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En quatre années d’existence, la Wii a prouvé qu’il n’était nul besoin de disposer de myriades de processeurs et de nuées de barrettes de mémoire pour proposer des jeux à l’esthétique singulière. En quatre années d’existence, la Wii a également largement démontré qu’une autre approche du jeu vidéo était possible. La plus petite des consoles de salon a su se faire une (grande) place aux côtés des monstres HD de Sony et de Microsoft, et ce succès (massif), elle le doit en grande partie à des développeurs-tiers ambitieux et talentueux, qui ont parfaitement exploité les caractéristiques d’une bécane pourtant bien exotique pour nous délivrer une longue liste de titres de qualité, à laquelle FlingSmash ne vient pas s’ajouter.
Flying Circus
Menacée par un péril venu des cieux, une petite ile ensoleillée remet son destin entre les mains d’un héros (ou d’une héroïne) rondouillard, croisement surexcité de Pac-Man et de Kirby. Zip (ou Pip) vole, roule, s’agite et doit se frayer un chemin dans des niveaux à scrolling vertical ou horizontal partiellement bloqués par des briques colorées destructibles et encombrés de bonus divers. Vous orientez la petite boule jaune à l’aide de la télécommande, un peu comme si vous tapiez dans une balle avec une raquette : en fonction de la direction choisie, votre impulsion va propulser le héros sur un objet qui traîne, lui permettant de l’anéantir ou de s’en emparer. Dans son état normal, Zip ne peut briser qu’un élément à la fois et rebondit ensuite sur tous ceux qui se trouvent sur sa trajectoire. Toutefois, si vous ne donnez aucun ordre au petit bonhomme caractériel durant quelques secondes, il s’impatiente, se charge en énergie, et votre prochain lancer sera bien plus dévastateur, puisque vous pourrez briser plusieurs obstacles à la suite, dont certains que le shot de base n’aurait même pas pu fissurer. Pour corser un peu la partie, les développeurs s’amusent avec la physique de Zip et la construction des décors. Certaines séquences vous permettront ainsi de voir la créature boulotte rétrécir, voire devenir plus lourde que le plomb, ce qui la rendra incapable de rebondir partout. Dans d’autres, vous pourrez joyeusement ricocher sur l’eau ou devrez profiter de courants d’air pour vous déplacer. Le concept est simple mais, sur Wii peut-être plus qu’ailleurs, la simplicité paie souvent.
Hors de contrôle
Ce n’est hélas pas le cas dans FlingSmash, belle démonstration de ce qu’il ne faut pas faire sur la machine de Nintendo. Techniquement totalement dépassé, avec ses niveaux ultra-redondants et visuellement à peine dignes de ce qui pouvait se voir à la grande époque des 16-bit, le jeu souffre pourtant d’un manque de lisibilité extrêmement pénible, sans doute dû à des choix de couleurs malheureux. A ce titre, les combats contre les boss constituent sans doute les séquences les moins confuses de la partie, puisque ces gros adversaires, un pour chacun des 8 mondes, ont été modélisés avec une sobriété grossière très années 90… Déjà pas forcément identifiable dans le bordel bariolé affiché à l’écran, Zip est également extrêmement difficile à manier. Pourtant vendu dans un pack incluant une Wii Plus, FlingSmash souffre en effet d’une prise en main calamiteuse. La télécommande est imprécise, le héros rebondit un peu n’importe comment et n’importe où, et l’on se retrouve à rater la moitié des bonus de chaque niveau faute de pouvoir calmer les ardeurs de l’insaisissable héros. La possibilité d’interrompre la course du casseur de briques d’une simple pression sur A ne manque pas d’attrait, mais elle est hélas fort mal exploitée, et vous peinerez continuellement à positionner votre avatar là où vous le souhaitez et à l’envoyer détruire ce que vous souhaitez. Evidemment, tous ces défauts ne causeront pas votre ruine, puisque l’acquisition du pack Wii Plus + FlingSmash ne coûte que 10€ de plus que celle de la télécommande seule. Mais 10€ pour un jeu vraiment pas beau et injouable, n’est-ce pas déjà bien trop ?
