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L'essentiel de l'action de ce jeu d'action-rôle se déroule en effet dans les caves et couloirs de ce haut-lieu de l'enseignement magique, à quelques excursions près. A l'heure de la démesure des mondes virtuels, cette unité de lieu pourrait présenter un attrait si l'environnement était modélisé avec un soin maniaque et présentait une interactivité hors-norme. Ce n'est évidemment pas le cas, et à part fouiller quelques coffres et cadavres, la noble quête de l'élève-au-passé-mystérieux-qui-va-sauver-le-monde que vous incarnez va se révéler bien morne.
La combinaison du bonheur ?
Les développeurs de Clockstone Software affichent tout de même quelques ambitions et tentent, à défaut de révolutionner un genre qui n'en a pas réellement besoin, d'y introduire quelques concepts rafraîchissants. Avencast se résumant à une série quasi-continue de combats dans des couloirs plus ou moins étroits, la plus grande idée concerne fort judicieusement le système de fight. A l'instar des caciques du genre, la première oeuvre des Autrichiens fait l'apologie du clic frénétique : pour que votre petit mage – classe de personnage imposée – fracasse la tronche d'un monstre à coups de bâton, il faut cliquer sur la cible. Sorcier oblige, vous pouvez également user de quelques sortilèges sympathiques et efficaces, selon le modèle choisi, au corps à corps ou à distance. Là intervient LA grande idée d'Avencast : pour jeter un sortilège, vous êtes contraint d'effectuer une petite manip' au clavier. Un exemple au hasard : Q, D, et bouton droit de la souris. Exécuter ces manoeuvres est moins simple qu'il n'y paraît, surtout quand vous êtes cerné par une tribu de guerriers en colère. Heureusement, les plus feignants pourront attribuer des raccourcis à leurs quatre attaques magiques préférées, ce en utilisant les touches F1 à F4. Et comme vous n'utiliserez jamais beaucoup plus de quatre sorts parmi votre arsenal, vous pourrez ainsi vous abstenir de taper frénétiquement sur les touches associées. La bonne idée fait donc long feu et ne brise pas la monotonie de combats extrêmement barbants. Dotés d'un nombre de points de vie inutilement nombreux, les ennemis résistent pendant de longues minutes à vos assauts et ce même si vous multipliez les jets de flamme, pluies de météores et faites appel à un assistant de tuerie, qu'il s'agisse d'un golem ou d'un diablotin. Une barre de mana plus tard, le misérable petit esprit qui vous faisait face a chu, mais vous devez, à moins de boire une potion, patienter un moment, le temps de reconstituer votre force magique. Vous pouvez évidemment vous jeter dans la bataille sans faire usage de vos super-pouvoirs, mais une telle stratégie tient du suicide tant votre héros manque cruellement de percutant au corps à corps.
Tuer d'abord, penser ensuite
L'apathie des combats fera souffrir les purs guerriers passés par Titan Quest ou par Loki, qui ont pris l'habitude de trancher dans le vif en continu. Tentant d'esquiver le choc frontal avec ces références, Avencast ajoute une petite touche de réflexion aux mécaniques habituelles de l’action-rôle. Votre jeune héros doit donc régulièrement interrompre son massacre pour se pencher sur des puzzles plutôt simples mais effectivement assez sympathiques à résoudre. Cette innovation n'apporte pas grand-chose à la partie, mais les plus barbares d'entre vous pourront ainsi se donner bonne conscience à peu de frais. Le travail intellectuel s'arrête toutefois ici, et il n'est même pas nécessaire de se creuser longtemps la cervelle pour construire son personnage. Les trois arbres de compétences magiques ne peuvent évidemment être complétés avec le même personnage, mais vous gagnerez suffisamment de points d'aptitudes pour débloquer un grand nombre de sorts et votre héros finira toujours par être à peu près identique à celui du voisin. Voisin avec lequel vous ne jouerez d'ailleurs jamais, puisque Avencast est un titre uniquement jouable en solo. Le plaisir solitaire n'en demeure pas moins de courte durée : l'aventure est poussive dans les premières heures, et le bonheur de voir les pouvoirs du héros progresser est constamment contrebalancé par une prise en main assez limite, le caractère rébarbatif des combats et la pauvreté du loot. Alors que la concurrence a bien compris que les joueurs de hack'n'slash aiment tout ce qui brille et sont prêts à tuer pour une épée aux attributs spéciaux légèrement supérieurs à la leur, Avencast passe à côté de son sujet. La gamme d'objets magiques est relativement limitée et il s'avère totalement impossible de modifier quelque arme ou armure que ce soit, même en y mettant le prix. L'or ne semble en effet servir qu'à se payer des potions auprès du seul marchand des lieux, l'arsenal que celui-ci vous propose étant évidemment bien moins intéressant que celui que vous trouverez au cours de vos pérégrinations. Très proprement réalisé mais techniquement vieillot, avec ses personnages grossiers que viennent parfois éclairer les jolis effets qui accompagnent les sorts, Avencast n'est définitivement pas équipé pour affronter la concurrence.
