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Test également disponible sur : X360 - PS3

Test DJ Hero

Test DJ Hero
Les Notes
17 20 note multi-utilisateurs DJ Hero 4 5

Après nous avoir mangé le cerveau avec Guitar Hero qui demeure, quoi qu'il en soit, une valeur sûre dans le royaume des jeux musicaux, Activision est parvenu à rafraîchir le genre en sortant de son chapeau un DJ Hero talentueux. On n'ira pas jusqu'à dire que la playlist du titre de FreeStyle Games est la meilleure qu'il nous ait été donné d'entendre - question de goût évidemment -, mais en s'offrant les services de Grandmaster Flash et de tous ses potes, l'éditeur américain savait qu'il allait plier des milliers d'oreilles. Mission accomplie donc à ce niveau-là, à l'exception de quelques morceaux en "set guitare" qui auront du mal à convaincre. Concernant la platine que tout le monde attendait au tournant, elle se montre particulièrement solide et profite d'une finition exemplaire. Il le fallait, car le gameplay de DJ Hero s'avère nerveux - surtout en "Difficile" et en "Expert" - quand on est un adepte de la gratte. De l'autre coté, le titre est incontestablement accessible, un peu trop même, et la possibilité de débloquer facilement toutes les musiques du jeu tue le challenge. Gageons que DJ Hero 2 soit plus intransigeant concernant ce point, mais en attendant, pour un coup d'essai, c'est un coup de maître.


Les plus
  • Séduisant à l'oeil
  • Une playlist phénoménale
  • La platine
  • Les bonus à débloquer
  • Apporte de la fraîcheur au genre musical
  • Le multi
  • Technique et accessible...
Les moins
  • ...mais un peu trop
  • Manque de challenge
  • Quelques animations kitschs
  • Les morceaux en "set guitare" mous


Le Test

Conscient que Guitar Hero ne peut pas tout faire tout seul et risque sérieusement de s'essouffler malgré ses spin-off, Activision a décidé de lancer DJ Hero, sa nouvelle licence musicale destinée cette fois-ci aux passionnés de DJing qui ont refusé de céder aux sirènes de la gratte. Une prise de risques énorme pour l'éditeur américain quand on connaît la difficulté de l'exercice, d'autant plus que la tâche a été confiée à FreeStyle Games, un studio britannique jusqu'à présent confiné au développement de packs téléchargeables pour Guitar Hero. Il y avait donc vraiment de quoi avoir peur, mais au bout de quelques parties, le constat sonne comme une évidence : DJ Hero est une tuerie atomique. On vous explique tout de suite pourquoi.


DJ Hero, c'est avant tout sa platine à laquelle il va falloir s'habituer rapidement pour maîtriser les 24 sets que comprend le jeu, et faire bouger les fesses des demoiselles des pubs branchés de Bastille d'abord, du Kiss & Fly de New York ensuite. Contrairement à Guitar Hero qui s'évertue à reproduire de manière fidèle des modèles de guitare connus - Gibson SG, Gibson Explorer, Gibson Les Paul entre autres -, les développeurs de FreeStyle Games sont partis d'une feuille blanche pour élaborer l'instrument de DJ Hero. Il ne faudra donc pas s'attendre à se retrouver avec une réplique de la Technics SL-1200 MKII ou de la Pioneer CDJ-1000 MKIII entre les doigts, mais la sobriété esthétique de la platine est redoutable. Celle-ci se divise en deux parties que l'on peut inverser afin que la prise en main convienne aussi bien aux gauchers qu'aux droitiers. Bien vu. Sur la première partie figurent le plateau et ses trois boutons (vert, rouge, bleu), tandis que sur la seconde se trouvent le fader d'effets, la touche assignée à l'Euphorie, le crossfader, ainsi qu'un compartiment type manette pour faciliter la navigation dans les différents menus. Alors que l'on pensait que deux gros scratches de taureau auraient suffi à ruiner le plateau, on constate que le matériel est plutôt robuste et ne donne pas l'impression d'être taillé dans du cristal. On note également qu'il faut observer une phase de rodage avant que le périphérique de DJ Hero ne donne sa pleine mesure. Relativement rigides au départ, le plateau et le crossfader gagnent en effet en souplesse par la suite ; un détail d'une importance capitale au moment d'attaquer les sets en "Expert". Ils deviennent beaucoup plus sensibles aussi. C'est pratique parce que l'on n'est pas obligé d'aller au bout de la course du crossfader pour passer d'une piste à une autre ; mais c'est pénalisant dans la mesure où certains scratches sont interprétés comme un rewind - que la platine soit à plat ou sur les genoux -, ce qui peut bousiller complètement le multiplicateur voire la partie. Ce bémol incite alors le joueur à effectuer des gestes beaucoup plus souples, beaucoup plus fluides, beaucoup plus naturels ; pas forcément une mauvaise chose en soi. Pour revenir deux secondes sur les touches du plateau, la pression - accompagné d'un "clic" qui fait vraiment jouet pour le coup - s'avère brutale mais pas rebutante non plus, et les petites stries dont elles sont munies évitent aux doigts de glisser. Bref, les sensations que procure l'instrument de DJ Hero sont vraiment excellentes, même si les artistes rompus à la discipline trouveront bizarre et gênant de devoir scratcher avec un doigt proche du coeur du plateau. On peut difficilement le nier.

