Voilà un pari osé de la part de Namco que de proposer aux joueurs un jeu de rôle basé sur des combats de cartes, lorsqu’on connaît l’échec commercial en Europe de Phantasy Star Online III sur cette même console. Mais Baten Kaitos brille grâce à une réalisation splendide et un gameplay intensif qui évite tous temps morts. Suite aux meurtres de son grand-père et de son frère, Kalas se retrouve embarqué pour l’aventure de sa vie suite à sa rencontre avec Xelha qui se bat contre l’éveil d’un terrible démon baptisé Malpercio, convoité par l’Empire. Cette incarnation du Mal a auparavant changé le visage du monde à tout jamais en aspirant tous les océans. Seuls cinq héros spirituels réussirent à sceller le démon en utilisant 5 cartes End Magnus. Durant leur périple sur l’île flottante de Sadal Suud, Kalas et Xelha ont libéré involontairement une de ces premières cartes, volée peu de temps après par l’Empire. La destruction du monde est en route et le destin des îliens de Baten Kaitos repose sur les épaules de nos deux héros. Au fur et à mesure de votre progression, d’autres personnages se joindront à vous avec des motivations diverses pour des combats en trio.
Dacodeck
En plus de proposer une histoire sans cesse en évolution et interactive par le fait d’incarner le guide spirituel du héros, Baten Kaitos se démarque par ses phases de combats, inspirées des meilleurs card battles. Chaque protagoniste possède un deck où sont rassemblés plusieurs types de cartes appelées Magnus (attaque, défense, soins, items spéciaux, combos …). Il en existe plus de 1000 différentes au pouvoir surprenant. Il est conseillé de préparer soigneusement son deck avant chaque combat important, même si ce dernier est mélangé aléatoirement à l’entame de la rencontre. Lors des phases offensives, choisissez bien vos cartes d’attaque car plusieurs paramètres entrent en jeu. Evitez d’associer des Magnus d’éléments opposés (eau/feu, lumière/ombre et vent/temps) sinon leurs effets seront réduits. Jetez aussi un coup d’œil au nombre spirituel de chacune d’entre-elles. En réalisant des suites ou plusieurs paires, vous augmenterez les dommages mais également débloquerez certains bonus. Certains Magnus affichent quatre chiffres spirituels à chaque coin. Pour valider votre choix, il faudra passer par le stick analogique jaune, au lieu du bouton A, en l’inclinant vers le chiffre désiré. Il arrive parfois que certaines associations transforment des cartes basiques en Magnus Spéciaux. Toutes ces conditions sont également valables en défense.
Namco abat ses cartes
Vous l’aurez compris, on n’est pas au bout de nos surprises lorsqu’on joue à Baten Kaitos, d’autant plus qu’afin d’éviter les temps morts, notamment en phase défensive, il faut sélectionner les Magnus juste avant l’attaque ennemie en une fraction de seconde. Il convient donc d’être constamment attentif et sur le qui-vive ! Si vous pensiez vous retrouvez face-à-face avec un clone de Yu-Gi-Oh au gameplay soporifique, passez votre chemin. A la fin de chaque combat, vous gagnerez, comme dans tous les jeux de rôle, de l’expérience. Cependant, l’évolution n’est pas immédiate. Il faudra vous rendre à l’Eglise via un point de sauvegarde pour progresser. Lorsque vous gagnez des niveaux, vos points de vie et vos compétences au combat augmentent. Vous pouvez également grimper en Classe ce qui vous octroiera un deck plus important et la possibilité de choisir plus de Magnus pendant les duels. A cette originalité de jeu, il faut rajouter une réalisation tout bonnement spectaculaire. Même si la modélisation des personnages est assez quelconque, voire dépassée, les décors sont d’une beauté à pleurer et on s’émerveille à chaque voyage. Et lorsque ce ne sont pas les paysages qui nous bluffent, ce sont les scènes cinématiques qui nous scotchent à notre pad. Il en est tout autant pour les mélodies enchanteresses signées Motoi Sakuraba qui bercent l’exploration et qui savent être très rock lors des combats. Un petit bémol pourrait être formulé au sujet du traitement des voix, elles hurlent perpétuellement le nom des attaques durant les combats, ce qui devient rapidement très agaçant ! Fort heureusement, Namco a pensé à tout avec la possibilité de les désactiver en passant par le menu des options. Une nouvelle fois, l’éditeur a préféré laissé les voix en anglais et le résultat est plutôt payant car bon nombre de personnages possèdent leurs voix propres. Si vous vous inquiétez au sujet de la durée de vie du soft, rassurez-vous, entre la trame principale et la foultitude de mini quêtes, le jeu n’est pas prêt de prendre la poussière.