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Test également disponible sur : PC - Xbox One

Test Blair Witch : le jeu aussi culte que le film d'horreur ?

Test Blair Witch : le jeu aussi culte que le film d'horreur ?
La Note
15 20
Alors que l’on s’attendait à ce que Blair Witch soit une ode à l’épouvante, le jeu de Bloober Team emprunte plutôt la même voie qu’Eternal Darkness : Sanity’s Requiem avec un certain talent. Personnage à part entière, la forêt de Black Hills inquiète par les créatures qui y rôdent, mais aussi les hallucinations auxquelles est confronté Ellis. Quant à Bullet, fidèle parmi les fidèles, c'est un compagnon solide sur lequel on peut s’appuyer pour se repérer dans les bois, même si ce sont surtout les cassettes vidéo qui apportent de la finesse aux mécaniques. Des qualités qui, toutefois, ne doivent pas faire oublier le niveau technique limite sur Xbox One X, n'oublions pas de le souligner.

Les plus
  • Les deux derniers chapitres, à voir absolument
  • Une atmosphère pesante, quand même
  • Des hallucinations bien amenées
  • Certains décors réussis visuellement
  • Bullet, un compagnon sur qui l'on peut compter
  • Les références au film originel
  • Les mécaniques avec le camescope
  • Tout le travail sur le sound design
Les moins
  • On a du mal à s'attacher à Ellis
  • Un grand nombre de bugs
  • Le jeu ne fait pas vraiment peur
  • Une histoire somme toute basique
  • Des chutes de framerate flippantes sur Xbox One X
  • Le jeu met du temps à décoller


Le Test
On ignore si Bandai Namco Entertainment et Lionsgate Games se sont passé le mot, mais toujours est-il qu’ils ont chacun dégainé un jeu d’horreur pour la rentrée. En effet, après notre test de Man of Medan, on vous propose à présent de découvrir notre verdict sur Blair Witch, le projet surprise de Bloober Team annoncé lors de la conférence E3 2019 de Microsoft. L’adaptation vidéoludique d’un film a tout de l’exercice casse-gueule, c’est vrai, mais dans le cas de Blair Witch, le studio polonais a fait preuve d’une grande finesse pour retranscrire la démence dans laquelle notre personnage sombre peu à peu.

Blair WitchLors des premières minutes de Blair Witch, difficile de ne pas penser à l’intro de Resident Evil 4 où Leon S. Kennedy part à la recherche de la fille du président des Etats-Unis dans l’Espagne profonde. Sauf que là, on n’incarne pas un agent des forces spéciales américaines, mais Ellis, un ex-militaire à l’esprit torturé. Malgré tout, il participe à la grande battue menée par la police de Burkittsville pour tenter de retrouver le petit Peter. La disparition de ce dernier ravive l’angoisse chez les habitants de la bourgade, qui se souviennent encore des trois étudiants en cinéma (Joshua, Heather et Michael) du Projet Blair Witch. Deux ans plus tard donc, le mystère entourant les bois de Black Hills dont ils ne sont jamais sortis demeure entier, et la présence du berger allemand Bullet ne sera pas de trop pour se repérer car Blair Witch a de sacrées allures de walking simulator. On marche, énormément, les développeurs ayant pris soin de nous priver du moindre indicateur susceptible de trahir une piste. Le fait de s’en remettre constamment à notre compagnon pour gratter un indice est à la fois frustrant et terriblement grisant. Frustrant, tout d’abord, parce que l’exploration est soumise aux incontournables scripts. Par exemple, tant que vous n’aurez pas fait renifler le bon objet à Bullet, vous serez condamné à tourner en rond dans la même zone. En fait, on aurait aimé que cette mécanique soit optionnelle, ne serait-ce que pour offrir une plus grande marge de manœuvre au joueur.


Alors que l’on s’attendait à ce que Blair Witch soit une ode à l’épouvante, le jeu de Bloober Team emprunte plutôt la même voie qu’Eternal Darkness : Sanity’s Requiem avec une grande importance accordée aux hallucinations.


