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Test également disponible sur : PC - PlayStation 2 - X360

Test Phantasy Star Universe

Test Phantasy Star Universe
Les Notes
12 20 note multi-utilisateurs Phantasy Star Universe 4 5

Le fait que l’on passera des nuits, ou pas, en compagnie de Phantasy Star Universe dépend d’une multitude de détails de fond dans le système, de la construction globale de la communication entre les utilisateurs, et en aucune façon des éléments de surface comme une réalisation rétrograde. La question "Dois-je jouer à Phantasy Star Universe ?" ne s’est jamais posée pour l’explorateur de Ragol, reste donc le dilemme de ceux qui hésitent à poser un pied sur Gurhal. En toute honnêteté, il est difficile de dire que Sega a réalisé un jeu de façon à initier de nouvelles personnes à son soft en ligne, et la stratégie du développeur a plutôt consisté à prolonger le bonheur des amateurs de la première heure. Bilan, si le manque d’opulence et de tape-à-l’oeil est indéniable, les explorateurs confirmés resteront conquis, eux. Ils le prouvent chaque jour sur les serveurs depuis le lancement du jeu.


Les plus
  • Diablement addictif
  • Plus de personnalisation
  • Des améliorations de bon goût
  • Les mises à jour qui renouvellent l'intérêt
  • Toujours du monde en ligne
  • Plus d’armes, plus d’objets, plus de tout
  • LE RPG en ligne sur console
Les moins
  • Réalisation stagnante
  • Courbe de progression abrupte
  • Devenu naturellement radin
  • L’organisation troublante des stages
  • Le mode solo échoue


Le Test

Dans la jeune histoire du jeu en ligne sur console, la Dreamcast fut, bien avant la Xbox, la première étape mondiale dans la formation de la communauté online entre consoleux, et ce, à travers trois grands rendez-vous : ChuChu Rocket, Quake III Arena et Phantasy Star Online. Ce dernier s’est immédiatement imposé comme le jeu en ligne de référence, restant jusqu’à sa fermeture, il y a seulement une poignée de jours, la référence du RPG en ligne sur consoles. Le simple fait que les serveurs de la mouture Dreamcast aient survécu au décès commercial de la console pendant 5 ans en dit suffisamment sur la popularité du titre de la Sonic Team et sur sa capacité à fédérer les gamers. Après plusieurs améliorations et un épisode III à base de cartes sorti uniquement sur GameCube, la véritable relève est enfin disponible dans le monde entier, avec pour objectif de réunir à nouveau toute la communauté, mais aussi d’offrir un véritable mode solo. Phantasy Star Universe est là. Sommes-nous repartis pour des années d’exploration et d’entraide dans la galaxie communautaire imaginée par Sega ?


Lorsqu’on doit prendre la relève d’un jeu aussi calibré et désormais digéré que Phantasy Star Online, les risques de décevoir en chamboulant d’infimes habitudes sont nombreux. Faut-il tout remettre en question ou bien travailler dans la continuité au risque de choquer une partie du public lambda avec de vieilles routines ? De toutes façons, comprenons bien une chose : avec la série de la Sonic Team, toute comparaison n’a pas de sens puisqu’elle ne dispose pas réellement de concurrence. Ce n’est pas un raccourci hautain, simplement une constatation : Phantasy Star Universe n’est pas un RPG, son mode solo n’a pas d’intérêt en soi, et Phantasy Star Universe n’est pas non plus un MMORPG, aucun titre PC ne joue dans cette même catégorie hybride entre Hack & Slash, RPG japonais et jeu en ligne. Phantasy Star Universe est unique, il est le prolongement de Phantasy Star Online et de rien d’autre. Chercher le comparatif systématique avec d’autres standards actuels, notamment du monde PC, est complètement vain.

 

Clavier USB, j'écris ton nom !

 

Phantasy Star Universe, c’est d’abord une communauté. Dans un premier temps, le fan s’adresse donc au fan, mais en migrant sur les supports que sont la PlayStation 2, le PC et la Xbox 360, Sega cherche également à attirer de nouveaux clients à 10 € le mois. Quel est l’enjeu en achetant Phantasy Star Universe ? L’enjeu, c’est finalement d’espérer retrouver tous les ingrédients qui ont fait de Phantasy Star Online une référence communautaire et ludique pendant une demi-douzaine d’années, un jeu à nuit blanche, un jeu à entraide, un jeu à rencontres, à discussions, à partage, un jeu à vivre un peu (ou beaucoup) chaque jour, entre amis de longues dates ou camarades éphémères d’une soirée. Tout cela peut paraître banalisé sur PC, mais ça ne l’est pas forcément encore dans le monde des consoles, dont la communauté est encore un peu plus innocente. Tout cela concerne le mode online bien entendu, nous allons donc nous débarrasser assez rapidement du mode solo pour revenir sur l’essentiel.

