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Test également disponible sur : PC - X360 - PS3

Test Portal 2

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Test Portal 2
Les Notes
19 20 note multi-utilisateurs Portal 2 5 5

On le sait, il n'y a rien de plus difficile que de succéder à une œuvre culte. Pourtant, Portal 2 remporte l'exercice haut la main et s'impose sans ménagement comme une nouvelle référence du jeu vidéo. Sur bien des points, nous avons affaire à un véritable chef-d’œuvre, qui noie ses petits et rares défauts dans un océan d'incommensurables qualités. Aussi drôle qu'intelligente, aussi enthousiasmante en solo qu'en coopératif, aussi robotique qu'humaine, la nouvelle production de Valve fait même carrément partie des rares titres capables de relancer le palpitant des critiques les plus blasés, et de leur redonner le sourire. Une grosse claque pour les joueurs, et une véritable leçon pour les studios de développement du monde entier !


Les plus
  • Difficulté parfaitement dosée
  • Concept toujours aussi malin
  • Level design de folie
  • Dialogues fins et hilarants
  • Gameplay enrichi
  • Personnages robotiques très attachants
  • Musique électronique entraînante
  • Version française irréprochable
  • Bonne durée de vie
  • Encore meilleur en coop !
  • Outils de coop très pratiques
Les moins
  • Baisse de régime au chapitre 6
  • Aliasing sur consoles
  • Pas de grosse référence à Half-Life
  • Chanson de fin décevante


Le Test

Jeté presque négligemment dans l'Orange Box, dont les véritables vedettes étaient Team Fortress 2 et les différents épisodes d'Half-Life 2, Portal a su conquérir le cœur des joueurs grâce à un concept novateur et une narration aux petits oignons. A tel point que son générique de fin et les références au fameux "the cake is a lie" sont devenus partie intégrante de la culture Internet. Donc, à l'inverse du premier épisode qui sortait un peu de nulle part, le second était extrêmement attendu. Au risque de provoquer la déception ? Oh que non !


De très nombreuses années se sont écoulées depuis que Chell a terrassé GLaDOS, l'intelligence artificielle robotique et délicieusement cynique qui dirigeait le complexe d'Aperture Science. Laissé à l'abandon depuis, ce dernier se trouve aujourd'hui en piteux état. Salles délabrées, planchers effondrés, murs écroulés et zones envahies par la végétation semblent témoigner de l'adage "science sans conscience n'est que ruine de l'âme". Mais suite au réveil de Chell, plongée jusqu'alors en cryostase, les lieux redeviennent rapidement très animés. Naturellement, la terrible GLaDOS finit elle aussi par retrouver ses esprits, et les aventures des deux sœurs ennemies reprennent de plus belle. A la lecture, ce postulat peut sembler quelque peu artificiel et pondu à la va vite pour pouvoir justifier d'une suite rapidement bricolée. Mais il n'en est absolument rien ! Grâce à une mise en scène intelligente ainsi qu'à l'introduction de nouveaux personnages et de mécaniques de jeu enrichies, Portal 2 évite totalement le syndrome "map-pack". Si les premières salles traversées sont reprises du premier épisode, c'est pour deux excellentes raisons. Tout d'abord, nous faire comprendre avec subtilité le contexte de dégradation des lieux, et, ensuite, réutiliser à bon escient leur excellent pouvoir didactique, afin que les nouveaux joueurs comprennent facilement les concepts de base du jeu. Par la suite on disposera évidemment de salles inédites, souvent beaucoup plus grandes que celles du premier épisode. On verra même le complexe reprendre vie sous nos yeux, des panneaux mouvants et autres dispositifs high-tech étant perpétuellement à l’œuvre pour remettre en état, améliorer, voire fusionner, les différentes salles de tests. Quelques courses-poursuites dans les coulisses des installations sont également à prévoir, même si l'essentiel du gameplay repose toujours sur l'utilisation adéquate de portails de téléportation, afin de résoudre des énigmes spécialement concoctées à cet effet.