Last night, a DJ saved my life

Même si le gameplay de DJ Hero reprend le concept de Guitar Hero - ou de Guitar Freaks plutôt - dans ses grandes lignes, un passage par le tutorial du jeu s'avère tout de même indispensable pour apprendre les bases et les variantes imaginées par les musiciens de FreeStyle Games. Les fondations demeurent toujours les mêmes donc, et il s'agira avant tout de valider correctement les notes colorées qui défilent à l'écran, en pressant l'un des trois boutons du plateau ; chacun d'eux étant affilié à une piste bien précise : la A à la touche verte, la B à la touche bleue, et celle des samples à la touche rouge. Comme pour n'importe quel accord à la guitare, certaines séquences nécessiteront que l'on appuie simultanément sur les trois boutons. Enfin, pour claquer un scratch classique - ou baby scratch pour les connaisseurs -, il faudra maintenir le bouton correspondant et faire pivoter le plateau sur toute la longueur de la note. Avec ces trois notions en tête, on peut déjà monter sur scène en "Novice" et en "Facile" et se frotter au système de points de DJ Hero, toujours basé sur les increvables multiplicateurs. C'est simple : en parvenant à enchaîner les notes sans se gaufrer, le taux du multiplicateur grimpe jusqu'à x4 dans le meilleur des cas, ce qui permet de gonfler considérablement son score. Naturellement, des subtilités délicieuses ont été pensées pour DJ Hero qui pique à son frangin le principe du Star Power - devenu ici Euphorie -, que l'on peut déclencher après avoir parfaitement joué les zones en surbrillance et rempli au moins une des trois jauges prévues à cet effet. Les points sont alors doublés, et il n'est pas nécessaire d'avoir été prof de maths pour comprendre que le multiplicateur passe de x4 à x8. Une bénédiction lorsque l'on se retrouve en difficulté dans la chasse aux étoiles. Gratter quelques points supplémentaires passe aussi par la maîtrise du fader d'effets, que l'on peut solliciter dès l'apparition d'un curseur au-dessus des pistes A ou B, ou carrément les trois pour certaines séquences. Si les adeptes du filtre s'en serviront en le calquant sur le rythme des notes pour faire classe, on regrettera tout de même que le style ne soit pas tout le temps rémunérateur dans DJ Hero. En effet, pour cumuler le plus de points possible, on devra faire tourner le fader à la vitesse de la lumière quitte à écorcher les oreilles, ce qui est quand même en totale contradiction avec la philosophie musicale prônée par le jeu. Si les samples activables de façon ponctuelle sont anecdotiques, on préférera évoquer trois autres points qui rendent selon nous DJ Hero addictif.

Et puis, il faut quand même savoir qu'avec un gameplay aussi bien calibré, les développeurs ont parfaitement su doser la difficulté du jeu de telle sorte que l'on ne remarque pas de grand déséquilibre en passant d'une classe à une autre."

