Sierra SB 08 > [PROTOTYPE]

Difficile de ne pas se répéter au moment d'évoquer [PROTOTYPE], surtout lorsqu'il s'agit du scénario du jeu sur lequel Radical Entertainment a planché de longs mois. Pur fruit des expériences menées par le gouvernement américain - ou la Conspiration - dans des laboratoires tenus secrets, Alex Mercer va devoir réunir des bribes de quelques souvenirs pour comprendre l'origine des pouvoirs qui lui permettent de défier les lois de la physique. Selon Max Belanger, producteur de [PROTOTYPE], il ne faudra surtout pas s'attendre à enchaîner les événements de façon linéaire. Il reconnaît volontiers que le storyline puisse paraître légèrement tordu lors des premières minutes de jeu, mais ce n'est qu'en assemblant une à une les pièces du puzzle que le jeu prend tout son sens. Alex Mercer est à la recherche de ceux qui l'ont créé, et il est prêt à tout pour y parvenir, quitte à supprimer des innocents. Un anti-héros donc, qui n'hésite pas à s'en prendre aussi bien aux agents de la Conspiration qu'aux civils de New York contaminés par l'épidémie. L'histoire ne dit pas si leurs corps en décomposition sont aussi répugnants que ceux des zombies de Resident Evil, mais toujours est-il que Mercer va devoir les absorber pour diverses raisons. La première fait naturellement référence à sa soif de savoir, et à sa volonté de percer le mystère qui l'empêche de trouver la paix spirituelle. En plus de s'approprier les caractéristiques physiques de sa victime, il s'empare également de toutes ses connaissances.

Demolition Man

Vous l'aurez sans doute déjà compris, [PROTOTYPE] regorge de missions dans lesquelles il faudra engloutir des individus bien particuliers, ceux-là même qui détiennent les racines d'Alex Mercer dans le creux de leurs neurones. Centre névralgique du gameplay du jeu, l'absorption permet également de restaurer la barre vitale du personnage, aussi étonnant que celui puisse paraître. L'anti-héros est doté de capacités surhumaines, mais n'est pas invincible pour autant. Flirter avec la mort sans tomber dans ses bras est un art qu'il va falloir dompter dans [PROTOTYPE], les ennemis n'hésitant pas à attaquer en nombre pour mettre Alex Mercer à genoux. Radical Entertainment est resté mystérieux quant à la quantité d'énergie que l'on pourra récupérer, et il n'est pas impossible qu'une différence entre un corps saint et un corps infecté soit établie. Enfin, l'absorption sera aussi l'occasion pour l'anti-héros de [PROTOTYPE] de la jouer un peu plus fine, et de s'infiltrer incognito dans des lieux placés sous haute surveillance. Vient alors l'aspect le plus grisant de [PROTOTYPE], à savoir donner des instructions aux soldats comme s'il s'agissait réellement de vos partenaires. Anecdotique de prime abord, cette possibilité donne une toute autre profondeur au jeu, puisqu'elle permet d'accéder à des nouvelles zones de la ville auxquelles on n'a pas accès en temps normal. Même si l'I.A. ne semblait pas au meilleur de sa forme durant la présentation du jeu, Max Belanger nous assure que les gardes réagiront au moindre comportement suspect, déguisé ou pas, un peu de la même manière qu'un Assassin's Creed. Souple comme jamais, le jeu permet aussi au joueur de laisser libre cours à ses instincts les plus primaires, et il est possible de se lancer dans une session de hack'n' slash improvisé en brisant des hanches à chaque coin de rue. Les gifles que peut alors distribuer Alex Mercer sont d'une efficacité redoutable. On pense notamment à cette paire de griffes capable de transpercer n'importe quelle cuirasse, même en acier trempé, surtout lorsqu'elle apparaissent sous les pieds de l'adversaire pour mieux le surprendre.

Proto-typé

En plus des armes blanches, Alex Mercer pourra aussi s'appuyer sur ses propres pouvoirs pour éliminer ses ennemis, comme la possibilité d'allonger ses bras pour éclater un crâne qui se trouve quelques mètres plus loin. Pour faire durer le plaisir et assurer au jeu un replay value correct, plus d'une centaine de mouvements seront à débloquer, et pas forcément du premier coup. On vous l'a déjà dit, il y a des moments où il faudra faire preuve d'une grande discrétion dans [PROTOTYPE], sous peine de se retrouver avec une horde de corps pourris à ses trousses. Décidé à exploiter cette verticalité qui caractérise la ville de New York, Radical Entertainment a rendu Alex Mercer aussi agile qu'Altaïr et le prince de Perse. En plus d'être vaste, cette représentation virtuelle de New York aligne les buildings comme des cotons tiges prêts à l'emploi. Alex Mercer leur manque carrément de respect en grimpant sur leurs façades sans la moindre hésitation. Une fois au sommet, on peut admirer les horizons de ce New York virtuel particulièrement vaste, même si quelques endroits clés tels que Times Square n'étaient pas encore implémentés dans la démo. Alex Mercer est capable d'exécuter des sauts vertigineux sans sourciller, même de planer dans les airs afin de détruire un sniffer situé au loin. Radical Entertainment a particulièrement travaillé les talents de fuyard d'Alex Mercer qui n'a aucune difficulté à se faufiler à travers la foule. Et puisqu'il faut caser deux mots sur la réalisation de [PROTOTYPE], le titre s'avère propre mais n'éclate pas la rétine. Les couleurs ne sont pas particulièrement pimpantes, mais c'est surtout l'immensité de la ville qui frappe en premier lieu. En fait, on espère que le titre présentera des environnements plus détaillés que ceux que l'on a vu. Rendez-vous est pris pour le mois de septembre prochain, sur Xbox 360, PS3 et PC.