Test Dragon Quest Builders : le jeu qui valait une brique ?
La Note 1720
Encore une fois, Square Enix réussit à transposer la licence Dragon Quest avec brio vers un type de jeu qui lui est complètement étranger. Builders s'impose comme un clone de Minecraft réussi, qui vient avec ses propres idées, se propres features et une orientation city-builder nettement différente de celle deson modèle. En dépit de défaut assez mineurs – dont font partie les combats ratés – le jeu réussit à offrir quelque chose de frais et frappe par la simplicité et l'efficacité desa recette. A conseiller à tous, petits et grands, novices et experts.
Les plus
Un clone de Minecraft réussi…
… avec l'univers et les musiques de Dragon Quest
La progression très linéaire et graduelle
L'aspect city-builder super addictif
La gestion de l'inventaire et des menus
Aussi simpe qu'efficace, pourquoi compliquer les choses ?
Les moins
Les combats franchement ratés
La caméra qi nuit parfois à l'exploration
Les cycles jour/nuit trop courts
Le Test
Au-delà des épisodes canoniques de la série, Dragon Quest se lance ces derniers teps dans quelques expérimentations. Après le beat'em all avec Dragon Quest Heroes, la saga d'Enix tente l'expérience du jeu de construction à la Minecraft. Une tentative qui peut paraître opportuniste voire un peu hors de portée, mais encore une fois, Square Enix nous dévoile une capacité d'adaptation assez étonnante, tout en apportant une vraie valeur ajoutée à une recette ultra-populaire.
Avec Dragon Quest Builders, le risque évident pour Square Enix était de se lancer dans la production d'un clone sans saveur, qui ne tirerait son intérêt que de sa licence. Un clone d'un titre à la renommée colossale qui plus est, puisqu'il s'agit de Minecraft. Builders reprend en effet l'essentiel de son concept basé sur le crafting mais aussi son esthétique façon briques – à l'exception des personnages et de certains éléments de décors. Nous voici donc projetés dans le monde d'Alefgard, dans l'univers du tout premier Dragon Quest, après que le grand ennemi Dragonlord ait plus ou moins rasé le monde des humains. Ces derniers, éparpillés de par le monde, ont perdu leur capacité de création et de fabrication. Vous incarnez un jeune héros, le Bâtisseur légendaire, doté de ce fameux pouvoir par la Déesse de la Terre, et votre tâche sera de reconstruire différents villages en Alefgard.
BRICK BY BRICK
Ce pitch peut paraître léger, voire simpliste, mais il constitue la différence majeure entre Dragon Quest Builders et son modèle : le titre de Square Enix, en dépit de son aspect bac à sable, demeure un RPG. Il suit donc un fil scénaristique général (reconstruire et repeupler les villages d'Alefgard). Et s'il n'est pas question ici de faire monter des niveaux à votre personnage, le jeu balise constamment votre progression de petites quêtes destinées à vous faire découvrir de nouvelles recettes de craft, de nouveaux type de bâtiments et de nouveaux équipements. Si vous êtes, dans l'absolu, libre de vos mouvements, choisir de suivre ces propositions de quêtes permet de découvrir le jeu étape par étape, de manière beaucoup plus agréable et linéaire. De même, la découverte d'un nouveau matériau vous laisse immédiatement jeter un œil à ce que vous allez pouvoir en faire. Dragon Quest met sans cesse du liant dans son aventure, avec pour résultat un aspect particulièrement addictif.
La notion d'espace limité fait d'ailleurs partie du challenge de Dragon Quest Builders qui vous oblige à réfléchir vos constructions de manière pragmatique.
L'essentiel de l'aventure reste néanmoins dans les clous de ce qu'a produit Mojang, si ce n'est pour la caméra qui préfère la troisième à la première personne et pour cette orientation city-builder essentielle. A chaque chapitre, vous devrez reconstruire un nouveau village en récoltant différents matériaux dans la nature autour de vous. Pour ce faire, il vous faudra créer des pièces (quatre murs de deux briques de hauteur et une source de lumière) et y placer différents items caractéristiques qui leur donneront une fonction précise : un tournebroche et un coffre pour la cuisine, un couchage et une jarre pour la chambre individuelle, six lits et une pancarte pour l'auberge, etc. Chaque nouvel ajout, chaque nouvelle décoration ou nouvel aménagement compris dans l'enceinte du village vous offre des points, fait grimper sa jauge de développement. La notion d'espace limité fait d'ailleurs partie du challenge de Dragon Quest Builders qui vous oblige à réfléchir vos constructions de manière pragmatique.
COMBATTANT BOÎTEUX
En développant votre cité, de nouveaux habitants viendront y séjourner et ils bénéficieront de bonus bien utiles pour la défendre contre les monstres qui attaquent à intervalles réguliers. Ces voisins seront vous offriront de nouvelles quêtes mais pourront également cuisiner et forger certains objets pendant que vous partez à l'aventure. Bien entendu, toujours dans l'optique d'une progression très échelonnée, ces PNJ vous enverront récolter des matériaux toujours plus rares et toujours plus difficiles à dégotter. En résulte une phase d'exploration sympathique, où la simplicité de gestion de l'inventaire fait des merveilles et ne bride jamais la récolte. Néanmoins, elle se retrouve en premier lieu troublée par un cycle jour/nuit assez court. Dans les phases nocturnes, votre champ de vision se restreint comme peau de chagrin et surtout les monstres se multiplient et deviennent plus forts. Les combats étant franchement inintéressants, voire mal fichus, on préférera les esquiver et retourner dormir. Autre obstacle notable à une exploration fluide, la caméra qui, en faisant le choix de la troisième personne, cause quelques problèmes dans les endroits exigus ou avec pas mal de dénivelé.
Florian Velter (Le Père Fidalbion) Journaliste / Pigiste le vendredi 14 octobre 2016 15:22