Blair WitchVoir notre ami canin franchir un mur invisible contre lequel on s’est cogné il y a quelques secondes, ça défie toute logique. Mais c’est aussi ce qui nous fait ressentir un immense sentiment de satisfaction quand Bullet nous ramène quelque chose capable de faire avancer l’enquête ; le côté grisant de la chose. Ce qui est appréciable également, c’est que Bloober Team a fait en sorte que le lien entre Ellis et son chien soit le plus naturel possible. S’il y a moyen de lui donner des ordres, il est également en mesure de ramener des objets sans qu’on le lui demande, pour peu que l’on soit à proximité. Et puis, il fait également office de garde du corps ; comprenez par là qu’il alertera immédiatement son maître en cas de présence malfaisante. A ce sujet, le système de combat de Blair Witch repose sur un seul et unique élément : notre lampe torche. En pointant la lumière en direction des créatures qui rôdent dans les bois, on s’accorde un peu de répit jusqu’au prochain moment de tension. Simple mais d’une efficacité terrible, d’autant que le comportement imprévisible des monstres renforce cette sensation de panique quand on doute de la provenance des grognements. L’autre composante majeure du jeu, c’est bien évidemment le camescope qui rappelle que Le Projet Blair Witch a popularisé le genre du found footage. Si des films tels que Paranormal Activity ou REC ont connu le même succès critique, d’autres comme Unfriended et The Devil Inside font peur au sens péjoratif du terme.

 


Blair WitchEn mettant la main sur des cassette vidéo rouges, Ellis peut altérer la réalité dans laquelle il se trouve. La porte est fermée ? Il suffit de choisir la cassette appropriée et d’arrêter l’image au moment où elle est ouverte pour que le miracle se produise. La machine à vapeur ne fonctionne pas ? Pareil, Ellis doit scruter la bonne séquence pour qu’elle se mette à tourner. On vous laisse imaginer toutes les énigmes basées sur cette superposition des deux dimensions, sachant que le camescope est également précieux pour distinguer des ombres, voire suivre une piste quand on est au bord de la folie et que tous nos repères sont bouleversés. Au lieu d’abuser des jump scares comme c’est souvent le cas dans les jeux d’horreur, le titre de Bloober Team préfère multiplier les hallucinations qui deviennent de plus en plus récurrentes au fur et à mesure que l’on s’enfonce dans les bois. En plus de nourrir le scénario du jeu, elles soulignent le caractère versatile d’Ellis qui hésite en permanence entre céder définitivement à la psychose ou s’accrocher à la vie. Son téléphone portable ainsi que le talkie-walkie sont d’excellents moyens de rester en contact avec ses connaissances (et de se détendre lors de courtes accalmies), même s’ils peuvent eux aussi lui jouer de sales tours ; car entre les textos sortis de nulle part, et les conversations qui ne sont que le fruit du délire d’Ellis, on peut comprendre qu'il ne soit pas totalement serein.


ALLONS NOUS PROMENER DANS LES BOIS


Blair WitchSi le manque de profondeur de l'histoire ne nous a pas dérangés plus que ça, Blair Witch souffre en revanche d’un gros souci de rythme. Les événements mettent des plombes à décoller : pour un jeu relativement court (il n’excède pas les six heures), c’est assez problématique. On peut considérer que les développeurs ont souhaité un tempo lent pour coller aux mécaniques qui, finalement, relèvent plus de l’enquête que de la survie. En dehors des indices à dénicher, Ellis a déjà tout sous la main. Pour autant, les deux derniers chapitres (il y en a 17) valent le détour, ne serait-ce que pour voir l’ancien soldat lutter de toutes ses forces contre ses démons, entre deux phases d’infiltration. Un spectacle où toutes les frontières explosent et où rien n’a plus de sens. Dommage que les bugs et les nombreuses chutes de framerate sur Xbox One X ruinent ce dernier acte de haute volée. Sans exagérer, on a dû reprendre notre sauvegarde à deux reprises parce que notre personnage n’arrivait pas à pénétrer dans une pièce alors que la porte était grande ouverte. Idem avec les éléments supposés apparaître après le visionnage d’une vidéo, ou Bullet qui se retrouve coincé sur une poutre. Malgré une direction artistique qui claque, une maîtrise parfaite de l’éclairage, et certains décors visuellement aboutis, pas sûr que les soucis techniques incitent les joueurs à se lancer dans un second run pour découvrir une fin plus heureuse que la nôtre – il y en a six au total. Enfin, chapeau pour le sound design qui donne encore plus de saveur au jeu lorsque l’on a un casque sur les oreilles.



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Blair Witch

Jeu : Survival Horror
Développeur : Bloober Team
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