 

On pouvait s’en douter, le mode solo de Phantasy Star Universe, un jeu fondamentalement pensé pour le online, ne réserve pas de grands moments d’émotions en solitaire. Toutefois, un voice acting dynamique et des personnages finalement sympathiques forment un tout assez homogène, et on progresse à travers les chapitres de cette histoire classique de façon très aisée. Il faut dire que le héros, Ethan Waber, est très polyvalent, et l’expérience autant que les mesetas (la monnaie locale) coulent à flot en mode hors ligne, contrairement au mode online comme nous le verrons plus loin. Aux cinématiques narratives succèdent donc des phases de jeu dans la plus pure tradition Phantasy Star Online : un monde linéaire chargé de créatures à épurer, sans énigmes, ni Level Design complexe, du hack & slash en somme. Notification importante, il n’existe plus aucun lien entre le mode solo et le jeu en ligne, puisque Ethan est un personnage imposé par le scénario, ce qui implique qu’on ne peut pas améliorer son propre avatar tranquillement hors ligne ! Terminer le mode solo n’est toutefois pas forcément sans intérêt, notamment parce que celui-ci est prolongé en ligne via des mises à jour, mais également parce que vous pouvez faire intervenir les personnages de l’histoire solo en tant que bots pour vous aider une fois en ligne, si vous n’avez aucun ami pour chasser le De Ragan. Il suffit pour cela de posséder la carte d’identité du personnage pour pouvoir faire appel à lui n’importe quand. Pratique.

 

Ce qui va nous intéresser principalement maintenant, c’est de mettre en relief les différences entre Phantasy Star Online et Phantasy Star Universe. En toute logique, nous découvrirons plus d’armes, d’armures, plus d’objets, bref plus de tout, et plus rapidement, encore qu’il faut avoir les sous puisque le jeu est également très radin, aussi bien en mesetas qu’en XP. La nature de votre avatar commence toujours par le choix de sa race puis de son sexe : l’Humain polyvalent mais spécialiste dans aucune catégorie, le Cast solide et bon tireur mais faible en magie, le Beast efficace au corps à corps mais qui manque de précision, et le Newman expert en magie mais de constitution faible. Mais désormais, l’approfondissement de son personnage ira beaucoup plus loin, d’abord grâce aux trois classes de base (Hunter, Ranger et Force) mais surtout avec le nouveau système de classe hybrides, lequel permettra d’emprunter davantage de chemins pour se spécialiser. Ces classes hybrides, ou classes expertes, peuvent concilier les aptitudes de deux voire trois classes principales, ou bien donner l’opportunité de se spécialiser à 100% dans une seule et même classe. Toute cette évolution est également très longue, puisqu’on ne peut améliorer qu’une seule classe à la fois. Ces classes intermédiaires sont le seul moyen pour un Hunter de pouvoir se soigner avec la magie Resta réservée aux Forces par exemple, chose pourtant naturelle dans Phantasy Star Online. Ne pas pouvoir porter de bâton pour se soigner tout seul est une des incommodités qui vous attend donc si vous n’êtes pas dans une classe de type Force… Cela encourage peut-être davantage la complémentarité au sein d’une équipe, laquelle sera composée idéalement d’un Humain pour la polyvalence, d’un Beast pour la puissance au corps à corps, d’un Cast au flingue pour les ennemis aériens, et d’un Newman pour la magie d’attaque et de soutien. Et pourquoi ne pas inviter deux joueurs en plus ? Phantasy Star Universe accepte désormais jusqu’à 6 joueurs dans ses parties, contre 4 dans Phantasy Star Online. C’est évidemment un gros point positif, car ce n’est ni trop (pour éviter la cacophonie visuelle des bulles de dialogues) ni pas assez.

 

J'ai vu un Christmas Rappy !

