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Le moins que l'on puisse dire, c'est que les derniers mois d'Hideo Kojima chez Konami ont été particulièrement agités. Entre le retrait de son nom sur la jaquette de Metal Gear Solid 5 The Phantom Pain, et son absence lors des derniers Game Awards 2015 - suite à l'intervention des avocats de Konami - on pourrait comprendre que le géniteur de Konami ressente de l'amerture et ait quelques comptes à régler. Pourtant, durant toute l'interview qu'il a bien voulu accorder à nos confrères d'IGN, a aucun moment il n'a souhaité évoquer le divorce avec son ex-employeur, ni l'avenir de la licence Metal Gear. Autrement dit, il désire tourner la page et se consacrer à Kojima Productions ainsi qu'au projet qu'il développe en association avec Sony Computer Entertainment.
En ce qui concerne son studio, Kojima-san semble déjà avoir une idée précise de la structure qu'il compte mettre en place. "C'est un nouveau studio qui vient tout juste de naître, a-t-il expliqué. Tout d'abord, nous devons trouver des locaux et réunir les forces vives. Je pense chercher des bureaux du côté de Tokyo, quelque chose de pas très grand. En fait, j'aimerais une structure plus petite qu'auparavant, avec des salariés qui ne seraient pas nombreux et qui se focaliseraient avant tout sur le développement. L'idée de ce nouveau studio serait de créer des jeux avec cette même qualité que nous avons prônée jusqu'à présent, et pourquoi pas d'aller encore plus loin. Comme nous serons beaucoup plus flexibles, nous serons en mesure de faire des choses de manière plus pointue tout en préservant cette qualité donc, mais aussi en se fixant des nouveaux challenges et en explorant des pistes novatrices".
Après avoir assuré que Kojima Productions développerait des nouvelles licences, Hideo Kojima a insisté sur le fait qu'il ne voulait plus s'éparpiller ; du moins pour l'instant. "Pour la première fois, je ne veux me concentrer que sur un seul jeu, un seul projet. Et après ça, si nous en avons la possibilité, peut-être que nous commencerons à faire beaucoup plus de choses. Mais, pour l'instant, nous ne focalisons que sur un seul jeu". Présent au moment de l'interview, Yoji Shinkawa - l'éternel bras droit d'Hideo Kojima - a également donné quelques détails sur son implication dans le développement du jeu. "Je serai chargé de créer des concepts pour les personnages, les décors et les méchas. Une fois cette tâche terminée, je devrais superviser tout le processus artistique. De ce côté-là, il n'y aura pas de grand changement. Je ferai de mon mieux comme ce fut toujours le cas jusqu'à présent. Ce qui est différent, c'est que je suis prêt à relever beaucoup plus de défis et à réaliser des choses dont je n'étais pas capable jusqu'à présent".
Avant d'ajouter : "Nous avons travaillé sur une licence très appréciée et qui possédait des personnages iconiques. L'un de mes principaux objectifs, c'est que sur le plan visuel - et ce quels que soient les personnages que nous créerons - nous parvenions à aller beaucoup plus loin ; que nous réussissions à créer quelque chose d'encore plus apprécié et d'encore plus iconique. Au niveau artistique, il s'agit vraiment d'un énorme but que je me suis fixé". Pour ce qui est de la signification du nouveau logo de Kojima Productions, Hideo Kojima a confié qu'il a toujours aimé les astronautes, et que l'emblème du studio pouvait faire penser au casque d'un chevalier du Moyen Âge, ou alors à celui d'un astronaute. "En fait, le concept c'est : avec des nouvelles technologies et un esprit de pionnier, nous voulons vous emmener dans un nouvel univers où personne n'est encore allé jusqu'à présent, et que nous souhaitons explorer avec vous", a-t-il affirmé.
Le choix de collaborer avec Sony Computer Entertainment a été une évidence pour lui, compte tenu qu'il a toujours entretenu d'excellents rapports avec le constructeur japonais. "J'ai reçu plusieurs offres de différentes entreprises, mais avec Sony Computer Entertainment nous sommes à un stade où nous nous connaissons parfaitement, a-t-il déclaré. Je sens que c'est un groupe dans lequel je pourrai réaliser des choses sans le moindre stress ; et c'est justement ce type d'environnement dont j'ai besoin en ce moment. Nous nous connaissons, nous nous comprenons, et compte tenu du lien qui nous unit, je pense que c'est l'idéal pour créer une nouvelle licence. C'est la raison pour laquelle j'ai décidé de travailler avec Sony Computer Entertainment sur ce projet. Je souhaite créer un jeu auquel les gens s'attendent mais qui leur propose également quelque chose qu'ils n'ont jamais vu jusqu'à maintenant".
Justement, quel moteur graphique compte utiliser Kojima Productions pour son premier jeu post-Konami ? "Peu importe, a assuré Kojima-san. On peut très bien utiliser un moteur graphique déjà existant ou alors en créer un totalement nouveau. Nous devrons faire quelques recherches avant de prendre une décision sur ce sujet". Naturellement, cette entrevue a été l'occasion d'évoquer le cas Guillermo del Toro avec lequel il a eu le privilège de travailler sur Silent Hills - qui ne sortira jamais, rappelons-le. "M. del Toro est une personne vraiment talentueuse et un très bon ami, a fait savoir Hideo Kojima. De temps en temps, nous parlons de collaborer à l'avenir, mais je ne peux rien promettre aujourd'hui. En tout cas, ce qui est sûr, c'est que je tiens absolument à travailler avec lui dans le futur. Je n'ai aucune idée de ce que ça pourra être - un jeu, un film, un anime - mais je tiens à créer quelque chose avec lui".
Enfin, malgré la période difficile qu'ils ont eu à traverser, Hideo Kojima et Yoji Shinkawa n'ont pas oublié les fans qui les suivent depuis le début. "Cela fait maintenant plus de 30 ans que je suis dans l'industrie du jeu vidéo, a expliqué Kojima-san. J'ai eu 52 ans cette année. Je suis en train de prendre un nouveau départ, et je reste confiant. Je vais créer des jeux jusqu'à ma mort. Vous pouvez être sûrs que je vais en développer encore plus, réaliser des choses amusantes, d'autres que vous n'avez jamais vues, et ce serait bien que les fans me soutiennent dans cette nouvelle aventure". Il peut déjà compter sur nous.
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