Que les choses soient claires : nous n'avons passé qu'une trentaine de minutes en compagnie de PES 2015. Trop peu pour se faire un avis pointu sur le jeu, évidemment, mais suffisant pour se rendre compte que les développeurs continuent d'apprendre de leurs erreurs. Les deux derniers PES avaient déjà permis d'entrapercevoir de belles choses, mais le constat est encore plus flagrant ici. On pense, par exemple, à l'inertie des joueurs qui a gagné en réalisme et en équilibre. Les volte-face façon Virtua Striker ne font plus partie du paysage PES depuis un petit moment maintenant, mais l'effort à produire pour parvenir à se retourner et partir en dribble est mieux dosé. Les crampons accrochent vraiment au gazon et les joueurs donnent l'impression de s'arracher sur chaque sprint. Bref, le moteur physique ne triche pas et on sent bien que les contacts ont pris du volume aujourd'hui. C'est surtout vrai pour les duels à l'épaule qui ne manquent absolument pas d'impact ; sans oublier la couverture du ballon que l'on peut accentuer en mettant son bras ou sa jambe en opposition. Mais le plus impressionnant dans cette version d'essai de PES 2015, c'est quand même le FOX Engine qui brûle les yeux. Les footballeurs ont été reproduits avec une authenticité exemplaire, et il fallait être aveugle ou de mauvaise foi pour ne pas reconnaître Franck Ribéry, Paul Pogba, Andrea Pirlo ou encore Carlos Tévez et son énorme cicatrice dès le premier coup d'oeil. Que ce soit leur coiffure, leur peau, la couleur de leurs yeux ou bien encore leur gabarit, tout a été respecté au millimètre près. La même attention a été portée aux animations qui sont plus fluides que jamais. Oui, les robots ont définitivement déserté le terrain.
Les footballeurs ont été reproduits avec une authenticité exemplaire, et il fallait être aveugle ou de mauvaise foi pour ne pas reconnaître Franck Ribéry, Paul Pogba, Andrea Pirlo ou encore Carlos Tévez et son énorme cicatrice dès le premier coup d'oeil.
"Nous avons ajouté plus de 2 000 nouvelles animations pour PES 2015, a promis Adam Bhatti, PES European Brand Manager chez Konami. Nous avons également retravaillé toutes celles que nous avions créées l'année dernière, de manière à ce qu'elles soient encore plus réalistes, plus réactives. Vous pouvez voir les bras des footballeurs bouger différemment par exemple, et plus vous ferez de matchs, plus vous apercevrez des détails que vous n'aviez pas vus auparavant". Au sujet de la carrure des joueurs, rien n'est encore gravé dans le marbre, mais à l'heure actuelle PES 2015 compte une quizaine de modèles différents. "Vous avez Tévez qui est petit et trapu, tandis que Llorente est nettement plus grand, ajoute Adam Bhatti. Il y a aussi des gars comme Pirlo, Boateng et Dante avec une silhouette moins imposante, tandis que Götze se différencie par sa petite taille. Et puis, vous pouvez toujours créer vos propres joueurs en passant par l'éditeur. Il y aura tout un tas d'accessoires que vous pourrez utiliser mais je ne peux encore rien vous dire à ce sujet pour le moment". Si ce souci du détail a de quoi faire plaisir, il faut reconnaître aussi que ce n'est pas partout le cas. En effet, l'entrée des joueurs sur le terrain n'a rien d'extraordinaire et a encore du mal à faire monter la pression. On pourrait faire le même reproche à tout ce qui entoure le rectangle vert : pas de photgraphes, pas de coach, pas de remplaçants qui partent trottiner, c'est vide. Après, le but de cette première approche était surtout de démontrer que le jeu renouera avec des sensations que l'on croyait perdues à tout jamais. C'est d'ailleurs ce que nous a expliqué l'homme de Konami. "Ce sur quoi nous nous sommes focalisés avec PES 2015, c'est le retour aux racines, aux sensations qui faisaient que les fans de football jouaient à PES, sans se soucier du reste comme l'absence de licence par exemple, a-t-il affirmé. C'est pourquoi nous sommes présents à l'E3, pour permettre aux gens de jouer à la démo sachant qu'un premier trailer illustrant les principaux aspects de PES 2015 sera diffusé plus tard".
