Dans Lords of the Fallen, le joueur incarne Harkyn, un héros pas content, tatoué de partout, ce qui en fait un excellent argument de vente dans le jeu vidéo. Tout commence donc par la présentation de ce héros via une cinématique où notre homme taille le mal dans la masse à grands coups de lame acérée. Fin de la cinématique et rencontre du premier PNJ, un moine du nom de Kaslo qui vous servira la grande majorité du scénario via des dialogues à choix multiples. Un système qui pourrait donner l'illusion que le joueur a une incidence sur l'histoire, ou tout du moins sur certains aspects de la narration, si l'on ne se rendait pas compte au bout de cinq minutes que notre influence se limite à l'ordre des questions/réponses dans le dialogue. Bref, après avoir passé la liste en revue, on apprend que Harkyn est en fait un ex-taulard, remis en liberté conditionnelle par le susnommé moine afin de sauver le monde. Oui, car un méchant Dieu a décidé de venir mettre la zone dans votre petit univers en y envoyant ses hommes de mains : les fameux Lords. A ce point de la narration, on comprend que le scénario n'aura clairement pas la même envergure que sur un Dark Souls, et qu'il n'existe que pour rassasier la soif des gamers les plus tatillons. L'immense majorité laissera de côté l'histoire farfelue, mal ficelée, et qui n'est vaguement compréhensible que si l'on se pèle la lecture de tous les rouleaux qu'on ramassera par terre. Lords of the Fallen est un jeu où l'on tape, mais sans se poser de questions.
WORLD OF TANKS
Du coup, qu'en est-il des combats ? Ici, pas de doute, on sent l'influence de Dark Souls à plein nez, qu'il s'agisse des attaques attribuées aux gâchettes de la manette, de la barre d'énergie qui vous incite à être économe en mouvements, ou du fameux coup de pied pour déstabiliser les adversaires. Concrètement, vous devez choisir au départ parmi 3 sets d'équipement qui vont définir les caractéristiques principales de votre perso. Harkyn étant le seul héros, les changements restent modestes quel que soit votre choix. En gros, vous pouvez opter entre voleur (léger mais plus agile), magicien (attaques à distance) ou gros bourrin. Seulement voilà, peu importe votre choix, Harkyn se déplacera avec la légèreté et la grâce d'un Panzer. Le choix de l'équipement de voleur assorti d'armures légères améliore un peu la vitesse de déplacement, au prix d'une absence presque totale de protection. Quitte à contrôler un tank, autant jouer comme un tank, ce qui doit avoir été prévu par les développeurs quand on voit la quantité de matériel lourd disponible dans le loot. Concrètement, le système de combat est repris de Dark Souls, mais un poil plus difficile puisque votre héros a généralement moins de vie que les ennemis, tape moins fort, et se déplace moins vite. Vous l'aurez compris, ici l'art de la guerre se repose sur l'étude du pattern des ennemis, afin de trouver une ouverture pour placer votre coup. Si le problème est aisément corrigé par du level up afin de zigouiller les ennemis de bas étage plus facilement, les affrontements contre les Lords n'ont pas la même saveur. On passe en effet la plupart du temps à galoper, ou planqué derrière son bouclier en attendant la fenêtre d'opportunité pour placer une baffe. Fenêtre qui est souvent rare, et très courte. Si votre coup n'est pas placé parfaitement lors de la demi-seconde d'opportunité, il faudra dire au revoir à une bonne partie de votre barre de vie. Une exigence du timing parfait qui lasse rapidement, tout en rendant les combats interminables.
Seulement voilà, peu importe votre choix, Harkyn se déplacera avec la légèreté et la grâce d'un Panzer. Quitte à contrôler un tank, autant jouer comme un tank, ce qui doit avoir été prévu par les développeurs quand on voit la quantité de matériel lourd disponible dans le loot.
Le jeu tente tout de même de se démarquer de son modèle par quelques astuces comme le système d'XP assez bien pensé. En effet, Deck 13 surfe sur votre avidité en proposant un système façon casino pour multiplier votre expérience. En gros, l'XP amassée lors des combats peut être convertie en points de compétence lors des points de sauvegarde afin de booster les capacités de votre perso. Mais si vous avez confiance en vous, vous pouvez aussi choisir de garder vos points d'XP dans votre bourse, ce qui vous octroie de savoureux multiplicateurs au fur et a mesure que vous laissez des cadavres derrière vous. Seulement voilà, si vous mourez, adieu veaux, vaches et cochons, vous aurez tout perdu, ou presque. Les développeurs ont sûrement dû se dire qu'il ne fallait pas trop frustrer le joueur, déjà mis mal en point par les lénifiants combats, en ajoutant un système de ghost. Lors de votre trépas, une nébuleuse fantomatique se forme, et vous disposerez de quelques instants pour courir depuis le dernier point de sauvegarde afin de récupérer les restes de votre expérience matérialisée sous forme d'ectoplasme. Outre une lueur de permissivité au gameplay, cette feature se révèle assez pratique pour farmer l'expérience en zigouillant les mêmes ennemis à tour de bras. Celà peut paraître feignant, mais cette tactique dispose d'un autre avantage, celui de pouvoir rester dans un même secteur géographique.
LE GUIDE DU BON GROS ROUTARD !
Car Lors of the Fallen nécessite un sacré sens de l'orientation, puisque votre personnage évolue dans des environnements assez basiques. Vous passerez votre temps entre la citadelle et le monde des démons, deux lieux qui se ressemblent atrocement en ne proposant que des défilés de couloirs et d'arènes. Et comme Harkyn est un vrai dur, il a décidé de se passer de carte, horrible artifice dédié aux casuals. Seulement voilà, au bout d'un moment, on s'y perd, on tourne en rond, et on peste sur la vitesse de déplacement du perso qui en devient carrément chiante. D'ailleurs, ce ne sont pas les décors tous pareils qui pourront vous servir de point de repère. Le style donne dans le gothique heroic fantasy tendance Blizzard Entertainment avec des armures surdimensionnées, des épées enflammées gigantesques et un environnement médiéval. Bref, rien de nouveau, du basique, très basique même à l'image de la BO du jeu qui ne laissera de souvenirs à personne. Bien que le jeu soit graphiquement propre, surtout dans sa version PC, on ne peut que regretter une direction artistique démissionnaire, ou seul votre héros et quelques Lords sortent du lot avec des looks plutôt léchés. Le même sort a d'ailleurs été fait aux quêtes annexes qui sont sans intérêt, et que l'absence de journal empêche de recenser et de suivre. On passe pas mal de temps à retrouver des items de ces quêtes annexes sans plus se rappeler leur utilité.