C’est presque lassant de l’écrire, mais cette année encore, NBA 2K17 a repoussé les limites du réalisme question basket virtuel. Graphismes, animations, gameplay et même contenu, tous les ans, Visual Concept parvient à trouver ce qu’il faut de nouveau pour se renouveler et justifier l’achat de la nouvelle cuvée. Et nombreux sont les autres studios à envier un tel savoir-faire, une telle maîtrise de la perfection, surtout du côté du football où, d’une année à l’autre, la qualité n’est pas toujours au rendez-vous (suivez mon regard). En revanche, s’il y a bien un point où NBA 2K a du mal à changer, c’est son accessibilité. Riche, complet, pointilleux mais complexe, le gameplay de NBA 2K17 continue de tourner le dos aux néophytes qui, s’ils ne font pas preuve d’un minimum d’abnégation, n’arriveront jamais à capter les subtilités d’une jouabilité clairement destinée à une élite de joueurs. Rob Jones, le producteur de la série, en a bien conscience, et cette année, il a décidé de faire de cette prise en main douloureuse son nouveau cheval de bataille. Car si les fans de la série et les pro-gamers n’ont plus besoin d’être convaincus, pour séduire le grand public, il va falloir lui donner envie de se plonger dans l’ambiance des lay-up, fadeaway, alley-oop et autres cross-over. Rob Jones s’est donc juré de mettre en avant le mode 2KU, déjà présent dans les précédents épisodes, mais qui s’étoffe cette année de la présence de Mike Krzyewski, l’ex-coach de la team USA. C’est lui qui va nous donner des conseils indispensables pour maîtriser le gameplay de NBA 2K17, lors d’un tutorial qui se traduit par un match sans score ni brouhaha pour laisser l’apprenti se concentrer comme il se doit. Et tant pis si certaines de ses interventions "popent" en décalé, il ne sera pas de trop pour vous indiquer la meilleure action à faire si vous êtes dos au panier, près de la ligne des 3 points ou en train de tenter une pénétration. Car ce n’est pas toujours facile la première fois. C’est l’expérience qui parle.
UN JEU ÉLITE PRO
Vous ne vous en souvenez peut-être pas, mais l’une des principales améliorations de NBA 2K16, c’était la gestion de la physique et notamment des contacts entre les joueurs. Les développeurs avaient en effet durci le ton l’année passée quant aux joueurs qui s’amusaient à entrer en force dans la raquette, et constat établi cette année, il est encore plus compliqué de gonfler ses pectoraux pour approcher le panier. On ressent encore plus l’inertie des joueurs, dont l’intelligence artificielle a encore une fois été améliorée pour anticiper à peu près toutes les feintes que vous allez tenter pour marquer. On peut traduite cela comme une amélioration de la défense globale et les slashers vont certainement pester contre cette habitude à perdre, mais l’objectif pour Rob Jones et ses équipes, c’est de favoriser toujours plus la circulation du ballon dans l’équipe. C’est aussi de cette manière que NBA 2K17 donne le sentiment d’être une retransmission quasi similaire à un match télé, avec ces moments de pause – et de réflexion – autour de la raquette pour trouver la bonne stratégie à adopter pour toucher le panier. Quoiqu’il arrive, les bourrins tenteront toujours de jouer des coudes pour slam-dunker, mais Visual Concept a décidé de revoir la physique du ballon pour être en cohérence avec les changements établis. Cette année, elle donne l’impression d’être moins aimantée, ce qui se traduit par des pertes de balle beaucoup plus nombreuses. Qu’il s’agisse d’accélérations, de rebonds ou même lors de dribbles frimeurs, vous ne serez pas à l’abri d’une subtilisation inopinée. Il ne vous restera plus qu’à appuyer deux fois sur le bouton Carré pour faire un plongeon et tenter de la récupérer. De petits changements qui ne payent pas de mine dit comme ça, mais une fois sur le parquet, NBA 2K17 gagne toujours plus en réalisme.
Visual Concept a décidé de revoir la physique du ballon pour être en cohérence avec les changements établis [...] Qu’il s’agisse d’accélérations, de rebonds ou même lors de dribbles frimeurs, vous ne serez pas à l’abri d’une subtilisation inopinée.
