L'avantage de se farcir tous les Just Dance depuis l'existence de la licence, c'est de pouvoir repérer quasi instantanément les nouveautés qui ont été ajoutées à la dernière édition. Et dans le cas de Just Dance 2015, elles ne sont guère nombreuses puisqu'on en comptabilise seulement deux. Cela signifie-t-il pour autant qu'elles sont inintéressantes ? Tout dépendra finalement de l'intérêt que vous portez pour le jeu solo, qui n'est évidemment pas la vocation première du jeu de danse d'Ubisoft. Pour autant, cette année, l'éditeur français à penser aux joueurs solitaires qui rêveraient d'un peu de compagnie et de compétition. Ce dernier peut en effet faire appel à d'autres joueurs du monde entier qui seraient connectés pour que les chorégraphies soient moins monotones. Ils appellent ça le Dance Challenge. Concrètement, le jeu va scanner le réseau pour récupérer le ghost des joueurs qui ont d'ores et déjà enregistrés leur session sur les morceaux choisis. Cela permet non seulement d'avoir le sentiment d'être accompagné par un joueur humain, mais aussi de créer une certaine émulation qui nous pousse alors à nous surpasser. L'autre ajout, plus anecdotique, concerne le Community Remix, lui aussi basé sur l'aspect social du jeu dont le but est d'agrandir son cercle d'amis over the world. L'idée pour ceux qui auraient récupéré une version Kinect (Xbox One et Xbox 360) ou PlayStation Caméra (PS4), c'est de pouvoir enregistrer leur partie pour ensuite l'uploader sur les serveurs d'Ubisoft. Au-delà de se payer une base de données à l'oeil, l'éditeur français promet que les meilleures chorés seront sélectionnées pour figurer dans le prochain clip "live trailer" qui sera proposé dans le jeu à chaque nouvelle mise à jour. Devenir une star ou la risée de l'école en restant cloîtré depuis son domicile, c'est désormais possible.
FALLING STAR
Le partage, la sociabilisation et le fun sont donc les mots d’ordre de ce Just Dance 2015 qui reprend pour le reste tous les ingrédients qui ont fait le succès de la série jusqu’alors. Généralement, l’une de ses grandes forces réside dans sa playlist, avec des choix de chansons qui ont toujours visé assez juste. Là où l’ancienne concurrence – Dance Central, allez citons-le – faisait souvent dans l’underground, Just Dance a toujours privilégié les artistes populaires, quitte à se faire taxer de série opportuniste. Seulement voilà, cette année, les choses ont un peu changé et les morceaux choisis risquent de faire tiquer ceux qui ont toujours milité pour l’éclectisme. Moins de morceaux rocks ou même pop-rock, Just Dance 2015 a privilégié les artistes 100% pop et dancefloor de 2014 avec des chansons qui ne collent pas toujours avec l’ambiance festive, voire familiale, à laquelle on était habituée. Difficile par exemple de kiffer la vibe face aux anxiogènes Black Widow d’Iggy Azalea, Till I Found You d’Austine Mahone ou bien encore le Fatima de Cheb Salama, pour ne citer qu'eux. Même les artistes habitués à la série tels que Katy Perry, Rihanna ou bien encore Lady Gaga déboulent avec des morceaux qui sentent le réchauffé.
Que dire alors des musiques WTF qui avaient pour but de détendre l’atmosphère et qui ne font qu’accentuer ce sentiment de gâchis ? Frankie Bostello et son Mahna Mahna constitué uniquement d’onomatopées, Only You de Love Letter qui semble s’être planté de jeu, Speedy Gonzalez et son cactus figé ou bien encore le thème de Tetris et sa choré absolument à côté de la plaque. Oui, on pourrait presque parler de hors-sujet mais on préfère mettre ça sur le compte du mauvais goût ou de l’absence d’inspiration. Heureusement, tout n’est pas noir dans Just Dance 2015 et même si la playlist a perdu 6 chansons par rapport à la cuvée 2014, on arrive quand même à kiffer la vibe avec ses amis grâce à d’autres chansons fédératrices. Ain’t No Mountain High Enough de Marvin Gaye, I need a Hero de Bonnie Tyler, Walk This Way de Run-DMC & Aerosmith, Don’t Worry Be Happy des Bench Men et bien entendu Happy de Pharrell Williams. Encore une fois, c’est grâce aux valeurs sûres que Just Dance 2015 évite l’accident industriel. L’année prochaine, il va falloir être plus inventif.