Test Klonoa

C’est un fait, les jeux de plates-formes n’ont traditionnellement pas pour ambition de nous proposer un scénario en acier trempé. Klonoa ne déroge pas à cette règle ancestrale, et nous ressert le couplet du monde paisible troublé par une poignée de malotrus, avec pour pompon une revisite du coup du rapt de la jeune princesse. Mais inutile de jouer les blasés ou les grands penseurs, car on ne lui en tiendra pas rigueur. Il faut reconnaître que si le tout est mièvre est moyennement doublé, la possibilité de mettre les voix en phantomile, la langue locale, et l’univers plutôt charmant font qu’on accroche toujours autant à l’aventure. D’autant que les onze années qui le sépare de son modèle lui ont été bénéfique d’un point de vue cosmétique. Plus éclatant que jamais, le héros évolue dans des environnements qui ont gagné en volume, en détails, en couleurs mais aussi en fraîcheur, renouvelant ainsi totalement l’expérience visuelle. Malheureusement, si Klonoa caresse délicatement nos rétines de grands enfants sur Wii, il est important de noter que c’est une des seules qualités nouvelles qu’on peut lui trouver.

Le village caché de Klonoa

Effectivement, si l’on met également de côté les différentes propositions de prise main de ce remake (duo Wiimote / Nunchuk, manette classique / GameCube ou Wiimote seule tenue horizontalement), Klonoa propose un gameplay en tout point similaire à son modèle. Posé sur les rails d’un scrolling horizontal, il fait partie de cette génération de titres qui, à défaut d’être en mesure de proposer un équivalent à Super Mario 64, tentaient de d’inclure de manière sporadique quelques touches de 3D. En pratique, cela se traduit par une caractéristique fondatrice du gameplay, que l’on pourrait assimiler à ce qu’un Kirby ou un Yoshi’s Island offraient à l’époque. Grâce à l’anneau dont on est équipé, il est possible d’attraper et de jeter les ennemis qui se trouvent sur notre route, de quelque côté que ce soit. Le jeu intègre donc une notion de profondeur, demandant un minimum d’observation pour déclencher les mécanismes nécessaires à la progression ou à la libération de nos amis villageois. Un point qui s’avère essentiel pour les adeptes du 100%. L’autre option qui s’offre à nous lorsque nos pattes transportent une créature est d’exécuter un double-saut en prenant appui sur celle-ci. Autant dire que les roublards sauront exploiter comme il se doit cette capacité, afin de dénicher les plates-formes perchées en hauteur et les points faibles de certains adversaires. Mais s’il n’a rien de révolutionnaire, en excellent représentant du jeu de plates-formes qu’il est, Klonoa sait parfaitement renouveler au fil des niveaux ces quelques principes basiques pour se laisser parcourir ou reparcourir. La courbe de progression est réelle, la difficulté gagne petit à petit en substance, mais on ne peut s’empêcher avec le recul de penser qu’il manque un petit quelque chose. Surtout en 2009. Jamais en mesure de nous faire poser un genou à terre, doté d’une durée de vie limitée à un nombre d’heures qui se compte sur les doigts d’une main, ou n’intégrant aucun élément qui aurait donné un peu plus d’ampleur à son gameplay, Klonoa laisse clairement sur notre faim. L’ajout d’une inertie dans les sauts, de quelques petits ajustements ou de niveaux inédits n’auraient pas été de refus. Les joueurs qui ont connu le jeu au siècle dernier ne pourront prétendre le contraire, ce qui nous fait amèrement regretter l’absence de Klonoa 2 : Lunatea's Veil sur la galette.