Incontournable dès que l'on parle DJing, le crossfader l'est tout autant dans DJ Hero où il permet de passer d'une piste à l'autre en un coup de poignet. Au placard dans les premiers modes de difficulté, il est littéralement jouissif en "Difficile" et surtout en "Expert", où l'on a vraiment la sensation d'exécuter des pass-pass dignes des plus grands. Ne cherchez pas plus loin, c'est le Groundhog de Noisia orchestré par les Scratch Perverts qui martyrise le plus avec le crossfader, même si les spikes du Beastie Boys "Lee Majors Come Again" vs. Daft Punk "Da Funk" de Cut Chemist brisent bien le moral également. Le rewind est l'autre atout majeur qu'il va falloir dompter dans DJ Hero pour espérer s'en sortir, d'autant qu'il offre lui aussi la possibilité de doubler ses points sur la séquence répétée. Pour l'exécuter, il suffit de faire tourner le plateau dans le sens inverse à n'importe quel moment du morceau, à condition bien sûr d'être parvenu à enfiler plusieurs notes d'affilée sans se tromper. En plus de décupler le score, le rewind permet par ailleurs de rejouer une section parfaite sur laquelle on se serait planté. Bon à savoir. Enfin, les scratches directionnels sont la cerise sur la gâteau et rendent l'exercice plus complexe qu'il n'y paraît. Ici, il faudra gratter le sillon dans une direction donnée, précisément celle indiquée par les flèches qui se baladent sur le vinyle. Si les doigts les plus fragiles peuvent s'en remettre à la providence avec les baby scratches, les scratches directionnels nécessitent un sens du rythme et une précision chirurgicale sans faille. Etirés, resserrés, défragmentés, ils peuvent rapidement devenir de véritables plaies et broyer le cerveau. DJ Hero gagne ainsi en finesse et ne baisse pas forcément sa culotte devant le premier venu, du moins celui qui voudra se taper le mode "Expert" sans se chauffer les mains. FreeStyle Games a fait en sorte que le jeu offre une marge de progression énorme, si bien que lorsque l'on revient par moments sur un morceau pour tenter sa chance à un degré de difficulté plus élevé, il n'est pas impossible de le boucler avec cinq étoiles du premier coup. On mesure alors mieux le chemin parcouru depuis les débuts à l'école des DJ, ce qui encourage grandement le joueur à persévérer dans ses efforts. Et puis, il faut quand même savoir qu'avec un gameplay aussi bien calibré, les développeurs ont parfaitement su doser la difficulté du jeu de telle sorte que l'on ne remarque pas de grand déséquilibre en passant d'une classe à une autre. Chaque élément de la platine, chaque technique est introduit progressivement à l'instar de Guitar Hero. Une formation qui ne peut que fonctionner, forcément.

One more time

DJ Hero, c'est aussi une tracklist de malade mental composée de mashups - 93 exactement - venus d'ailleurs, ceux-là même qu'on sifflote entre les dents de la maison à la gare parce qu'on a oublié l'iPod sur le bureau. Même si la sélection des morceaux est beaucoup plus ouverte et hautement plus fédératrice que ce que l'on a pu voir jusqu'à présent avec Guitar Hero, il n'empêche que deux genres se démarquent de façon assez nette : l'électro et le hip-hop. On arrive quand même à choper quelques accords de funk, de disco, de R&B et bien évidemment de rock, mais il faudra avant tout s'attendre à scratcher sur du Eric Prydz et du Jay-Z. Les musiques de DJ Hero sont vraiment phénoménales et marquent définitivement les esprits avec des sets monstrueux. On commencera d'abord par tous ceux orchestrés par les darons des platines - Grandmaster Flash, DJ AM, J. Period, Cut Chemist, DJ Shadow, les Scratch Perverts, DJ Jazzy Jeff, DJ Yoda, DJ Z-Trip et les Daft Punk - recrutés  par Activision pour l'occasion. Le bac des Daft est forcément une boucherie avec deux Megamix d'anthologie et un "Short Circuit" vs. Boogie Down Productions "Jack of Spades" exceptionnel. Le père Grandmaster Flash, et ses "Here Comes My DJ" vs. Gary Numan "Cars" et Herbie Hancock "Rockit" vs. N.E.R.D. "Lapdance" impose le respect évidemment, au même titre que le Chuck Brown & The Soul Searchers "Bustin’ Loose" vs. The Zombies "Time of The Season" de DJ Shadow. On tirera également un grand coup de chapeau aux 16 autres DJ (un peu plus anonymes cette fois) de FreeStyle Games qui sortent également des bootlegs galactiques ; Rihanna "Disturbia" vs. Kid Sister "Control", The Killers "Somebody Told Me" vs. Eric Prydz "Pjanoo", ou bien encore Gwen Stefani "Hollaback Girl" vs. Gorillaz "Feel Good Inc." en sont un parfait exemple. Contrairement à ce que l'on aurait pu croire au départ, toutes les musiques ne sont pas accessibles immédiatement, même quand on souhaite lancer une partie rapide. En fait, tout s'articule autour d'un système d'étoiles qui permet de débloquer au fur et à mesure les différents sets, et donc d'allonger la playlist. Puisqu'il est impossible de perdre dans DJ Hero, il s'agit du seul "challenge" proposé par le jeu musical de FreeStyle Games si l'on considère que coordonner correctement ses mouvements sur la platine n'en est plus vraiment un du coup. L'un est lié à autre pourtant , car il est indispensable d'enchaîner les bonnes performances sur scène pour gratter des étoiles, sachant que l'on peut en récupérer cinq maximum par morceau. La tâche est facilitée par la possibilité de régler la difficulté - de "Novice" à "Expert", en passant par "Moyen" - si l'on galère trop sur un morceau, ce qui rend DJ Hero archi-accessible au final. En effet, réussir à obtenir cinq étoiles en "Novice" ouvrira, quoi qu'il arrive, les portes du set suivant. On aurait apprécié une approche un peu plus gamer, avec des musiques auxquelles on n'aurait pu accéder qu'à partir d'un certain nombre d'étoiles à tel ou tel niveau de difficulté. Quant on est assuré d'avoir les cinq étoiles en poche - que l'on ne peut plus perdre ! -, ça devient quasiment du scoring par la suite.