 

En ce qui concerne les combats maintenant, le système de combo en rythme a disparu, mais on gagne de nouvelles possibilités grâce à l’attaque Photon. Sorte d’équivalent aux TP (points de magie) de Phantasy Star Online, la jauge de Photon est propre à chacune des armes et diminue lorsqu’on se sert de son coup spécial. Coup spécial que l’on aura auparavant acheté et attribué à l’arme adéquate. D’ailleurs, dans Phantasy Star Universe, tout s’achète, là où les boutiques de Phantasy Star Online devenaient rapidement inutiles, si ce n’est pour vendre son bazar superflu. Entendez donc par là que la nature est devenue beaucoup moins fertile et généreuse : on ne trouve presque plus d’armes et d’armures à même le sol… Le joueur est donc à la fois lésé en terme d’équipement mais aussi de monnaie puisque beaucoup moins de choses à revendre. Ce que les développeurs ont semé en majorité cette fois, ce sont divers objets, ceux classés en page 5 de l’inventaire, et qui ne servent à rien en tant que tels. Il faut les stocker pour les utiliser plus tard dans les nouvelles possibilités du jeu : la synthèse (création d’objets en tout genre) ou l’amélioration d’armes sur trois niveaux, avec risque de casse. La personnalisation passe également au premier plan avec sa propre chambre à décorer, des vêtements, maquillage et modifications corporelles, ainsi que par son petit camarade androïde, le mag, qui endosse cette fois le rôle d’un coffre de luxe, d’assistant de synthèse et enfin dans son évolution ultime, de coéquipier. Pour palier au monopole des magasins hors de prix, Phantasy Star Universe a mis en place un système excellent de boutique personnelle. Une fois la somme nécessaire pour activer cette fonction acquise, chaque joueur peut fonder sa boutique adjacente à sa chambre et y vendre n’importe quoi au prix qu’il désire. Il s’est donc rapidement formé un vrai jeu dans le jeu avec une communauté de revendeurs improvisés qui tentent tous d’attirer au mieux le chaland avec des accroches façon soldes d’été. D’ailleurs, sachez que dans la boutique de ma copine, Gum, tout est à -50% !!! Ok, ça, c’est fait.

 

Mais la meilleure amélioration de Phantasy Star Universe par rapport à Phantasy Star Online réside peut-être dans son ergonomie, car il s’agit d’un jeu où l’on doit souvent et rapidement faire appel à des changements d’armes ou d’objets. Sega a donc mis en place un système de palette qui apparaît avec la touche O et défile pour sélectionner aisément armes et autres monomates pour se soigner. L’accès rapide à la palette ne sera pas malheureusement parfois suffisant une fois en ligne face au temps de latence entre la sélection du produit, et son ingurgitation, il faudra donc apprendre à anticiper les coups pour ne pas crever bêtement avec les poches pleines de monomates.

 

A la planète Ragol et à la colonie Pioneer 2 succèdent les trois planètes du système de Gurhal, ainsi que la colonie des Guardians, sorte de gardiens de la paix intergalactique, dont vous faîtes partie. La colonie est une espèce de grande galerie sur plusieurs étages disposant de tout le confort (chambre personnelle), espace (hall principal) et services nécessaires (deux étages sur cinq sont consacrés aux boutiques). Le quatrième étage est le spatioport permettant de s’envoler vers une des trois destinations possibles : Parum, Neudaiz et Moatoob, respectivement peuplées en majorité par des Cast, Newman et Beast. Qui dit plus de planètes dit évidemment plus d’endroits à découvrir pour engranger de l’XP, cela étant dit, Phantasy Star Universe dispose d’une organisation plus complexe que celle de Phantasy Star Online et son célèbre quatuor "Forest, Cave, Mines, Ruins". Cette fois, il s’agit d’un système d’exploration progressive avec différents embranchements. Sur Parum par exemple, réussir la première mission vous donne le droit d’accéder à un lieu de repos intermédiaire pour recharger ses batteries avant de repartir en avant en choisissant un des deux chemins disponibles. Le premier vous amène à affronter un gros dragon, le De Ragan, tandis que le second vous propose d’explorer des reliques dans un tout autre stage. On gagne en variété et en improvisation ce que l’on perd en accessibilité, car il est impossible de commencer ailleurs qu’au point de départ. Au sein même d’un stage, toujours décomposé en plusieurs parties, se trouve des cristaux de téléportation pour qu’un joueur qui entre dans une partie en cours puisse rejoindre rapidement ses camarades. Cet outil remplace donc l’item de téléportation de Phantasy Star Online, le telepipe, qui a disparu en même temps que les jeux de mots scabreux qui allaient avec (ND Julien : tu as les idées mal placées ! ). Cette nouvelle organisation de la progression s’accompagne d’un dosage de la difficulté très abrupt qui ne permet vraiment plus de jouer tout seul.

