Plus de 600 contributeurs ont apporté leur soutien monétaire à l'équipe de développement, et le jeu a fini par voir le jour sur PC en mai 2015… dans une indifférence assez générale. Un an et demi plus tard, la sortie des versions PS4 et Xbox One donne un nouveau coup de projecteur sur ce jeu d'aventures relativement singulier. Le scénario nous place dans la peau de Franklin Fargo, un professeur de physique au bord du suicide. Mais alors qu'il précipite son véhicule dans l'eau afin de se noyer, il se réveille dans un lieu étrange, qui a tout du laboratoire abandonné et inquiétant. D'ailleurs, la mystérieuse voix qui le guide dans ces lieux l'appelle Sujet 13 et cherche manifestement à tester ses capacités intellectuelles. Dès lors, notre héros n'aura de cesse de résoudre des énigmes, généralement basées sur des mécanismes plus ou moins retors. Le jeu prend un malin plaisir à ne jamais nous expliquer clairement ce qu'il attend de nous. Avant même leur résolution, la compréhension des puzzles fait donc déjà partie du gameplay. On trouve quelques grands classiques tels des taquins, un démineur géant ou encore des lasers à guider à l'aide de miroirs. Mais certaines épreuves sont bien plus originales et subtiles. La difficulté est d'ailleurs très bien dosée et, à l'exception d'une ou deux énigmes un peu trop tirées par les cheveux, le joueur novice comme le chevronné des jeux d'aventure aura de quoi être satisfait. C'est évidemment un point crucial pour un jeu de ce genre, et c'est bel et bien de cet aspect qu'on tire le plus de plaisir. La découverte du scénario fait également partie des points forts mais, hélas, l'histoire est un peu trop rapidement expédiée sur la fin. Pourtant, l'intrigue basée sur les principes de mécanique quantique est intéressante, et on met un point d'honneur à découvrir tous les témoignages audio disséminés dans les décors, afin d'en apprendre un maximum sur les événements passés.
LA PETITE AVENTURE
L'ambiance rappelle quelque peu celle de la série télévisée Lost puisque l'aventure se déroule sur une île perdue. Cependant, ne vous attendez surtout pas à profiter de graphismes paradisiaques. Si la modélisation des intérieurs et des mécanismes passe encore, celle des personnages et des lieux extérieurs nous renvoie carrément une bonne dizaine d'années en arrière. Animations rigides, textures baveuses et décors taillés à la serpe ne font vraiment pas honneur au moteur Unity. C'est d'autant plus étonnant que la 3D tient une place relativement importante dans le gameplay. En effet, le jeu alterne des plans généraux à la troisième personne et des zooms sur les mécanismes et autres éléments particuliers des décors. Dans tous les cas, il est possible de modifier plus ou moins l'angle de la caméra. Légèrement lors des plans fixes (qui ne le sont donc pas tant que ça), un peu plus lorsqu'on observe de près une zone donnée, et carrément à 360 degrés lorsqu'on étudie un élément de l'inventaire. Et si vous désirez dénicher tous les secrets du jeu, il vous faudra impérativement user et abuser de cette fonctionnalité. Certains témoignages audio sur dictaphones ne peuvent être découverts que de cette manière car, par défaut, ils se trouvent habilement dissimulés derrière d'autres objets. La résolution de la plupart des énigmes nécessite également d'observer les objets sous tous les angles possibles. Ce point particulièrement plaisant ne nous empêche pas de regretter l'imperfection générale de la maniabilité, l'interface semblant être plus pensée pour le tactile que pour les manettes. A noter également la présence de quelques bugs, assez anodins toutefois et bien moins nombreux que lors de la sortie PC. En revanche, l'aventure n'a fait aucun progrès en matière de durée de vie, et il faudra toujours environ six heures à un habitué du genre pour en voir le bout. Subject 13 ne deviendra donc jamais aussi culte que Flashback en son temps, mais il n'en est pas foncièrement désagréable pour autant.