Test F1 2014 : nous fait-il le coup de la panne ?

Il n'y a qu'à regarder l'interface de F1 2014 pour se rendre compte que Codemasters a décidé de ne faire aucun effort cette année. L'écran de présentation est une plaisanterie et l'habillage n'a aucune saveur. Dans ces conditions, difficile de prendre du plaisir à naviguer entre les différents menus, ce qui est quand même un comble pour une simulation automobile où les réglages peuvent avoir leur importance. Peuvent, parce qu'il faut bien reconnaître que F1 2014 n'est pas aussi précis, pas aussi intransigeant que ses prédécesseurs. On n'ira pas jusqu'à dire que la conduite est devenue arcade, mais même avec toutes les assistances désactivées, quelques largesses sont tolérées alors qu'elles étaient, jusqu'à présent, immédiatement sanctionnées par une sortie de route ou des dégâts qui ruinaient toute chance de victoire. Comme nous l'avions déjà remarqué l'année dernière, les commissaires ne sont pas vraiment regardants sur certaines infractions, et il est déjà arrivé que l'on décroche une pole en coupant un virage, sans que le chrono ne soit remis en cause. Ce laxisme, on le retrouve aussi dans la consommation du carburant qui n'est pas aussi cruciale que les développeurs de Codemasters l'avaient laissé entendre. C'est simple, la limite de 100 kg d'essence par Grand Prix ne nous a jamais empêchés de piloter comme des bourrins ; c'est pourtant la possibilité de modifier la cartographie du moteur durant une course qui en fait le sel. En réalité, seule la gestion des pneumatique demeure pointue dans F1 2014, et s'écarter de la trajectoire préférentielle est le meilleur moyen de ramasser de la gomme et de perdre de l'adhérence. Dans le même esprit, en cas de petite excursion dans l'herbe, il faudra attendre que les gravillons soient totalement partis avant d'être en mesure d'attaquer les concurrents.

Inutile de s'attarder plus longtemps sur F1 2014 qui sonne presque comme une déception, étant donné qu'il ne s'agit que d'un simple copier-coller de F1 2013.

Malgré cette éclaircie pour les puristes, on sent clairement que le jeu est avant tout destiné aux néophytes. La présence d'un mode "Très facile" en est l'illustration parfaite, au même titre que la suppression du "Test des Jeunes Pilotes" qui permettait de passer en revue les bases de la Formule 1. Cette fois-ci, il faudra se contenter d'une simple évaluation sur le circuit de Monza pour déterminer le niveau de difficulté adéquat. Du coup, en mode "Carrière", il sera possible de se faire recruter par n'importe quelle écurie dès le départ, sans que cela n'ait la moindre incidence sur les objectifs fixés par l'écurie. Par exemple, au volant d'une Ferrari, on nous demandera de nous qualifier au mieux en seizième position ; on imagine mal la firme italienne être aussi conciliante avec Fernando Alonso et Kimi Räikkönen. Après, il sera quand même plus compliqué de faire jeu égal avec Mercedes ou Red Bull Racing en étant engagé avec Marussia, mais on aurait préféré que la progression durant la carrière de notre poulain soit plus logique. Codemasters nous aurait ainsi épargnés des incohérences, comme des écuries moins huppées qui tentent de nous débaucher. Puisque l'on parle du contenu de F1 2014, on n'oubliera pas de signaler le mode "Scénario" permettant de revivre certains événements qui se sont réellement produits, ou encore le mode multijoueur pour organiser des parties à deux en écran splitté. Toujours en ce qui concerne les courses à plusieurs, les LAN jusqu'à 16 pilotes sont toujours de mise, les courses en ligne et les championnats en coopération également. En revanche, le mode "Classique", avec lequel on pouvait limer le bitume de circuits d'antan (Brands Hatch, Estoril) aux commandes de bolides légendaires (la Williams FW18 de Damon Hill, la Ferrari F399 d'Eddie Irvine), n'est plus. Oui, ça fait mal.

SORTIE DE PISTE

Pour parler un peu de la réalisation, après avoir mis côte à côte F1 2013 et F1 2014, on s'aperçoit que ce dernier ne profite pas de la même finition. La modélisation des monoplaces reste impeccable, et on voit bien que les développeurs de Codemasters ont fait en sorte de respecter la nouvelle réglementation en termes de design (aileron avant moins large, nez relevés interdits). Malheureusement, le jeu souffre par moments d'un terrible aliasing, sans parler de la sensation de vitesse pas vraiment convaincante. Les couleurs sont plus ternes aussi, et puis le framerate chute dès qu'il y a du monde qui se bouscule à l'écran. Franchement, la série nous avait habitués à mieux au niveau de la qualité visuelle. Les cut scenes sont exactement les mêmes que celles de l'année dernière, et on attend toujours de voir enfin les pilotes célébrer leur victoire sur un podium. Dommage, car le travail réalisé sur l'ambiance sonore est de bonne facture, ce qui montre que F1 2014 n'est pas totalement à côté de la plaque non plus. Heureusement.