ENFIN LE RETOUR DU ROI ?
En attendant la fameuse vidéo donc, nous avons pu constater que les frappes partaient toujours aussi bien ; une constante pour un PES de toute façon. La physique de balle est elle aussi satisfaisante, avec la possibilité de donner un effet délicieux aux passes. D'ailleurs, les développeurs ont collaboré avec Adidas afin d'exploiter les données de la firme allemande et rendre les trajectoires du ballon crédibles. Les footballeurs utilisent réellement toute la surface de leur pied pour distribuer des caviars, et si certaines transversales partaient à l'ouest, c'est sans doute parce que nous n'avions pas pris le temps de passer en contrôle manuel. Mais même sans ça, on a pu réaliser des reprises de volée et autres têtes succulentes. Dans les buts, les réactions des gardiens ne nous ont pas fait rêver, pour tout vous dire. Buffon s'est même troué sur une vilaine frappe, preuve qu'il y a encore du boulot dans ce domaine. "Toutes les améliorations prévues pour les gardiens ne figurent pas dans cette version jouable, a prévenu Adam Bhatti. Mais je peux vous dire que le Player ID aura un plus grand impact sur leurs comportements. Par exemple, Neuer est réputé pour être un gardien vif, qui boxe souvent le ballon et qui a de bons réflexes. Vous retrouverez exactement ça dans le jeu". A l'image des derniers FIFA, les développeurs de PES 2015 s'attachent aussi à rendre le jeu moins prévisible, pour bouleverser les habitudes. "Vous vous souvenez du match Chelsa-Liverpool ? Eh bien il sera possible de faire le même genre d'erreur que Steven Gerrard, et de glisser. Par exemple, cela arrivera si vous tentez un dribble au mauvais moment. Vous pouvez donc faire des erreurs si vous faites n'importe quoi avec le ballon", a expliqué Adam Bhatti.
Dans les buts, les réactions des gardiens ne nous ont pas fait rêver, pour tout vous dire. Buffon s'est même troué sur une vilaine frappe, preuve qu'il y a encore du boulot dans ce domaine.
Pour ce qui est de l'ambiance sonore, sans un casque sur les oreilles et le brouhaha ambiant du Convention Center, impossible de reconnaître le moindre chant des supporters même si on nous a promis que les retours de la communauté étaient d'une aide précieuse. En tout cas, ces derniers n'ont pas été ignorés dans PES 2015. "Entre la version PS4 et PS3, il y a dix fois plus de détails dans les tribunes", a confirmé. Vous l'aurez compris, cette mise en bouche nous a ouvert l'appétit même s'il ne faut pas s'enflammer. Naturellement, la qualité d'une simulation de football se juge avant tout sur la durée, et il va falloir enchaîner les nuits blanches sur PES 2015 pour en cerner toutes les subtilités ; ne serait-ce qu'au niveau de l'I.A. qui a l'air de mieux gérer le jeu sans ballon, l'un des points noirs de la série. Quoi qu'il en soit, l'ouverture d'un nouveau studio à Londres n'aura pas servi à rien. "Nous travaillons vraiment en étroite collaboration avec les développeurs japonais, a insisté le PES European Brand Manager. L'équipe basée à Londres est de petite taille et se focalise essentiellement sur les statistiques des footballeurs, les transferts, ainsi que sur l'habillage et l'interface du jeu". Enfin, notons que la démo que nous avons pu essayer datait d'il y a plusieurs semaines, et qu'elle n'était qu'une ébauche de la version définitive de PES 2015. Le plus gros sera dévoilé à la gamescom en août prochain. Encore une chose : PES 2015 sortira aussi bien sur Xbox One et PS4 que sur les consoles old-gen.