Test Call of Duty PSP

L’avenir des jeux de tirs à la première personne sur PlayStation Portable s’obscurcit de jour en jour. D’une part on assiste à des retards exagérés de la part d’Ubisoft concernant Tom Clancy's Rainbow Six : Vegas, ce qui ne présage rien de bon. Et d’autre part, il n’y a plus aucun titre du genre annoncé sur la console nomade de Sony. Comme dirait l’autre, "ça sent le sapin". Mais avant de faire des plans sur la comète, un nouveau soft va tenter de tirer son épingle du jeu. Call of Duty : Les Chemins de la Victoire, dernier né de la série créée par Infinity Ward, compte bien séduire les amateurs de frags frustrés par les réalisations pitoyables de Coded Arms, Brothers in Arms : D-Day et Medal of Honor : Heroes.

Sparen ons land

Hormis le titre de Konami, les deux autres productions tapent dans un marché porteur, celui de la Seconde Guerre Mondiale. Et pour ne pas laisser ses concurrents de toujours avoir un train d’avance, Call of Duty y va de sa déclinaison sur PlayStation Portable. Habituellement, c’est la France qui concentre les efforts de tous les développeurs. Revivre l’intensité du débarquement en Normandie ou libérer Paris du joug de l’armée allemande, ça a de quoi faire vendre des milliers et des milliers de jeux. Mais hélas, force est de constater que l’on tourne un petit en rond avec ces évènements majeurs de l’Histoire. C’est pourquoi Amaze Entertainment, les responsables de ce Call of Duty : Les Chemins de la Victoire, ont privilégié une tout autre opération pour faire valoir leur titre sur PSP. Cette fois-ci, vous devrez mener à bien l’Opération Market Garden visant à libérer les Pays-Bas. Pour arriver plusieurs pays s’allient afin de repousser l’envahisseur nazi. Etats-Unis, Canada et Royaume-Uni forment donc une division aéroportée des plus impressionnantes et comme pour les précédents épisodes estampillés Call of Duty, vous jouerez les trois campagnes successivement. Point d’allers-retours perturbants à la manière de Call of Duty 3 : En Marche vers Paris, il faudra d’abord terminer les missions américaines avec d’entamer la marche avec les Canadiens puis l’armée anglaise. Ainsi donc, on reste concentrer sur l’objectif même de l’Opération Market Garden qui vous fera voyager à travers l’Europe. L’immersion dans la Seconde Guerre Mondiale est comme toujours le fer de lance de la série et cet opus PSP ne déroge pas à la règle avec une ambiance sonore et musicale excellente, des dialogues savoureux et surtout quelques séquences de jeu ici ou là impressionnantes, on pense notamment au mitraillage aérien à bord d’un avion ou phases de sniper dans des villes dévastées.

Veni, vidi, vici ?

Mais si l’envie de faire aussi bien que les meilleures productions hollywoodiennes est louable, l’intensité de ces batailles est difficilement cernable à cause d’un gameplay des plus inadaptés. Dans ce cas bien précis, je parle de la PlayStation Portable vis-à-vis des FPS. C’est assurément l’absence d’un deuxième stick analogique qui réduit à néant le plaisir de jeu. Contrôler les déplacements et la visée via les boutons Carré, Croix, Rond et Triangle revient à retourner à une maniabilité qu’on avait laissée de côté depuis la N64 et la Dreamcast. Autant dire que le challenge est plutôt relevé pour quiconque  essaye de développer un First Person Shooter sur la machine de Sony. Mais avouons-le tout de suite, Call of Duty : Les Chemins de la Victoire sauve de justesse les meubles. Le jeu d’Activision ne change pourtant pas la configuration habituelle des FPS sur PSP. Comprenez par là que les boutons flipper permettent de mettre en joue son arme et de tirer, le stick sert à déplacer son soldats, les quatre boutons de droite à modifier la visée tandis que la croix multidirectionnelle s’occupe de gérer les différentes actions annexes (recharger, s’accroupir, s’allonger, lancer une grenade ou retenir son souffle en zoom). Autant le dire, le plaisir à diriger son avatar est loin d’être aussi prenant que sur consoles de salon ou PC car le rythme du jeu s’avère haché du fait du grand nombre d’actions réalisables et d’un manque de précision dans la visée même si vous vous efforcez à paramétrer sa sensibilité dans les options du jeu. Alors pour ne pas passer cent sept ans à cibler un ennemi, on aura recours à l’aide à la visée qui dans bien des cas nuit aux jeux utilisés mais ici s’avère salvatrice pour Call of Duty : Les Chemins de la Victoire. Dès lors que vous mettrez en joue votre Thompson ou que le curseur de visée de votre Springfield deviendra rouge, vous avez de plus grandes chances de faire mouche mais du fait de votre respiration, votre viseur n’est pas stable. Ainsi, vous n’êtes pas inactif au combat et devez souvent jouer avec les directions pour affiner vos tirs. Cette particularité s’avère plus importante encore quand vous faites joujou avec votre fusil sniper. Dans ce cas bien précis, vous avez l’opportunité de stopper un court instant votre respiration histoire d’aligner parfaitement votre cible et de réaliser un magnifique headshot.

L’honneur est sauf

A ce propos, les tirs à la tête sont plutôt faciles à cause d’un point négatif souvent reproché à la série Call of Duty : l’Intelligence Artificielle. Et Call of Duty : Les Chemins de la Victoire possède le même inconvénient, c’est-à-dire que les déplacements des ennemis sont super scriptés et qu’ils n’iront pas se planquer alors vous déchargez votre chargeur sur eux. Idem pour les lancés de grenades, ils ne s’affolent pas et attendent gentiment que ça leur pète à la gueule. Ce souci d’I.A. influe directement sur la progression de jeu qui ne pose guère de problème hormis les satanés MG-42 qui défouraillent à tout va ou les tourelles des tanks postés dans certaines missions. Malgré 14 missions, on avance vite dans Call of Duty : Les Chemins de la Victoire et le jeu PSP rejoint la durée de vie solo d’un Call of Duty 3, pour avoisiner les 6 ou 8 heures de jeu. Heureusement qu’un mode multijoueur est disponible pour entretenir notre intérêt avec 6 modes de jeu. Dommage cependant qu’à l’inverse d’un Medal of Honor : Heroes, il n’y ait pas de mode online. Amaze Entertainment s’est contenté seulement d’une Option Ad Hoc accueillant jusqu’à 6 participants. Quant au reste de la réalisation, le moteur graphique employé ici convient tout à fait aux prouesses techniques de la PlayStation Portable bien que l’on regrettera une modélisation assez sommaire des personnages tant au niveau du visage que du corps. Quant aux décors, ces derniers sont suffisamment variés pour illustrer votre progression sur le sol européen avec une petite originalité avec les séquences de shoot en avions où l’on peut admirer le Vieux Continent vu d’en haut avec de jolis effets de lumières.