Aussi drôle qu'intelligent

Aussi simple qu'efficace, le concept de base repose sur le Portal Gun, capable de tirer sur certaines surfaces un portail d'entrée et un portail de sortie. Puisque les deux communiquent, on doit s'en servir pour passer certains obstacles autrement infranchissables et atteindre plus ou moins facilement la sortie de chaque niveau. De nouveaux dispositifs viennent enrichir l'expérience de jeu, parmi lesquels des rayons lasers (qui remplacent avantageusement les trop lentes boules d'énergie du premier volet), des plateformes de propulsion, des ponts de lumière, des tunnels de transport, du gel répulsif bleu (pour rebondir sur les surfaces préalablement peintes avec), du gel d'accélération orange (pour prendre de la vitesse) et un fort pratique gel blanc, qui permet de rendre n'importe quelle surface compatible avec la création de portails. L'ensemble de ces possibilités ouvre réellement de nouveaux horizons, aussi bien pour les développeurs, qui nous ont concocté des énigmes plus complexes, que pour les joueurs, qui disposent d'un éventail plus riche pour en venir à bout. On touche alors à l'un des grands points forts du jeu : un level design de folie au service d'une parfaite gestion de la difficulté. Bien que nous ayons affaire à un jeu désormais ouvertement multiplateformes, les développeurs ne prennent jamais les joueurs pour des imbéciles. A l'opposé de nombreux FPS, qui multiplient jusqu'à la nausée les indications d'aide à l'écran, Portal 2 ne nous prend jamais grossièrement par la main. L'architecture des niveaux et la mise en scène suffisent à nous donner tous les indices nécessaires pour progresser. Chaque nouvelle énigme est l'occasion d'un nouveau petit miracle, qui consiste à proposer un véritable challenge intellectuel au joueur sans jamais provoquer chez lui la moindre frustration. Même lorsqu'on bloque pendant plusieurs minutes sur un passage, on ne s'énerve jamais car, aussi retors soit-il, on sait que la conception du niveau n'est pas en faute. Réfléchir calmement et bien observer les lieux suffit toujours à venir à bout des énigmes, qui ne misent quasiment jamais sur l'habileté pure ou la rapidité d’exécution des mouvements et des tirs.

A l'opposé de nombreux FPS, qui multiplient jusqu'à la nausée les indications d'aide à l'écran, Portal 2 ne nous prend jamais grossièrement par la main. L'architecture des niveaux et la mise en scène suffisent à nous donner tous les indices nécessaires pour progresser."

Comme son prédécesseur, Portal 2 est également un grand jeu en cela qu'il dépasse largement le cadre du simple puzzle-game. Au plaisir de la résolution des énigmes s'ajoute systématiquement celui des commentaires des différents personnages, tous plus hilarants les uns que les autres. La combinaison de ces deux aspects nous offre de véritables moments d'euphorie, ainsi qu'une ribambelle de dialogues percutants et de situations désopilantes, qui resteront longtemps dans les mémoires. Le principal nouveau venu, Wheatley, n'y est généralement pas étranger. Cette boule robotique, semblable sur la forme à celles qui se détachent de GLaDOS dans le combat final de Portal, possède un fort capital sympathie. Grâce à son attachante bêtise, sa propension à faire des gaffes et ses répliques bien senties, certes, mais aussi grâce à son expressivité. Car à l'instar du studio Pixar, capable de faire passer de l'émotion via un poisson-clown ou une simple voiture, Valve possède manifestement dans sa besace des animateurs extrêmement doués. Le studio sait également faire appel à des acteurs de qualité, capables de transformer de simples tourelles de sécurité en personnages terriblement humains. D'ailleurs, la version originale comme la version française sont de véritables petits bijoux. Tout sonne juste, les intonations les plus subtiles sont correctement rendues et, au final, même les doubleurs français se montrent réellement à la hauteur de la finesse des dialogues. Bref, voilà une localisation dont on aimerait qu'elle serve de modèle pour de nombreux jeux... L'excellence de la bande-son tient également aux musiques électroniques, qui viennent ponctuer habilement les moments forts de l'aventure. Seule déception sur ce sujet : la chanson du générique final n'est vraiment pas à la hauteur du "Still Alive" du premier épisode. Puisque l'on aborde les rares points qui fâchent, signalons que le jeu n'est pas superbe sur consoles, car il utilise parfois des textures semblant dater d'Half-Life 2 et pâtit d'un fort aliasing (notamment sur Xbox 360). On peut également regretter qu'il n'y ait pas de grosse référence à l'univers d'Half-Life, seul Black Mesa étant à peine évoqué ici ou là. Mais tout cela reste du domaine de l'anecdotique. Le seul véritable défaut du jeu provient de la baisse de régime qui intervient au chapitre six. L'ambiance change alors radicalement (nous ne vous dévoilerons pas ici pourquoi afin de ne pas "spoiler"), rappelle un peu trop celle de Bioshock, et  devient plus morne et narrative, alors même que le rythme des cinq chapitres précédents allait crescendo. Heureusement, on retrouve le dynamisme et l'atmosphère qui caractérisent Portal dès le chapitre huit. Le jeu en compte dix et offre au final une durée de vie très honnête. Celle-ci dépend évidemment de votre sagacité, mais il faudra généralement compter entre huit et douze heures avant d'atteindre la séquence finale. Et cela, sans compter le mode coopératif...

