Vous connaissez déjà certainement l'univers quasiment rétro-futuriste de Final Fantasy XV, qui met en scène les aventures du prince Noctis et de sa bande de potes, de jeunes aventuriers qui aiment tout autant se battre avec des épées anciennes que voyager dans des voitures modernes. Dans le cas contraire, n'hésitez pas à relire notre test de 2016, car la Pocket Edition qui nous intéresse aujourd'hui reprend à l'identique de nombreux éléments du jeu original. Pourtant, il ne s'agit pas d'un portage au sens classique du terme. Initialement dévolue aux smartphones et aux tablettes (mais désormais disponible sur quasiment toutes les plateformes), cette édition de poche ne pouvait aucunement ingurgiter l'open world et les somptueux graphismes des versions PC, PS4 et Xbox One. Square Enix a donc décider de revoir toute la partie technique. Terminés le photo-réalisme, les cinématiques léchées et le monde ouvert ! Place à une direction artistique cartoon, un moteur 3D basique et un déroulement plus linéaire. Ce dernier point n'est d'ailleurs pas forcément un mal, car l'aventure gagne en efficacité, les coupes ayant été faites parmi les séquences et les quêtes les moins intéressantes. Le relooking manga/anime/kawaii/chibi des héros passe quant à lui plutôt bien, et rappelle les portages Nintendo DS des premiers Final Fantasy. Il n'y a donc pas à crier à la trahison. D'une manière plus générale, la fidélité de cette Pocket Edition par rapport au matériau d'origine est assez bluffante. Si les dialogues ont été raccourcis, ils conservent l'essentiel du propos original et, surtout, reprennent les voix que l'on connaît déjà, que ce soit en français, en anglais ou en japonais (ou même en allemand, pour les plus bizarres d'entre vous). Au passage, on remarquera avec une légère déception que les personnages n'ouvrent absolument pas la bouche quand ils s'expriment. Une économie d'animations qu'on oublie bien vite, la présence réitérée de la bande-son signée Yoko Shimomura venant vite nous consoler.
FFXV VERSION MINI ET MIMI
Mais le plus bluffant provient du respect de la mise en scène initiale. Malgré le changement de moteur 3D, de direction artistique, et de structure de certaines quêtes, on retrouve parfaitement l'aventure Final Fantasy XV originale. Le respect a été poussé jusqu'à reprendre à l'identique la plupart des valeurs de plan lors des séquences narratives. Cette fidélité a tout de même une conséquence fâcheuse : à part pour satisfaire un besoin de collectionnite aiguë, ou par simple curiosité scientifique, il n'y a quasiment aucun intérêt à jouer à cette Pocket Edition si on a déjà parcouru le vrai Final Fantasy XV. Sa présence sur PC, PS4 et Xbox One est d'ailleurs assez étonnante. En revanche, son arrivée sur Switch est une véritable bénédiction pour les joueurs Nintendo qui était jusqu'à maintenant privés de ce quinzième Final Fantasy. En dehors de chargements étonnamment longs, ils disposent d'une aventure parfaitement taillée pour leur console fétiche. Même la simplification du système de combat lui sied plutôt bien, puisqu'elle permet d'enchaîner les affrontements sans aucune prise de tête. Quant aux graphismes simplifiés, ils passent plutôt bien lorsqu'on joue en mode portable. En revanche sur grand écran, il faut bien avouer que les textures basse définition et les modélisations sommaires piquent un peu les yeux par moments. Final Fantasy XV n'étant déjà pas le jeu du siècle à la base, cette Pocket Edition ne risque donc pas d'être qualifiée d'indispensable. Mais elle a le mérite de permettre à tous les types de joueurs d'accéder de manière très pragmatique à une aventure qui aura fait rêver bien du monde depuis sa présentation en 2006 en tant que Final Fantasy Versus XIII...