En tout cas, les développeurs de FreeStyle Games se sont vraiment appliqués à retranscrire l'ambiance festive qui règne dans les clubs, et c'est un pur régal de voir les danseuses se déhancher sur la piste."

En termes de réalisation, DJ Hero assure également le spectacle avec notamment de nombreux effets de lumière qui varient en fonction du rythme de la musique. Idem pour la caméra qui change souvent d'angle de vue à chaque fois que l'on titille le crossfader. Les scènes, quant à elles, sont bien fichues, et on apprécie également le travail effectué sur l'animation des DJ même si quelques-unes sont vraiment kitschs. En tout cas, les développeurs de FreeStyle Games se sont vraiment appliqués à retranscrire l'ambiance festive qui règne dans les clubs, et c'est un pur régal de voir les danseuses se déhancher sur la piste. Et puis, on n'oubliera pas non plus d'évoquer le soin apporté au character design : Grandmaster Flash, les Daft Punk, DJ AM, DJ Shadow, tous sont reconnaissables dès le premier coup d'oeil. Quant aux DJ home made, certains présentent un style susceptible de plaire à certains, même si nous n'avons pas accroché à tous. Pour caser quelques mots sur le multijoueur, il est possible d'organiser des battles en "DJ vs. DJ" ou des parties en coopération en "DJ Hero vs. Guitar Hero". Dans les deux cas, la fonction rewind a été supprimée - logique -, et on notera également qu'il est possible de chiper le filtre à son adversaire en "DJ vs. DJ". En effet, si l'on n'est pas le premier à manipuler le fader lorsque le signal est donné à l'écran, c'est le joueur d'en face qui accroît ses points. Pour en revenir au contenu-même de DJ Hero, rappelons également qu'il sera possible de se procurer en téléchargement des nouveaux morceaux qui seront mis régulièrement en ligne sur le Xbox Live, le PlayStation Network et Wii. Dès aujourd'hui, les joueurs peuvent d'ailleurs récupérer 50 Cent featuring Mary J. Blige "All Of Me" vs. Queen "Radio Ga Ga" et Gorillaz "DARE" vs. Public Enemy "Can't Truss It" sur Xbox 360 (480 Microsoft points) et PS3 (5,99$). Enfin, pour ceux qui espéraient l'impossible avec DJ Hero, on tient à leur rappeler que le but premier du titre de FreeStyle Games est ludique, et c'est uniquement dans ce sens qu'il faut l'aborder. On ne crée pas des remixes avec une banque de samples et tout le reste. Il ne s'agit pas non plus d'aller défier les Résidents du Red Light, il ne faut pas rêver. Comparer la platine du jeu avec celles - les vraies - que l'on trouve sur le marché est une perte de temps et de la mauvaise foi. Peut-être que DJ Hero 2 explorera de nouveaux horizons, mais en attendant, il ne faut surtout pas faire dire à FreeStyle Games ce qu'il n'a pas dit.







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 Osef


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DJ Hero

Jeu : Musique
Développeur : FreeStyle Games
29 Oct 2009

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