Caprices à deux

En effet, ce n'est plus un secret depuis longtemps, Portal 2 se dote d'un mode coop. Et ce qui n'aurait pu constituer qu'un bonus sympathique ou un simple argument de vente supplémentaire se révèle finalement être bien plus que cela. A vrai dire, ce mode pourrait presque justifier à lui seul l'achat du jeu ! Tout d'abord, parce qu'il se montre réellement copieux. Il est encore plus difficile d'estimer la durée de vie qu'en solo puisqu'elle dépend cette fois de l'efficacité combinée de deux cerveaux et non plus d'un seul, mais on peut tabler sur environ six heures. D'autre part, l'ambiance se montre parfaitement à la hauteur de celle de la campagne solo. Les deux robots que l'on incarne, P-body le grand orange et Atlas le petit bleu, sont eux aussi très expressifs et attachants. Et surtout, les commentaires sarcastiques de GLaDOS sont encore de la partie. Notre IA préférée n'hésite pas à chambrer l'un des joueurs au détriment de l'autre, ou encore à distribuer des bons points lorsque l'un d'eux provoque la mort de son coéquipier. Une nouvelle fois, on réfléchit en se marrant, et vice-versa. De plus, le gameplay à quatre portails enrichit à son tour l'éventail des possibilités. Toujours aussi bien fichu, le level design ne se prive pas de les exploiter toutes et n'hésite pas à nous faire remettre en question nos stratégies habituelles. Ainsi, il faut parfois se passer un cube d'un personnage à un autre, réaliser certaines actions de manière synchronisée, ou encore penser à emprunter les portails de l'autre. Il faut donc impérativement réfléchir de concert pour se sortir de certaines situations, et le plaisir de la réussite s'en trouve décuplé. Enfin, les développeurs ont tout prévu pour que l'expérience soit la meilleure possible, même lorsque les deux joueurs sont physiquement séparés. Pour pallier aux inévitables "mais place ton portail là !" qui n'auraient pas beaucoup de sens en ligne, un outil de pointage a été intégré. On peut ainsi facilement désigner à son partenaire un endroit précis, sans avoir à le décrire maladroitement à l'oral. Mieux encore, une fonction d'image dans l'image permet d'afficher à tout moment dans un coin de l'écran ce que voit notre compère. La liste des outils disponibles comporte également un système de gestes, à vocation fun (à la manière des emotes des MMORPG) ou plus utile (déclenchement d'un petit compte à rebours afin de synchroniser facilement les actions). Au final : en solo comme en coop, Portal 2 laisse des souvenirs absolument inoubliables et se démarque admirablement de la masse. Un jeu d'exception, tout simplement.






Fabien Pellegrini Fabien Pellegrini
Journaliste / Pigiste en exil
le mardi 19 avril 2011
10:25




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Portal 2

Jeu : FPS
Editeur : Electronic Arts
Développeur : Valve Software
21 Avr 2011

21 Avr 2011

21 Avr 2011

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