Resident Evil Revelations : nos impressions

Après plusieurs années de spin-off plus ou moins réussis, Nintendo héberge à nouveau un épisode mainstream du survival-horror de Capcom. Resident Evil : Revelations est donc très attendu par les possesseurs de 3DS mais aussi par les fans de la saga, déçus par le cinquième épisode sur PS3. Orienté beaucoup trop action, ce dernier avait été vivement critiqué pour avoir abandonné le cachet horrifique des Resident Evil. Capcom veut donc rectifier le tir avec ce Revelations, en promettant un opus intégré à l’arc principal de l’histoire. Le titre se déroule en 2005, un an après l’attaque de Terragrigia, première ville flottante alimentée par l’énergie solaire. Le groupe terroriste Veltro, opposé à son développement, avait alors diffusé une arme biologique dans la cité, donnant naissance à de véritables monstruosités. Il avait alors fallu brûler entièrement la métropole flottante. Mais une année plus tard, des cadavres mutants viennent à nouveau s’échouer sur les plages… Alors que la BSAA se rend sur place, l’organisation apprend que les agents Chris Redfield et Jessica Sherawat ont disparu. Leur dernière position connue se situe en pleine mer ; Jill Valentine et Parker Luciani sont envoyés à leur recherche. Cependant, Chris et Jessica sont en réalité en Europe, en train d’enquêter sur l’activité d’un mystérieux groupe terroriste. Qui a donc attiré Jill et Parker au beau milieu de la mer Méditerranée ? Que font donc des terroristes en pleines montagnes européennes ? D’où proviennent les créatures qui s’échouent sur les plages face à l’ancienne Terragrigia ? Autant de questions auxquelles il va falloir trouver des réponses…
 

Retour aux sources ?

Revelations nous propose donc d’incarner tour à tour Jill Valentine et Chris Redfield, en suivant deux fils d’une même intrigue. Et dès le premier niveau, on sent la volonté de Capcom de revenir aux fondamentaux. On se retrouve sur une mer déchaînée, à bord du Queen Zenobia, un paquebot complètement désert où devrait se trouver Redfield. La ficelle du bateau fantôme est un peu grosse. Toutefois, la mise en scène est efficace et se trouve servie par une réalisation de haute volée. En effet, la console montre ce qu’elle a dans le ventre : Resident Evil : Revelations sera probablement le plus beau jeu de la 3DS à sa sortie. Les jeux de lumière sont nombreux et  les personnages et éléments du décor sont très détaillés pour une version portable. On note cependant quelques petits défauts. Le jeu produit un aliasing récurrent, même si ce n’est pas gênant en soi, et les textures ne sont pas faites pour être vues de près... Par ailleurs, certains environnements ont bénéficiés de moins d’attention que d’autres. La mission en montagne avec Chris et la fuite de Terragrigia n’ont en effet pas eu droit au même traitement que le Queen Zenobia. Et on reste perplexe face à des protagonistes qui ne bougent pas les lèvres quand ils parlent ! Mais il est difficile de nier le travail qui a été effectué pour revenir à l’ambiance d’un vrai survival-horror. L’orage à l’extérieur, la houle qui fait tanguer le paquebot (et l’écran de la console !), les craquements et grincements de la coque rouillée, sans oublier les traces de liquide gluant qu’on peut apercevoir un peu partout : tout est fait pour vous coller les miquettes. Rongé par l’humidité, le paquebot des années 30 nous laisse voir ses moquettes moisies et ses papiers peints défraîchis, qui ne sont pas sans rappeler une autre grande série : BioShock. C’est la même ambiance malsaine qui se dégage de ces premiers niveaux. Malheureusement, l’immersion et le rythme du titre sont quelque peu brisés par les énigmes et les allers-retours qu’elles provoquent. On s’arrache parfois un peu les cheveux pour savoir où aller, et la carte en 3D n’aide pas vraiment à se repérer.

Le gameplay tente, quant à lui, de se rapprocher de celui Resident Evil 4. La caméra reste au niveau de l’épaule du héros, qui peut toujours switcher entre son couteau et une arme à feu, et courir pour échapper aux organismes déformés qui le poursuivent." 

Le gameplay tente, quant à lui, de se rapprocher de celui Resident Evil 4. La caméra reste au niveau de l’épaule du héros, qui peut toujours switcher entre son couteau et une arme à feu, et courir pour échapper aux organismes déformés qui le poursuivent. Il est important de préciser que nous n’avons pas eu la possibilité d’essayer le jeu avec le Circle Pad Pro et il est très possible qu’il assouplisse la maniabilité du soft. Mais à première vue, les déplacements des personnages conserveront leur rigidité et on pourra regretter l’absence d’une course digne de ce nom. C’est simple, en plein sprint, les agents du BSAA auraient du mal à dépasser une vieille paralytique. Un peu ballot quand on doit échapper à des créatures qui essaient de vous bouffer… La visée peut également être sujet à débat : elle se fait à la première personne et immobilise le personnage. Certes, c’est du Resident Evil dans le texte, mais c’est aussi un détail archaïque qu’il serait temps de mettre au placard. Autre vestige maudit de la série, l’inutilité de votre partenaire. Il vise comme un manche et laisse l’impression d’être complètement seul. L’IA adverse l’ignore d’ailleurs complètement pour se concentrer uniquement sur votre petite personne, même si votre compagnon  lui vide un chargeur dans la tête (ce qui est peu probable). On ne peut donc compter que sur soi-même pour faire face à des ennemis au comportement imprévisible et parfaitement raccord avec leur character design torturé. Heureusement (ou pas d’ailleurs), on peut emporter autant d’armes qu’on le souhaite. Et même si les munitions sont rares, le Genesis vous aidera en trouver régulièrement. C’est une des grosses nouveautés de cette version. C’est un appareil qui vous permet de scanner l’environnement pour détecter indices, trophées et munitions ; mais le joueur peut aussi scanner plusieurs créatures du même type afin d’obtenir des herbes de soin. On peut également dénicher de nouvelles pièces pour les armes afin de les améliorer, chacune d’elle disposant d’un nombre d’emplacements limités pour la customisation. Ce Revelations est donc un hybride des épisodes les plus anciens et les plus récents de la série. Mais il ne semble pas avoir choisi les meilleurs aspects des deux générations. On sent malgré tout un réel effort de Capcom autour de l’ambiance et du rythme du jeu, qui s’annonce varié et maîtrisé. Espérons qu’il en soit ainsi sur toute la durée du soft et que le deuxième stick vienne assouplir une maniabilité revêche.