 

Phantasy Star Online IV

 

Mais Phantasy Star Universe pousse plus loin le défi de la coopération, puisque désormais, à l’instar d’un Monster Hunter, la mort d’un des joueurs entraînera une pénalisation pour toute l’équipe. A chaque mort, le Rank alloué en fin de mission s’effrite, et avec lui les bonus les plus importants du jeu, notamment les rares points permettant de faire évoluer ses classes. Et on l’a dit, Phantasy Star Universe est radin, si bien qu’il ne délivre pas grand chose pendant les missions, c’est pourquoi il faut se rabattre un maximum sur les à-côtés pour fructifier son capital mesetas et son niveau de classe. Ce détail est crucial puisqu’il engendre non seulement une culture de la gagne à tout prix, mais surtout pénalise les noobs qui risquent désormais de se faire refuser la porte d’entrée de nombreuses équipes expertes, lesquelles jouant avant tout pour le Rank. De même, il est plutôt gênant, lorsqu’on est un petit sans expérience, de prendre le risque de devenir un boulet pour ceux qui nous escortent. Et c’est donc ainsi : dans Phantasy Star Universe, les morts s’excusent. Cette donnée tend donc quelque peu à modifier l’esprit communautaire 100% désintéressé et innocent que l’on pouvait trouver dans Phantasy Star Online. D’autres évidemment se réjouiront au contraire de ce challenge permanent. A ce moment-là, on aurait préféré que cette donne soit paramétrable dans les options de la partie, à l’instar de la distribution d’objets que l’on peut préférer normale (celui qui trouve l’objet le garde) ou équitable (les objets sont redistribués aléatoirement).

 

Dans la série des petits détails en plus, notons enfin les nombreuses poses et attitudes stupides que les personnages peuvent adopter pour mettre de l’ambiance. Le système de smilies personnalisables qui avait révélé quelques génies du graphisme, a disparu, remplacé par une palette d’animation faciale particulièrement kitsch, donc hilarante. Aucun doute, malgré des bulles de dialogues toujours aussi petites, il y a moyen de se marrer autant dans Phantasy Star Universe que dans Phantasy Star Online. Cependant, et c’est sans doute une remarque plus subjective, il me semble que les stages de Phantasy Star Universe ne sont pas aussi marquants que ceux de son ancêtre, on se réjouira donc à l’idée que les nombreuses portes fermées du jeu seront ouvertes un jour par Sega à l’occasion des mises à jour. Ce qui signifie que ce mode online, qu’on souhaite très évolutif, nous réserve encore quelques surprises sur la durée, en tout cas davantage que Phantasy Star Online.

 

Reste donc à se choisir un support. Notamment entre la PlayStation 2 et la Xbox 360, car leurs serveurs respectifs sont séparés. Concrètement, les joueurs PlayStation 2 partagent leurs aventures avec les joueurs PC, mais uniquement entre Européens, tandis que si la 360 est seule dans son coin, elle est en revanche ouverte aux joueurs du monde entier. La balance pèse toutefois évidemment très largement dans le camp PS2 / PC, dont 2 des 15 serveurs principaux du jeu sont déjà régulièrement plein à craquer, même à 2 heures du matin. Ceci étant dit, c’est surtout la réalisation qui choquera les possesseurs de Xbox 360. Ceux là doivent se souvenir que Phantasy Star Universe n’était initialement prévu que sur PlayStation 2, la console de Microsoft se retrouve donc une fois de plus avec un titre n’exploitant clairement pas ses capacités. Si on ajoute à cela le fait que la version PlayStation 2 coûte 20 € de moins et ne nécessite pas d’abonnement annuel hardware en plus du mensuel software, vous comprendrez que notre choix se porte naturellement sur ce support pour jouer en ligne. Si on appréhende Phantasy Star Universe comme on le fait avec n’importe quel RPG, il est certain que les codes ne vont pas convaincre. Phantasy Star Universe, ce n’est pas ça, Phantasy Star Universe c’est le nectar du level up, la quintessence de l’addiction, le jeu qui déroule d’autant plus les heures que sa courbe de progression est devenue franchement longue. Son côté évolutif avec des mises à jour qui nous ouvriront un jour des endroits nouveaux et des services encore inaccessibles, le rend assez unique dans la sphère des jeux en ligne sur consoles. Oubliez encore une fois toute idée de comparaison, comme c’est trop souvent le cas, avec un MMORPG ou quoi que ce soit d’autre.





Steeve Mambrucchi

le jeudi 14 décembre 2006
18:00




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Phantasy Star Universe

Jeu : RPG
Développeur : Sonic Team
24 Nov 2006

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