Monkey D. Gyver
Habitués à creuser des trous pour cacher leurs trésors et à en creuser d'autres pour enterrer leurs ennemis, les pirates sont des gens manuels. Preuve en est la présence de plusieurs activités centrées sur la conception d'objets, accessibles une fois au sec sur le pont du Thousand Sunny. Pouvant être directement sélectionnés via le menu principal, ces différents domaines sont également disponibles dans les quartiers de certains personnages, comme Sanji ou Chopper. L'intérêt de ce système est de se créer potions, médicaments et petits plats, certains déclenchant une nouvelle idée qui enrichit l'arborescence des inventions. Un côté crafting intéressant qui pousse à ramener sur le bateau un maximum d'ingrédients, d'autant que certains objets manufacturés seront indispensables pour progresser dans le scénario. Le problème est alors de supporter les milliers d'allers-retours que nécessite cette quête de l'herbe amère, du lézard de pierre ou encore de la lentille. D'autant que le stockage des items - hors Réserve du Thousand Sunny - même évolutif, est extrêmement réduit. Paradoxal étant donné le concept de base. Sorte de quête annexe géante, One Piece Unlimited Cruise SP distille quelques rares éléments narratifs, intercalés entre des phases des recherche/combat plates et dénuées d'intérêt. Une structure répétitive qui place le joueur face à des missions sans but, simples liens d'un boss à un autre boss. Un manque de peaufinement sur la forme qui se ressent à tous les niveaux. Déjà pas très joli avec un contraste digne d'une télé HD qui en est restée à ses réglages d'usine, le jeu est également largué au niveau des collisions, le tout sur fond de clonage abusif avec des ennemis génériques tout le long de l'aventure. Jamais dangereux, ils agissent comme source inépuisable d'expérience, seul moyen de faire évoluer les coups des nombreux personnages du casting très fourni – et pour le moins éclectique – du jeu. Pour profiter un minimum de cet équipage coloré et apercevoir quelques jolies attaques combinées, il faudra passer par de longues séquences d'élimination de sparring partners. Seuls les affrontements contre les boss représentent une certaine menace et amènent un tout petit sentiment épique, pourtant clairement présent dans la série/manga. Il est tout de même possible de trouver un vrai challenge en luttant contre le système de lock et la caméra qui rivalisent tous les deux d'ingéniosité pour mettre des poutres dans les roues du joueurs. La lassitude prend vite le dessus sur l'envie d'aventure et cet état ne s'arrange pas avec la partie Marineford.
Les p'tits gags de la Marine
Exclusifs à cette version 3DS, les Episodes Marineford permettent sans surprise de participer à l'arc le plus récent de la série, dans lequel Luffy attaque le Quartier Général de la Marine afin de délivrer son frère Ace, aidé par Barbe Blanche. Plus surprenant en revanche, ce mode de jeu se résume à de simples combats de boss sans aucune composante d'exploration. Il suffit de progresser de points en points sur un tableau, de nouveaux affrontements se débloquant au gré des victoires. Fan service dans l'âme, ce pan de One Piece Unlimited Cruise SP a pour principal intérêt de donner aux joueurs l'opportunité de diriger des méchants charismatiques comme Mihawk, Smoker ou des guerriers emblématiques style Barbe Blanche. Si ces duels se montrent souvent assez spectaculaires, les problèmes de caméra et de lock n'ont pas disparu entre-temps et cassent une nouvelle fois l'un des rares sursauts qualitatifs du jeu. Au moins très respectueux de la série, One Piece Unlimited Cruise SP propose quelques séquences narratives bien mises en scène et un doublage entièrement en japonais, sous-titré français. Un ultime signe de la main vers les fans, qui ne doit pas être pris comme une invitation mais comme une tentative de sauvetage. Qui restera sans réponse.