Back to the basics
Si les scènes d'action ne manquent pas dans Resident Evil Revelations, elles sont nettement moins musclées que celles de Resident Evil 5, ce qui permet de conserver cette angoisse que la licence avait finit par perdre de vue. On ne sait pas si les développeurs de Capcom ont passé du temps sur Dead Space, mais certaines séquences ne sont pas sans rappeler la série de Visceral Games. On pense notamment au passage où Chris Redfield se retrouve encerclé par une horde de loups galeux, après avoir chuté de quelques mètres et s'être brisé la cheville ; une situation aussi compliquée que celle où Isaac Clarke est suspendu par les pieds dans Dead Space 2, et doit faire face à une armée de Nécromorphes pas plus accueillants. Il y a aussi les zones aquatiques qui s'avèrent particulièrement efficaces dans Resident Evil Revelations, et que l'on peut comparer aux espaces sans gravité de Dead Space. Bref, Capcom semble avoir retenu la leçon et écouté les prières des aficionados, qui ne doivent en revanche pas s'attendre à grand chose d'original avec l'écran tactile de la 3DS. En effet, naviguer dans les différents menus à coups de stylet ne fait plus rêver depuis un moment, détourner le système électronique d'ouverture des portes non plus. Ce qui agace sérieusement, c'est la map qui est parfois totalement illisible. Il est impossible de déterminer sa position avec précision, déjà parce que les différents étages ne sont pas délimités clairement, mais surtout parce que l'on ne peut pas manipuler la carte dans tous les sens ; alors que c'est censé être l'un des avantages apportés par l'écran tactile de la console. Il n'est donc pas rare que l'on se trompe de chemin dans le Queen Zenobia, et il aurait sans doute été préférable d'avoir recours à un système type GPS nettement plus clair.
Si les scènes d'action ne manquent pas dans Resident Evil Revelations, elles sont nettement moins musclées que celles de Resident Evil 5, ce qui permet de conserver cette angoisse que la licence avait finit par perdre de vue."
Pour ce qui est de la prise en main, Resident Evil Revelations propose plusieurs types de configuration, dont une avec le fameux Circle Pad Pro vendu en bundle. Pas de doute, l'accessoire permet indéniablement de gagner en confort de jeu, malgré les mouvements rigides des personnages. Avec le stick droit qui sert à strafer et évite de se faire prendre en traître, il est possible de tirer sur les infectés tout en se déplaçant, ce qui était déjà le cas dans Resident Evil : The Mercenaries 3D, pour ceux qui l'auraient oublié. Quant à la visée, elle peut être ajustée en mode FPS où à la troisième personne : c'est une question de goût avant tout, l'efficacité restant la même dans un sens ou dans l'autre. Les demi-tours rapides sont toujours de mise, et la sélection des armes - principales et secondaires - passe par le pad directionnel. En parlant des armes justement, celles-ci peuvent être customisées en ramassant des kits au fil de l'aventure. Ceux-ci augmentent alors la puissance, la précision ou bien encore la cadence de tir de l'arsenal. Si ces bonus sont plutôt anecdotiques au départ, ils deviennent rapidement indispensables face à des golgoths quasi immortels, comme le boss final par exemple. Pour inciter à l'exploration, Resident Evil Revelations dispose du Génésis avec lequel les personnages peuvent scanner les lieux à la recherche d'items cachés, ou alors récupérer des données précieuses sur le virus à l'origine du mal. Mouais. Nous n'avons pas été convainvus non plus par la présence d'un partenaire à nos cotés. Contrôlé par l'I.A., il se contente de tirer sur les créatures sans forcément leur faire mal, et c'est finalement au joueur de faire tout le travail. Impossible d'échanger des objets avec le coéquipier, ni même d'élaborer une stratégie d'attaque comme le suppose la coopération. Heureusement qu'il ne possède pas sa propre jauge vitale, ce qui permet de s'en servir d'appât dans les moments tendus. Oui, c'est moche.
Les jeudis de l'angoisse
Soyons clairs : graphiquement, Resident Evil Revelations est de loin le jeu le plus impressionnant sur 3DS. Les décors sont variés, regorgent de détails et jonglent habilement entre endroits sombres et zones éclairées. Mieux encore, certains passages obligent les personnages à se servir de leur lampe torche, ce qui diminue considérablement le champ de vision et fait grimper le taux d'angoisse. Délicieux. Encore une fois, la 3D relief n'apporte pas grand chose au débat et accentue même l'aliasing une fois activée. On ne sait pas si Resident Evil Revelations pousse déjà la 3DS dans ses derniers retranchements, mais les nombreux ralentissements que nous avons constatés prouvent en tout cas que le jeu est gourmand en ressources. Si la majorité des cinématiques sont sympathiques à regarder, la compression de quelques-unes fait parfois mal aux yeux. Sans forcément rusher, la campagne principale et ses douze chapitres nécessitent entre neuf et dix heures de jeu. Pour les plus téméraires, le mode "Commando" permet de revisiter les principaux niveaux aperçus en solo, mais à deux joueurs cette fois-ci, aussi bien en local qu'en ligne. Enfin, Resident Evil Revelations offre une compatibilité avec le StreetPass, avec lequel on peut accéder à des nouvelles missions pour le mode "Commando", mais aussi récupérer des objets supplémentaires pour améliorer son arsenal.