NBA LIVE 14 avait tellement sombré dans les méandres de la médiocrité que n’importe quel changement apporté dans la cuvée 2015 est forcément vécue comme une révolution. C’est d’ailleurs le cas en ce qui concerne les graphismes de ce NBA LIVE 15 qui tranchent radicalement avec ce qu’on avait eu avec l’épisode 14, qui donnait l’impression de jouer à un jeu PS3 de première génération. On exagère à peine. De ce point de vue là, EA Vancouver n’a pas chômé ces douze derniers mois en proposant enfin une modélisation digne de ce nom. C’est même assez hallucinant le gap qu’il puisse y avoir entre le NBA LIVE de l’an passé et cette cuvée 2015 qui excelle principalement dans la représentation des joueurs, ultra fidèles aux stars de la NBA. Grain de la peau, veines apparentes, gouttes de sueur, maillots qui bougent en fonction du mouvement, le travail abattu ces derniers mois est titanesque, y a pas photo. Il reste encore néanmoins certains aspects à améliorer, comme les cheveux, la pilosité, les expressions du visage et se débarrasser de cet aspect plastoc des protagonistes pour se rapprocher enfin du rendu graphique de NBA 2K15, le maître à imiter. Mais d’un point de vue purement esthétique, NBA LIVE 15 a enfin de la gueule, notamment sur les plans serrés, ce qui n’était pas forcément gagné compte-tenu du chantier qui attendaient les développeurs.
LIVE AND LET DIE
Cependant, en termes d’immersion sur le terrain, on reste encore loin du photoréalisme de NBA 2K15, étant donné que les équipes chez EA Vancouver n’ont clairement pas eu le temps de travailler le public. Certes, celui-ci est actif et répond plutôt bien aux actions qui se déroulent sur le parquet, mais on a le droit cette année à des copiés/collés de PNJ modélisés à la serpe et aux tenues quasiment identiques. Ca reste toujours mieux que les textures dégueulasses de la génération précédente, mais ça fait tâche quand même. Il y a donc un fort contraste entre les stars de la NBA et la foule, ce qui ruine l’immersion dans un premier temps et prouve – une fois encore – que les développeurs avaient besoin encore de quelques mois supplémentaires pour débouler avec une copie propre. On aurait éventuellement pu fermer les yeux si le gameplay avait été irréprochable mais là aussi, NBA LIVE revient de très loin. Inutile d’ailleurs de remuer le couteau dans la plaie et se remémorer les errances du game system de l’année dernière, les excuses publiques qui ont été faites l’an passé sont la preuve ultime qu’EA Vancouver a conscience du travail bâclé qui a été rendu.
Au lieu de vouloir à tout prix lorgner du côté de la simulation, EA Vancouver a pris la sage décision d’opter pour un jeu à l’approche plus arcade, favorisant le spectacle au beau jeu.
D’ailleurs, ayant bien conscience qu’ils n’ont aucune chance d’égaler le gameplay – quasi – irréprochable de NBA 2K15, les membres du studio canadien ont opté pour une approche différente, ce qui était certainement la meilleure des idées. Au lieu de vouloir à tout prix lorgner du côté de la simulation, EA Vancouver a pris la sage décision d’opter pour un jeu à l’approche plus arcade, favorisant le spectacle au beau jeu. Il suffit d’ailleurs de passer quelques minutes dans le tutoriel pour comprendre que tout a été fait pour pousser le joueur à enchaîner les dunks et autres alley oops, réduits à ce propos à une simple touche en termes de contrôle. C’est vrai, le joueur qui aime prendre appui dans la raquette pour réaliser des dunks risque de trouver chaussure à son pied avec NBA LIVE 15, mais il devra aussi faire abstraction de l’I.A. toujours à la traîne et qui laisse des trous béants dans la défense. Il n’y a pas de fumée sans flammes. C’est simple, qu’il s’agisse de l’attaque ou de la défense, l’I.A. n’a quasiment pas évolué depuis l’année dernière. Ne comptez pas sur un coéquipier pour être présent au rebond ou se placer correctement dans la raquette pour tenter une ouverture, il faudra tout faire soi-même.
UN JEU EN DIFFÉRÉ SURTOUT
Manque de bol, il n’y a pas que l’I.A. qui est choquante, le système de shoot laisse lui aussi à désirer. Puisque NBA LIVE 15 se veut plus arcade et rentre-dedans, il est assez étrange de constater que les mécaniques nécessitent un certain temps d’adaptation. Les plus courageux qui passeront du temps dans le mode tutorial comprendront qu’il faut vachement anticiper le tir et ne pas se fier au geste naturel qu’on aurait pu faire dans la vraie vie. Il faut de la pratique, c’est évident même si ça manque de logique, et pour le coup, un indicateur de jauge façon NBA 2K15 n’aurait pas été du luxe. De toutes les façons, on ne peut pas trop en demander à NBA LIVE 15 qui essaie tant bien que mal de colmater les trous béants de son prédécesseur. De ce fait, le jeu dos au panier manque encore de crédibilité, étant donné que les feintes et les dribbles sont bien trop laxistes pour espérer réaliser des actions naturelles quand les sensations sont sapées par un manque considérable d’animations dans les mouvements et les déplacements. Bref, même si on note du mieux par rapport à 2014, il reste encore du taff pour trouver un véritable équilibre et proposer un jeu de basket digne de ce nom, qu’il soit arcade ou simu. De toutes les façons, à un moment, il va falloir se positionner.