Autre changement notable cette année : la jauge de tir. Visiblement insatisfait des performances de l’an passé, Visual Concept a décidé d’améliorer le tir avec une jauge plus intuitive, dans le sens où il faut désormais la remplir totalement pour être sûr de faire rentrer le ballon dans le panier. S’il est question de timing, il faut aussi prendre en compte qu’en fonction de la position du joueur sur le terrain, la taille de la jauge de tir ne sera pas la même. L’idée pour les développeurs est de pousser le joueur à se faire confiance en lui-même et ne plus se reposer uniquement sur les animations et les performances établies selon le sportif qu’il contrôle au moment de shooter. On peut clairement y voir une envie de rendre le jeu plus clair et de s’ouvrir davantage à un public pas forcément à l’aise avec le feeling des joueurs qu’il a entre les mains. Et ça peut se comprendre complètement. Mais ce n’est pas tout, les dribbles ont eux aussi été améliorés, avec un nouveau système qui permet au joueur de « fabriquer » lui-même ses mouvements comme s’il réalisait un combo. L’idée est bonne, d’autant qu’elle aide le joueur à se faire une fois encore confiance à lui, lui octroyant alors cette sensation grisante de maîtrise et de progression.
MACARRIÈRE, PAS LA TIENNE
On se souvient tous l’année dernière du pacte établi entre Visual Concept et Spike Lee, embauché pour nous proposer un mode "MaCarrière" digne des plus grands films venus de Hollywood. Résultat : des personnages caricaturaux, des dialogues d’une ringardise absolue et surtout un scénario d’une tiépitude hallucinante. Le retour des journalistes – et des joueurs – a été tellement cinglant que Rob Jones a compris le message. Du coup, cette année, on range le chéquier et on laisse le réal’ has-been au placard pour se concentrer sur ce qu’on aimait par le passé. Dans NBA 2K17, on retrouve enfin cette sensation de liberté qui va nous permettre de passer par toutes les phases d’évolution d’une carrière avant d’accéder à la NBA. Bon d’accord, Rob Jones n’a pas résisté à l’idée de faire appel à Michael B. Jordan (l’acteur de Creed) pour rendre le scénario plus attractif, mais au moins, ce dernier ne tombe pas dans les poncifs habituels. En vrai, le mode Carrière va suivre une petite ligne directrice où votre avatar va se lier d’amitié avec un autre joueur (incarné par Michael B. Jordan en l’occurrence) qu’il aura rencontré à l’université. Tous les deux vont évoluer ensemble, ce qui permettra à un moment donné de prendre le contrôle de ce partenaire une fois que le duo fonctionne bien. Une complicité plutôt bien vue et bienvenue, répondant d’ailleurs au nom de "Jus d’orange". On cherche encore la signification.
Du coup, cette année, on range le chéquier et on laisse le réal’ has-been au placard pour se concentrer sur ce qu’on aimait par le passé. Dans NBA 2K17, on retrouve enfin cette sensation de liberté qui va nous permettre de passer par toutes les phases d’évolution d’une carrière avant d’accéder à la NBA.
Comme d’hab’, c’est toujours un peu fastidieux au départ, avec des heures passées en salle d’entraînement pour progresser. On remarque autrement l’apparition d’une jauge « Doin’ Work » qui se base sur la philosophie de Kobe Bryant, lui qui a tiré récemment sa révérence et qui non seulement a été choisi comme superstar sur la jaquette de la version Premium de NBA 2K17, mais figure également au générique du jeu, ce dernier apparaissant aux côtés de Michael B. Jordan au début du mode "MaCarrière". L’idée derrière cette jauge est de donner un objectif concret au joueur qui aurait tendance à baisser les bras, à force de passer son temps aux entraînements.
ORANGE & PAMPLEMOUSSE
Toujours plus pointilleux, toujours aussi exigeant, NBA 2K17 est à l’image des précédents épisodes généreux à bien des égards. Il faudrait d’ailleurs un almanach entier pour détailler toutes les possibilités offertes par cette version, et la série de manière globale. Alors pour éviter de vous noyez d’infos, on va terminer ce tour du propriétaire par le mode "MyGym", qui propose de varier les plaisirs en incarnant un manager dont l’objectif est de gérer sa propre équipe de basket, qu’il s’agisse du nom à donner à son équipe, les joueurs qui la constitueront, le choix du logo, des maillots, sans oubier la stratégie à aborder au moment de la Draft. Un véritable jeu dans le jeu, qui comme d’habitude devient vite chronophage si l’on se prend d’amour pour le management. Bien tout en conservant bien entendu les apports laissés par les années précédentes. Quant au mode MyLeague, il ne change pas beaucoup de NBA 2K16, à la différence près qu’il est désormais possible de débuter aussi bien une nouvelle saison qu’en pleine intersaison. Un gain de temps considérable pour ceux qui sont blasés de tout reprendre à chaque nouvel NBA 2K. Mieux, il est même possible de sauter une saison juste par envie et donc d’accéder immédiatement aux Play-Off, tandis que la fonction "Start Today" nous invite à profiter des équipes et des effectifs du moment, d’ores et déjà mis à jour. On le répète encore cette année, mais NBA 2K17 déborde de modes de jeu et on pourrait aligner des 10 000 signes pour décortiquer tout le contenu. On préfère aller à l’économie et vous laisser la surprise pour passer directement à la conclusion.