans vie où les quelques ennemis planqués ici ou là ne seront pas d’un véritable danger, l’intelligence artificielle frôlant de toutes les façons le zéro absolu.
"c'est complètement star trek !"
Un constat que l’on peut aussi faire du côté du co-équipier (Kirk ou Spock) qui ne sera pas d’une très grande aide. On peut bien sûr lui donner des ordres (reste ici, va là-bas, débloque ci, aide-moi là) mais hormis ces quelques indications, votre compagnon de route ne montrera aucun signe d’intelligence et sera même davantage un boulet qu’autre chose. C’est d’autant plus frustrant que les développeurs avaient mis l’accent sur la notion de coopération pendant la campagne promotionnelle, promettant des spécificités distinctes entre chaque héros. Foutaises ! Du coup, que vous vous tapiez la campagne aux commandes de Kirk ou de son ami aux longues oreilles ne changera absolument rien au déroulé des événements, ni même du côté du gameplay. A ce sujet, Star Trek reprend les codes déjà existants des Third Person Shooter existants avec un système de cover basique pour ne pas dire générique, permettant de se mettre à l’abri des tirs ennemis, de pivoter de couverture ou bien encore de passer par-dessus un obstacle. Mais Dieu que tout ceci sent le réchauffé ! La progression du jeu est poussive, le rythme mal fichu et les quelques énigmes se résolvent à l’aide du tricordeur, qui peut être géré par l’IA si jamais vous n’arrivez pas à trouver la solution. Tout est fait pour mâcher le travail au joueur et on enquille les niveaux avec facilité et sans la moindre motivation. On aurait aimé autrement une certaine interaction entre les deux personnages principaux mais hormis les cinématiques, jamais nos deux compagnons ne se parlent entre eux et l’aventure peut se faire en solo, sans que cela n'affecte le scénario. Doté en prime d’une durée de vie n’excédant pas les 6 heures de jeu et étant dénué de mode multi, Star Trek est donc un jeu à l’intérêt limité que même les fans de cette série has-been ne pourront pas apprécier.