À l'instar des Persona 4 Arena, Dancing All Night abrite un mode "Histoire" qui, comme on s'en doutait, multiplie les dialogues interminables. Sans aller jusqu'à exiger que le doublage soit en français, les anglophobes auraient certainement apprécié des sous-titres dans la langue de Molière, histoire de rendre le tout plus digeste, surtout pour les néophytes. Après, il ne faut pas non plus être titulaire d'une licence LEA pour arriver à suivre les pérégrinations des personnages, qui devront cette fois-ci enquêter sur de mystérieuses disparitions ayant frappé les Kanami Kitchen, un groupe d'idols. Ça jacte énormément donc, et compte tenu que l'histoire de Persona 4 Dancing All Night n'apporte pas grand-chose au background de la saga, on zappe la moitié des répliques pour aller à l'essentiel : la danse. Sur ce point, le jeu fait le boulot merveilleusement bien, avec une difficulté savamment dosée afin que les débutants ne soient pas à la rue dès les premières notes. Quant à ceux qui ont l'habitude d'écumer les night clubs, ils n'hésiteront pas à jouer directement en Normal ou en Hard, et mettre ainsi leur adresse à l'épreuve. Quel que soit le niveau sélectionné, les commandes demeurent identiques : les notes défilent du centre vers chaque extrémité de l'écran, et il faut presser les touches (Triangle, Croix, Rond) ou la croix directionnelle dans le tempo pour les valider. Bien évidemment, on devra parfois maintenir la note ou appuyer trois fois de suite sur le même bouton, tout ça en faisant attention aux anneaux qui viennent s'intercaler dans la partition. Pas de panique, ceux-ci ne pénalisent en rien la prestation des danseurs s'ils ne sont pas pris en compte avec l'un des deux sticks analogiques, mais les doigts agiles partiront avec un gros avantage en validant les anneaux Fever.
Pour peu que l'on soit un adepte du genre, Persona 4 Dancing All Night se présente comme un incontournable de la PS Vita grâce à son ambiance festive, son gameplay réglé comme du papier à musique, ses chorégraphies de dingue et, surtout, sa tracklist venue d'une autre planète.
Plus concrètement, avec trois anneaux de ce type dans la poche, il est possible de faire appel aux services d'un second personnage sur scène, afin de se lancer dans une chorégraphie qui fait passer Danse avec les stars pour de la soupe. Les bienfaits ne sont pas que visuels, puisque l'on constate immédiatement que les notes "Good", qui brisent le combo en temps normal, ne tuent pas le multiplicateur ici : les scoreurs dans l'âme peuvent donc s'amuser à exploser leurs propres records. Sur le plan tactique, il est dommage que l'on ne puisse pas activer soi-même les anneaux Fever, qui se déclenchent automatiquement pendant le refrain. Il suffit donc qu'il s'agisse d'une séquence dans laquelle on est moins à l'aise, et ça devient un handicap quasi insoluble. Quasi, car il existe quand même deux moyens d'avoir moins mal à la tête. Le premier, c'est tout simplement l'entraînement ; dans cette optique, l'option Replay est d'une aide précieuse pour apprendre de ses erreurs. La deuxième solution, c'est d'aller faire un petit tour à la boutique de Tanaka où l'on peut s'offrir de nombreux items, à conditions d'avoir les poches pleines de P$ - la devise virtuelle de Persona 4 Dancing All Night. On ne fait pas uniquement référence aux différentes tenues, mais surtout aux bonus censés faciliter la vie. Par exemple, il y a le Revival Bead qui permet de poursuivre la performance, même avec une jauge aux fraises. Le Diamond Shield, pour sa part, réduira l'impact d'une note ratée tandis que la jauge augmentera plus rapidement avec les anneaux Fever grâce au Feverade. Précisons que chaque coup de pouce implique une diminution du score et des P$, l'inverse étant également valable. En effet, les darons de la nuit peuvent très bien activer des handicaps pour booster leur pactole, comme le Life Reversal qui inverse l'apparition des notes. Bref, avec huit slots de part et d'autre, les combinaisons sont multiples.
BLOOD ON THE DANCE FLOOR
Pratiqué à haut niveau, Dancing All Night impose une vue infaillible. Ça part dans tous les sens, les couleurs bariolent l'écran et il n'est pas rare qu'une note parvienne à déjouer notre vigilance. En Hard, c'est la misère pour s'accrocher et le jeu se montre impitoyable : au bout de quatre-cinq notes validées dans le vide, c'est l'expulsion assurée. Voilà pourquoi l'humilité est de rigueur, même lorsque l'on enchaîne les "Brilliant" et, plus rarement, les "King Crazy!!!". En termes de réalisation, Persona 4 Dancing All Night est une pépite qui assure le spectacle, le tout dans une fluidité exemplaire. Ce ne sont pas les effets et l'ambiance Ibiza qui surprennent le plus, mais plutôt la qualité des chorégraphies. L'histoire ne dit pas si Mia Frye a donné des conseils aux développeurs ; toujours est-il que les mouvements des personnages sont d'une crédibilité absolue, en restant calqués sur le rythme des musiques. Terrible. Cerise sur le gâteau : la playlist tabasse. Heureusement diront certains, mais les amateurs du genre savent qu'il en existe des jeux musicaux à la B.O. moisie. Afin que rien ne vienne gâcher cet eargasm, seule une grosse vingtaine de morceaux ont été retenus. Parmi ceux-ci, le thème principal Dance! fait office de titre phare - ce qui ne coule pas forcément de source - sans oublier le remix de Best Friends signé Banvox. Le Pursuing My True Self à la sauce Shinichi Osawa marque au fer rouge lui aussi, tout autant que le remix de Signs of Love par Tetsuya Komuro. En fait, toutes les musiques mériteraient d'être citées, et on reste même persuadé que Shingo Nakamura aurait pu cuisiner quelques chose s'il avait été approché. Enfin, si on fait rapidement le tour du contenu du jeu, les DLC sont là pour prolonger l'expérience. Il va donc falloir mettre la main à la poche (les prix vont de 0,99€ à 4,99€), bien évidemment, pour accéder à des nouvelles tenues, musiques et autres starlettes de la night. La plaie du jeu vidéo, aux yeux de certains.