L'émotion est là, toujours palpable mais moins intense, sans doute parce que ce lien indéfectible qui unit Ellie et Joel ne pourra jamais être copié, égalé, reproduit, même par ses propres géniteurs."
Et cette évolution est d'autant plus manifeste que Left Behind offre l'occasion d'incarner la jeune héroïne à deux époques différentes : celle avec Riley donc, et celle où elle vient juste de s'échapper du laboratoire de l'université avec un Joel à l'article de la mort. Un contraste sublime que l'on retrouve dans le gameplay, car si Riley et Ellie passent leur temps à se balader et à explorer les environs, cette dernière se retrouve seule face aux Infectés et aux êtres humains quand on la contrôle quelques mois plus tard, en plein hiver. Décidée à soigner son partenaire grièvement blessé, elle ne se sépare jamais de son couteau pour supprimer les ennemis en un seul coup de lame quand elle les prend par surprise. Les armes à feu sont toujours là, bien sûr, au même titre que le crafting grâce auquel on peut parfaire son équipement. Bref, on est comme à la maison, enfin presque. Car on a l'impression que l'I.A. a été rehaussée entre-temps afin que les adversaires soient encore moins prévisibles. Rien de bien fou, certes, mais quand on se met à chuchoter devant le téléviseur du salon alors que les créatures ne sont pas censés nous entendre, ça veut tout dire. Pour économiser les balles qui ne sont pas si rares que ça dans Left Behind, on connaissait déjà le système d'écoute avec lequel on peut repérer les antagonistes à travers les murs. Il y a désormais le multifaction combat pour faire combattre les ennemis entre eux, et dégager ainsi un passage patrouillé par une horde de créatures. Pratique.
L'amour dure 3 heures
Vous l'aurez donc compris, les flashback offrent de véritables moments d'accalmie où les deux demoiselles prennent le temps de s'amuser, comme pour mieux oublier l'épidémie qui ronge la planète. Des séquences teintées d'innocence et accompagnées de longs dialogues un poil fastidieux à suivre, mais indispensables pour comprendre la psychologie des deux personnages. Dotée d'un caractère fort, Riley est déjà capable de se forger sa propre opinion sans boire les paroles des adultes qui l'entourent. Logique, dans la mesure où elle a été contrainte de tuer son père après que celui-ci ait dévoré sa mère. Ellie, elle, a plutôt tendance à se conformer aux ordres qu'on lui donne et ne croit pas qu'il existe un futur en dehors de la zone de quarantaine. Mis bout à bout, les événements du comics et ceux de Left Behind vont lui faire prendre conscience d'une tout autre réalité, et l'inciter à trouver un remède pour enrayer définitivement le virus ; l'objectif ultime des Lucioles. Parmi les différentes activités auxquelles s'adonnent Riley et Ellie, grosse mention spéciale au jeu de baston façon Mortal Kombat qui est juste délicieux. En ce qui concerne la réalisation, est-il vraiment nécessaire de rappeler que The Last of Us est toujours aussi sublime, même après la sortie des consoles next-gen. On ne va pas revenir là-dessus donc, et on signalera juste que si les niveaux demeurent assez vastes quand on se retrouve en hiver, on ressent parfois l'effet couloir avec Riley. Enfin, la B.O. de Left Behind est impeccable et entendre les Infectés roder dans les parages fait toujours claquer des fesses. Le savoir-faire Naughty Dog quoi.