JeuxActu.com
La scène d'introduction du jeu nous montre un funeste futur, où des versions alternatives de Batman ou encore Wonder Woman affrontent les Harley Quinn et autres Joker des siècles à venir. Le point d'orgue de cette séquence consiste en l'assassinat de Superman par Lex Luthor. Ce dernier n'a guère le loisir de savourer sa victoire puisque Brainiac profite de la confusion pour envahir la terre. Dès lors, Luthor se fend d'un voyage dans le temps pour prévenir les super-héros et super-vilains actuels de la menace à venir. Il ramène avec lui des artefacts appelés exobytes, aptes à octroyer à tous ceux qui les touchent des pouvoirs fantastiques. Le but de la manœuvre ? Créer une nouvelle race humaine, suffisamment forte pour pouvoir affronter les forces de Brainiac. Totalement abracadabrantesque, comme souvent avec les comics, ce scénario sert en fait de prétexte à transformer chacun des joueurs en créature puissante et à réaliser une fragile alliance entre gentils et méchants, qui pourront toujours se combattre à l'occasion. Ce préambule justifie une création de personnages assez libre, où l'on commence par se choisir une moralité (justicier ou criminel), une personnalité (sérieux, dragueur...), un mentor (Batman, Superman, Lex Luthor...), la nature de nos pouvoirs (feu, gadgets, glace, mental, nature, sorcellerie), le type de déplacement privilégié (vol, acrobaties, super vitesse), et l'armement (arc, pistolet, arts martiaux...). Naturellement, il est ensuite possible de modifier différents aspects esthétiques du héros, même si la personnalisation graphique n'est hélas pas aussi poussée que dans City of Heroes ou Champions Online. En revanche, les développeurs ont choisi de simplifier la tâche de ceux qui souhaitent absolument se créer un Batman ou un Joker bis, puisqu'une option permet de créer en un clic un perso inspiré par une célébrité du catalogue DC. Ses pouvoirs et sa tenue s'accordent alors automatiquement avec ceux de l'illustre modèle. Attendez-vous donc à croiser un paquet de "Supperman" et autres "Flashe" mais, après tout, cela reste cohérent avec le scénario. Si on laissait le loisir à tout un chacun de se transformer en héros ou vilain, nul doute que les clones des stars du genre seraient nombreux.
Harley Quinn, c'est ma copine à moi !
Ces copies sont d'autant moins gênantes qu'on passe pas mal de temps auprès des véritables vedettes. Dès le didacticiel, qui ne dit pas son nom, on combat aux côtés de Superman ou de Lex Luthor selon le camp préalablement choisi. Par la suite, les grands noms de l'écurie DC Comics font régulièrement office de donneurs de quêtes ou de coéquipiers, voire de damoiseau/demoiselle en détresse que l'on doit sauver. Tout cela est plutôt flatteur pour le fan de comics, et constitue d'ailleurs sans aucun doute le plus gros point fort du jeu. Autre bon point à signaler : que l'on ait choisit le vol, les acrobaties ou la super-vitesse comme moyen de locomotion surnaturel, on peut facilement crapahuter dans tous les sens et atteindre les hauteurs les plus vertigineuses. La liberté de déplacement est quasiment totale. Les immeubles de Metropolis et de Gotham City constituent de parfaits terrain de "parkour" et les plus hauts offrent de superbes points de vue sur le contrebas. Le moteur graphique n'est certes pas le plus beau qu'il nous ait été donné de voir, mais il suffit pour que la représentation des villes soit crédible. Au delà de l'architecture, l'univers outrancier des comics est également mis à profit pour nous faire visiter des lieux inhabituels, à l'image de cette instance qui nous envoie carrément sur une base lunaire, ou de la Maison des délires du Joker. Quêtes, instances, raids (à partir du niveau 30), PvE, PvP, DC Universe Online n'oublie aucun des passages obligés des MMO. Et trouve même le moyen de flatter une nouvelle fois les fans avec l'un des modes joueurs contre joueurs, dédié à la simulation de légendes. En effet, au fil de la progression dans le jeu, on peut débloquer des héros à utiliser dans ces matchs "Légendes : JcJ". Cette fois, il ne s'agit alors plus d'imiter les super-héros mais carrément de les incarner. On commence en douceur en débloquant Robin mais on finit par contrôler carrément Batman, le Joker ou Harley Quinn.
La liberté de déplacement est quasiment totale. Les immeubles de Metropolis et de Gotham City constituent de parfaits terrain de "parkour" et les plus hauts offrent de superbes points de vue sur le contrebas."
Pour autant, tout n'est pas rose au pays des super-héros. Si certaines quêtes sont bien ficelées, d'autres paraissent en revanche extrêmement répétitives. On pense notamment à toutes les phases de collecte qui, au milieu des combats, imposent de ramener certains objets jusqu'à un point d'extraction donné. La première fois qu'on tombe sur une activité de ce genre, tout va bien. Mais la quinzième, c'est une autre histoire... Le système de combat, qui met en avant les coups de poing et de pied, manque également de finesse. On dispose certes de nombreux pouvoirs et de quelques combos afin d'élaborer des tactiques d'attaque, mais cliquer comme un furieux sur la touche gauche de la souris suffit pour venir à bout des ennemis les plus faibles. Par facilité, certains joueurs risquent donc de se contenter de cela. Plus problématique encore : l'interface, prévue pour fonctionner également sur PS3, manque de souplesse et de modularité par rapport aux critères habituels du PC. Ainsi, le fait d'afficher l'inventaire ou les statistiques interdit tout déplacement. Et d'une manière générale, le sacro-saint glisser-déplacer répond aux abonnés absents. Ajoutons à cela quelques bugs et fautes de jeunesse, comme la plupart des MMO en sont remplis à leur lancement. Sons qui disparaissent ou se répètent à l'infini, descriptions d'objets manquantes, erreurs dans les textes figurent ainsi au menu. Avec parfois de fâcheuses conséquences, comme lorsqu'on tourne en rond pendant des heures à la recherche de la "salle de guerre" de la tour de guet... pour finalement s'apercevoir qu'elle est appelée "cuisine" partout ailleurs que dans le descriptif de quête ! Au final, si DC Universe Online aura bien du mal à s'imposer face à l'incontournable World of Warcraft, il saura tout de même contenter la niche de joueurs adeptes des héros DC. Et c'est déjà pas mal !
